zondag 31 maart 2013

Homélie du pape lors de la Vigile pascale (Saint-Pierre 30/3/2013)...

Chers frères et sœurs,

Dans l’évangile de cette nuit lumineuse de la Vigile pascale, nous rencontrons en premier les femmes qui se rendent au tombeau de Jésus avec les aromates pour oindre son corps (cf. Lc 24,1-3). Elles viennent pour accomplir un geste de compassion, d’affection, d’amour, un geste traditionnel envers une personne chère défunte, comme nous le faisons nous aussi. Elles avaient suivi Jésus, l’avaient écouté, s’étaient senties comprises dans leur dignité et l’avaient accompagné jusqu’à la fin, sur le Calvaire, et au moment de la déposition de la croix. Nous pouvons imaginer leurs sentiments tandis qu’elles vont au tombeau : une certaine tristesse, le chagrin parce que Jésus les avait quittées, il était mort, son histoire était terminée. Maintenant on revenait à la vie d’avant. Cependant dans les femmes persistait l’amour, et c’est l’amour envers Jésus qui les avait poussées à se rendre au tombeau.

Mais à ce point il se passe quelque chose de totalement inattendu, de nouveau, qui bouleverse leur cœur et leurs programmes et bouleversera leur vie : elles voient la pierre enlevée du tombeau, elles s’approchent, et ne trouvent pas le corps du Seigneur. C’est un fait qui les laisse hésitantes, perplexes, pleines de questions : « Que s’est-il passé ? », « Quel sens tout cela a-t-il ? » (cf. Lc 24,4). Cela ne nous arrive-t-il pas peut-être aussi à nous quand quelque chose de vraiment nouveau arrive dans la succession quotidienne des faits ? Nous nous arrêtons, nous ne comprenons pas, nous ne savons pas comment l’affronter. La nouveauté souvent nous fait peur, aussi la nouveauté que Dieu nous apporte, la nouveauté que Dieu nous demande. Nous sommes comme les Apôtres de l’Évangile : nous préférons souvent garder nos sécurités, nous arrêter sur une tombe, à la pensée pour un défunt, qui à la fin vit seulement dans le souvenir de l’histoire comme les grand personnages du passé. Nous avons peur des surprises de Dieu ; nous avons peur des surprises de Dieu ! Il nous surprend toujours !

Frères et sœurs, ne nous fermons pas à la nouveauté que Dieu veut porter dans notre vie ! Ne sommes-nous pas souvent fatigués, déçus, tristes, ne sentons-nous pas le poids de nos péchés, ne pensons-nous pas que nous n’y arriverons pas ? Ne nous fermons pas sur nous-mêmes, ne perdons pas confiance, ne nous résignons jamais : il n’y a pas de situations que Dieu ne puisse changer, il n’y a aucun péché qu’il ne puisse pardonner si nous nous ouvrons à Lui.

Mais revenons à l’Évangile, aux femmes et faisons un pas en avant. Elles trouvent la tombe vide, le corps de Jésus n’y est pas, quelque chose de nouveau est arrivé, mais tout cela ne dit encore rien de clair : cela suscite des interrogations, laisse perplexes, sans offrir une réponse. Et voici deux hommes en vêtement éclatant, qui disent : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité » (Lc 24,5-6). Ce qui était un simple geste, un fait, accompli bien sûr par amour – le fait de se rendre au tombeau – maintenant se transforme en évènement, en un fait qui change vraiment la vie. Rien ne reste plus comme avant, non seulement dans la vie de ces femmes, mais aussi dans notre vie et dans l’histoire de l’humanité.

