maandag 30 september 2013

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Activités de recherches :

Depuis une dizaine d'années, Jean- Michel Besnier conduit des recherches sur les impacts philosophiques et sociologiques des sciences et technologies cognitives. Du point de vue de l'historien de la philosophie qui est d'abord le sien, il a le souci d'inscrire la simulation des comportements intelligents dans la dynamique des Temps modernes et de la présenter comme l'un des arguments en faveur d'une conception prométhéenne de l'homme. Reste qu'il n'ignore pas que les experts en Intelligence artificielle affichent des ambitions apparemment plus modestes : réaliser des machines à jouer aux échecs, à formuler des diagnostics médicaux ou bien à traduire des langues étrangères. Tout au plus prétendent-ils le plus souvent produire des modèles informatiques à leurs contemporains. En réalité, ces ambitions dissimulent des projets d'une tout autre ampleur que J-M. Besnier voudrait cerner et évaluer : depuis l'exigence d'élucider la nature et le fonctionnement de l'acte de connaître jusqu'à celle de rendre compte du "couplage" - pour ne pas dire de "l'alliance" - de l'homme avec le monde. L'Intelligence artificielle a certes ses méthodes qui s'inspirent des mathématiques, de la linguistique ou de la biologie. Il n'empêche qu'elle s'expose à reconduire des préoccupations métaphysiques, dont les sciences croyaient pouvoir s'exempter. En témoignent particulièrement les théoriciens de l'"IA émergentiste", ceux qui en appellent aux promesses de la VA (Vie artificielle) ou qui participent au développement d'une "épistémologie naturalisée". Les recherches engagées par J-M. B. visent à situer les uns par rapport aux autres les enjeux scientifiques et métaphysiques qui font de l'Intelligence artificielle une discipline en prise sur notre temps.

Dans le contrepoint de cette première perspective, Jean- Michel Besnier poursuit son questionnement du recours aux théories philosophiques de la conscience chez les théoriciens engagés sur un programme dit de "naturalisation de l'esprit". L'enjeu n'est pas seulement à ses yeux de clarification conceptuelle. Il concerne aussi le statut du réductionnisme à l'oeuvre dans les sciences de la cognition, dans leurs rapports aux traditions philosophiques qui, depuis Hume et Kant, ont elles-mêmes contribué à "dé-substantialiser" la conscience (en la réduisant à une simple fiction théorique ou bien à un pur opérateur de connectivité). La question reste cependant posée de l'articulation, dans les sciences cognitives comme dans l'histoire de la philosophie, d'une approche réductionniste (d'inspiration fonctionnaliste ou physicaliste) de la conscience avec une approche éthique. Cette dernière question justifie par ailleurs les travaux de Besnier répertoriés en philosophie politique.

Enfin, dans le prolongement du détachement au CNRS qui lui a été accordé de 1994 à 1996, Jean- Michel Besnier s'interroge sur les enjeux philosophiques des biotechnologies végétales et médicales. La question lui paraît se poser de déterminer les limites susceptibles de régler les comportements et les demandes individuels dans l'espace d'un universel qui n'exerce plus de pouvoir normatif et qui n'est plus guère désiré en tant que tel ? Puisque ni la tradition, ni la nature, ni la transcendance d'un Dieu ne paraissent plus devoir contraindre les modernes que nous sommes, quel sens et quelle crédibilité donner à l'éthique que les progrès scientifiques et techniques appellent et qui signale malgré tout, par l'exigence diffuse qu'elle exprime, un attachement à la communication intersubjective ? L'idée de subordonner l'apprentissage de la vertu et par suite de la démocratie à l'art du discours mérite aujourd'hui d'être réexaminée et sans doute réévaluée. D'autant que cette idée paraît susceptible d'articuler de manière efficace les préoccupations pour la science, la morale et la politique qui doivent animer le citoyen. C'est en partant des rationalisations et argumentations rhétoriques à l'œuvre dans les morales existantes - celles des individus et des peuples - que J-M. Besnier croit possible de construire une éthique universelle. L'urgence est donc pour lui du côté de la prise en compte de ces rationalisations et argumentations et c'est cela même qui doit faire aujourd'hui l'objet du combat démocratique.

http://www.crea.polytechnique.fr/LeCREA/fiches/Besnier.htm

Érasme, Machiavel, More, trois philosophes pour les managers d'aujourd'hui, (avec Luc de Brabandère et Charles Henry), Paris, Village Mondial, 2000.

Et quand je pense que j'ai eu la chance de lui transmettre le nom de ce blog...

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