Jésus n’est pas mort, il est ressuscité, il est le Vivant ! Il n’est pas seulement revenu à la vie, mais il est la vie même, parce qu’il est le Fils de Dieu, qu’il est le Vivant (cf. Nb 14, 21-28, Dt 5,26, Jon 3,10) Jésus n’est plus dans le passé, mais il vit dans le présent et est projeté vers l’avenir, il est l’«aujourd’hui» éternel de Dieu. Ainsi la nouveauté de Dieu se présente aux yeux des femmes, des disciples, de nous tous : la victoire sur le péché, sur le mal, sur la mort, sur tout ce qui opprime la vie et lui donne un visage moins humain. Et c’est un message adressé à moi, à toi, chère sœur et cher frère. Combien de fois avons-nous besoin que l’Amour nous dise : pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Les problèmes, les préoccupations de tous les jours tendent à nous faire replier sur nous-mêmes, dans la tristesse, dans l’amertume… et là se trouve la mort. Ne cherchons pas là Celui qui est vivant !

Accepte alors que Jésus Ressuscité entre dans ta vie, accueille-le comme ami, avec confiance : Lui est la vie ! Si jusqu’à présent tu as été loin de Lui, fais un petit pas : il t’accueillera à bras ouverts. Si tu es indifférent, accepte de risquer : tu ne seras pas déçu. S’il te semble difficile de le suivre, n’aies pas peur, fais-lui confiance, sois sûr que Lui, il t’est proche, il est avec toi et te donnera la paix que tu cherches et la force pour vivre comme Lui le veut.
Il y a un dernier élément simple de l’Évangile de cette lumineuse Vigile pascale que je voudrais souligner. Les femmes rencontrent la nouveauté de Dieu : Jésus est ressuscité, il est le Vivant !

Mais devant le tombeau vide et les deux hommes en vêtement éclatant, leur première réaction est une réaction de crainte : « elles baissaient le visage vers le sol » - note saint Luc -, elles n’avaient pas non plus le courage de regarder. Mais quand elles entendent l’annonce de la Résurrection, elles l’accueillent avec foi. Et les deux hommes en vêtement éclatant introduisent un verbe fondamental : « Rappelez-vous ce qu’il vous a dit quand il était encore en Galilée… Et elles se rappelèrent ses paroles » (Lc 24,6.8). C’est l’invitation à faire mémoire de la rencontre avec Jésus, de ses paroles, de ses gestes, de sa vie ; et c’est vraiment le fait de se souvenir avec amour de l’expérience avec le Maître qui conduit les femmes à dépasser toute peur et à porter l’annonce de la Résurrection aux Apôtres et à tous les autres (cf. Lc 24,9). Faire mémoire de ce que Dieu a fait et fait pour moi, pour nous, faire mémoire du chemin parcouru ; et cela ouvre le cœur à l’espérance pour l’avenir. Apprenons à faire mémoire de ce que Dieu a fait dans notre vie.
En cette Nuit de lumière, invoquant l’intercession de la Vierge Marie, qui gardait chaque évènement dans son cœur (cf. Lc 2, 19.51), demandons que le Seigneur nous rende participants de sa Résurrection : qu’il nous ouvre à sa nouveauté qui transforme, aux surprises de Dieu ; qu’il fasse de nous des hommes et des femmes capables de faire mémoire de ce qu’il accomplit dans notre histoire personnelle et dans celle du monde ; qu’il nous rende capables de le sentir comme le Vivant, vivant et agissant au milieu de nous ; qu’il nous enseigne chaque jour à ne pas chercher parmi les morts Celui qui est vivant. Amen.

http://belgicatho.hautetfort.com/archive/2013/03/31/le-pape-nous-avons-peur-des-surprises-de-dieu.html#more

zaterdag 30 maart 2013

L'Europe des valeurs...

C'est quoi? Quelle est la meilleure perspective? Où se trouve la meilleure perspective?... L'âne est-il bien placé?...

Sur l'Internet, la crise de gouvernance et les réseaux...

L’Hyper-République
Bâtir l’administration en réseau
autour du citoyen
Rapport remis à Henri Plagnol,
Secrétaire d’Etat à la Réforme de l’Etat
par Pierre de La Coste.
Rapporteur : Vincent Bénard
Le 8/01/2003

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/034000010/0000.pdf

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Benhamou

Bernard Benhamou est un expert français de l'Internet et spécialiste de la société de l'information.

Il est actuellement délégué aux usages de l'internet au ministère de la Recherche et de l'Enseignement supérieur.

Maître de conférences à l’Institut d'études politiques de Paris et chargé d'enseignement à l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne.

Il est un défenseur de la neutralité de réseaux et a été, en 2000, candidat au conseil d'administration de l'ICANN, organisme chargé de la régulation des noms de domaine.

Biographie

Concepteur de l'exposition « Passeport pour le Cybermonde ». Première exposition entièrement en réseau réalisée à la Cité des Sciences et de l'Industrie de Paris en 1997 [1]
Expert pour la mission « État et Technologies de l’Information et de la Communication » auprès du Commissariat général du Plan 1998-1999.
Expert pour les projets de développement liés aux nouvelles technologies auprès du Ministère des Affaires Étrangères.
Conseiller technologique et membre fondateur de PlaNet Finance (ONG basée sur Internet pour le développement du microcrédit dans les pays en voie de développement).
Maître de conférence et concepteur des premiers enseignements sur la société de l'information à l'École nationale d'administration.
Responsable de la mission « Internet, Ecole et Famille » auprès des Cabinets du Ministre de l'Education et du Ministre de la Famille.
Auteur du rapport « Le Projet Proxima » pour une appropriation de l’internet à l’école et dans les familles en 2003.
Membre et conseiller de la délégation française au Sommet des Nations Unies sur la société de l'information (2003 2005).
Chargé de mission prospective et de gouvernance de l'internet dans les services du premier ministre (ADAE 2003-2006).
Délégué aux usages de l'internet depuis le 1er novembre 2007 par arrêté de la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Il a créé et dirige le projet Proxima Mobile, le premier portail Européen de services d'intérêt général sur terminaux mobiles.

Conférences et parutions

Internet et géopolitique : les enjeux de pouvoir, Les été TIC de Bretagne, 5 juillet 2007 [2].
Internet et l'échange gratuit : quelle place dans la société de l'information, Conférence au Collège de France, 6 mars 2007 [3].
Internet et souveraineté : la gouvernance de la société de l’information, Revue Politique Étrangère, IFRI, septembre 2006.
Organiser l'architecture de l'Internet, [4], Revue Esprit, mai 2006.
Les enjeux du principe du "End to End", document de travail de la délégation européenne au SMSI à Tunis en 2005 [5].
"Le projet Proxima pour une appropriation de l’Internet à l’école et dans les familles", rapport de la Mission Internet, école et famille, août 2003 [6].
Les enjeux politiques de l'architecture et de la régulation de l'Internet, Les Cahiers du Numérique-Éditions Hermès CNRS 2002 [7]
Enjeux politiques et technologiques de la mondialisation des réseaux, Débat Comprendre la mondialisation, Bibliothèque publique d'information, mai 2006 Les mutations d'une information planétaire(archive mp3).
(en) Les enjeux des technologies d’identification RFID pour les États | Unique Identifiers and Internet governance. The perspectives of the object name system, Organisation de coopération et de développement économiques, Paris octobre 2005 [8].
(en) Les infrastructures critiques de l’Internet | Critical Information Infrastructure Protection, Colloque à Rüschlikon, John F Kennedy School of Governement Université Harvard, juin 2005 [9].
(en) Les stratégies gouvernementales en matière de logiciels libres en Europe | Open source, Open Society, Conférence "Computers, Freedom and Privacy", Université de Berkeley, 2004 (Archive mp3).
"Le Net-stratège de l'ENA", La Tribune, 1999.
Intervention à la conférence au Sommet mondial sur la société de l'information [10]

Il est aussi la principale personne chargée de Netgouvernance.org.



L'écriture postmoderne... pour ceux qui ont le temps de lire...

http://reseaux.blog.lemonde.fr/2013/03/24/legende-noire-monde-electronique/

Vers des Lumières numériques ?

Entretien avec Roger Chartier, professeur au Collège de France
Première partie : La légende noire du monde électronique

La période contemporaine ressemble à bien des égards au 18e siècle. On peut croire ou souhaiter qu'advienne un mouvement mondial comparable à ce que furent les Lumières en Europe. Des Lumières numériques sont un axe d'inspiration que l'Europe pourrait adopter pour offrir le meilleur d'elle-même au monde en devenir. Que peut en dire un historien des Lumières ?
Cet entretien avec Roger Chartier, historien spécialiste de l'écrit aux 16e-18e siècles, mené en compagnie du prospectiviste Thierry Gaudin, présente un caractère insolite, voire exceptionnel. La prospective utilise l'histoire comme l'un de ses matériaux d'inspiration pour élaborer des scénarios du futur. L'historien, lui, s'interdit tout raisonnement déterministe sur l'avenir. Même les « leçons de l'histoire » n'ont plus cours.
Roger Chartier, tout en nuances, ne s'est pas dérobé à l'examen d'une hypothèse d'anticipation optimiste, mais il attire aussi notre attention sur un possible scénario noir.


Séquence 1 : Analogie 18e/21e du fait des flux d'information écrite

Dominique Lacroix : Les flux d'information et de communication écrites n'ont jamais été aussi abondants et accessibles. Il paraît tentant de comparer notre époque à celle que vous analysez dans Les Origines culturelles de la révolution française.
Pensez-vous que cette analogie soit pertinente ? Plus précisément, pensez-vous que nous soyons en train de réaliser ou préparer - de rendre pensable - un bouleversement comparable à celui de la Révolution française ?

Roger Chartier

La surabondance et la perte, deux angoisses de longue durée

La première remarque est qu’on retrouve une crainte de longue durée. C’est l’idée d’une information abondante, proliférante et possiblement dangereuse parce qu’elle crée un désordre de discours, une multiplication de textes inutiles, une impossibilité de maîtriser ou de dompter ce qui est rendu disponible. Récemment une collègue américaine, Ann Blair, a écrit un livre qui s’appelle Too much to know, Trop de choses à savoir, et qui porte sur le temps de la Renaissance, 16e-17e siècles. C’est le moment où l’on va chercher des modes d’organisation, de classement pour dompter ce qui est perçu à l’époque comme une information proliférante et qui donc peut renvoyer à des méthodes de classement — aussi bien dans les bibliothèques réelles que dans les bibliothèques de papier, dans lesquelles on énumère des titres, des noms, des œuvres — ou bien des modes de consultation qui procèdent par extraits, anthologies et qui donc visent à réduire cette pluralité proliférante par la sélection, par le choix. C’était la technique des « lieux communs » à la Renaissance. On peut trouver ça aussi avec ce qu’on appelait des « esprits » au 18e siècle, qui consistaient à extraire d’une œuvre très longue ce qui paraissait comme le plus fondamental ou des morceaux choisis dans la pédagogie des 19e et 20e siècles.

Donc on a affaire à une inquiétude de très longue durée qui peut être l’envers d’une autre inquiétude, qui était celle de l’angoisse de la perte, de la disparition, du manque, de l’absence, qui pouvait, elle, conduire à la quête de manuscrits anciens, à la publication imprimée des textes manuscrits, à l’idée d’une bibliothèque universelle, incarnée par la Bibliothèque d’Alexandrie, mais ensuite toujours poursuivie et toujours impossible.

Il y a ces deux éléments, qui me paraissent très liés l’un à l’autre. Ne rien perdre, ne rien laisser, une obsession patrimoniale, une obsession pour la conservation et en même temps un effroi devant une prolifération incontrôlable, indomptable de données, d’informations, de textes. Ces deux craintes de longue durée trouvent aujourd’hui sans doute une traduction originale.

Nouveauté : l’information détachée de son support

Du côté de la nouveauté, c’est évidemment le thème qu’on va rencontrer dans cet entretien, le détachement entre l’information et son support. C’est un monde de données qui n’est plus mis en rapport immédiatement avec le corpus d’où elles sont extraites.

À partir de là, une réalité disparaît : ce qui dans ce monde ancien lié aux formes de publication traditionnelles, le journal, la revue, le livre, faisait que l’extraction de données singulières et fragmentaires était toujours possiblement rapportée à la totalité textuelle dans laquelle ces données étaient présentes — une encyclopédie, les articles qui composent un numéro de revue, des paragraphes ou des parties dans un livre.

Cette réalité-là disparaît puisque les données acquièrent en quelque sorte une existence autonome par rapport à l’ensemble dans lequel elles coexistent. Personne ne connaît les limites, les contenus d’une base de données pour utiliser une donnée particulière qui s’y trouverait placée. De la même manière — et c’est peut-être le défi qui est lancé par ce monde nouveau — personne, lorsqu’il extrait d’une œuvre classique, un roman de Balzac par exemple, un fragment dans la forme électronique de sa publication, ne sent la nécessité de rapporter ce fragment à la totalité du texte dans lequel il avait sens. Et pour moi c’est là une rupture fondamentale, pas du caractère de valeur ou de dépréciation. C’est le fait que pour la première fois dans l’histoire de l’humanité on a une séparation entre les deux sens du mot livre, le livre comme un objet et le livre comme une œuvre. Évidemment, l’œuvre peut exister indépendamment de sa forme matérielle, ce que suppose le copyright. Mais dans la pratique de sa lecture, elle n’existe pas indépendamment de cette forme matérielle. Elle existe toujours dans une totalité dont personne n’est obligé de lire l’intégralité. Mais sa forme matérielle impose la perception de ce qu’était l’unité, l’identité, la cohérence textuelle de laquelle un extrait est extrait, une page est lue, un fragment est consulté.

Mise en question de la notion d’œuvre, et même de fragment

Cela représente une rupture essentielle. On parle d’œuvres qui ont été composées, traduites, circulées, appropriées dans un monde où il n’y avait pas de séparation entre le livre comme discours et le livre comme objet — le livre au sens de codex, qui peut être une revue ou un journal. Ces œuvres sont maintenant lues dans un monde où, pour la première fois, les textes peuvent circuler sans être inscrits dans une réalité matérielle qui leur soit propre.

Cela crée évidemment une mise en question du concept même d’œuvre et même du concept de fragment, parce qu’un fragment suppose qu’il est fragment de quelque chose. Si l’on a affaire à des unités discrètes, autonomes les unes par rapport aux autres, même le mot de fragment perdrait son sens.

Dans cette première question, il y avait aussi une dimension plus idéologique. Que penser de l’analogie entre le 18e et aujourd’hui, du point de vue des flux d’informations ? Effectivement le 18e a été un moment de multiplication de la publication imprimée, et de multiplication des genres imprimés, avec les périodiques, les pamphlets, les libelles.

D’abord, il ne faut pas exagérer. Au moment des guerres de religion, pendant la Fronde, on a déjà des phénomènes assez comparables. Il y a bien progression de la publication imprimée de livres, mais elle est multipliée par quatre, peut-être, ce qui n’est tout de même pas énorme. D’autre part, ces nouveaux genres — plus nombreux, c’est exact — ont déjà des origines anciennes.

Néanmoins, acceptons cette idée d’un accroissement du flux imprimé au 18e siècle. La question était de savoir, si on le met en rapport — avec subtilité, doute — avec la rupture révolutionnaire. Est-ce que la situation d’aujourd’hui, avec cette nouvelle forme technique d’inscription, transmission, appropriation des textes peut laisser supposer un même futur ?

Il n’y a pas de virtualité intrinsèque d’une technologie

Je crois qu’ici les historiens sont les plus mal placés pour répondre puisque toute prophétie historique est invalidée d’emblée. Mais peut-être faudrait-il revenir au texte fameux de Benjamin [L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, 1935, trad.fr. 1936, éd. posth. 1955]. Il n’y a pas de virtualité intrinsèque d’une technologie. Elle dépend de ce qu’en font les acteurs sociaux, ou des rapports entre les pouvoirs, les individus, les citoyens, les institutions. D’une même technique se construisent différents sens qui peuvent être conflictuels. De là un autre leitmotiv qu’on rencontrera dans cet entretien : on ne peut placer ni diagnostic catastrophique ni diagnostic utopique.

Des futurs potentiels très opposés : la contrainte ou les Lumières

Il y a simplement une observation de ce que pourraient être des futurs très opposés. Un futur serait effectivement du côté d’un contrôle de l’information, du monde de l’éphémère, d’un ensemble d’implications ou d’obligations qui sont données sans même qu’ils s’en rendent compte aux utilisateurs, donc un monde où la nouvelle technique renforcerait des procédures que Foucault aurait désignées comme « raréfaction » du discours. Un monde de prolifération apparente, mais avec des procédures de contrôle, des procédures de contrainte, des procédures de monopolisation.

De l’autre côté évidemment, comme on le voit avec d’autres usages de la technique électronique, existent des possibilités pour la démultiplication de la communication et pour la construction de ce que Kant imaginait comme l’usage critique par des personnes privées de leur raison et la constitution d’un public à partir de ce noyau, de ce réseau d’échanges. Kant la pensait fondamentalement à travers la circulation de l’écrit qui est le support lu et critiqué. Effectivement, dans le monde des réseaux, on peut avoir quelque chose qui aurait à voir avec ce rêve ou ce désir de Kant dans ce processus des Lumières. Kant considérait qu’il n’était pas achevé au 18e siècle, c’est un processus : le jour où chaque individu pourrait agir comme producteur et critique, on entrerait dans ce qu’il appelait « le monde éclairé ».

Je pense qu’il y une indécision du diagnostic. Elle n’est pas liée simplement à notre incapacité à prévoir le futur. Elle est liée à l’ambivalence, la contradiction, le réseau de tensions qui habite chaque nouveauté technique. C’est le premier cadre que je voudrais donner à cette discussion. Que permet la connaissance historique, puisque je ne suis qu’historien ? La connaissance historique ne permet peut-être pas de poser des diagnostics, mais des questions sur le présent, du moins je l’espère.


Roger Chartier, Thierry Gaudin, Collège de France, 10 janvier 2013, cliché DL

Séquence 2 : des changements rendus pensables aujourd’hui ?

DL : Dans votre ouvrage Les Origines culturelles de la révolution française, vous démontrez que l'expression « les Lumières », créée par les révolutionnaires français, est une forme de légitimation a posteriori, une « panthéonisation » au sens figuré, comparable à l'inhumation au Panthéon qui commença aussi à cette époque. En revanche, vous exposez que ces débats précédant la Révolution ont créé un espace public et que c'est là que de futurs changements ont été rendus pensables.
Quels types de changements les débats contemporains rendent-ils pensables, qui ne l'auraient pas été avant l'ère de l'informatique et des réseaux de communication ?

Roger Chartier

L’écriture numérique, la narration et la preuve

Ce deuxième dialogue porte sur la question du rapport entre d’une part des modalités de forme d’inscription, circulation, réception des discours et d’autre part la construction de débats dans ce qu’on pourrait désigner comme un espace public ou un espace civique.

Je crois que les historiens de la culture écrite, comme moi, — qui s’approchent avec beaucoup d’incompétence du monde électronique, même s’ils l’utilisent pour leurs propres usages, comme lecteur ou auteur — manquent quelque chose de plus fondamental. Bien sûr, on voit aujourd’hui que la numérisation de textes déjà publiés ou écrits est une question importante pour les bibliothèques. Je suis président du conseil scientifique de la Bibliothèque nationale de France. La question de la numérisation des collections y est un leitmotiv permanent. Les débats sur les numérisations sauvages à la Google sont un autre thème récurrent.

À côté de cela, il y a un deuxième domaine qui est l’écriture numérique. C’est différent, puisqu’il ne s’agit pas là de numériser ce qui a déjà été écrit et publié sous d’autres formes, mais de créer des textes numériques. Peut-être avons-nous là un problème moins bien perçu mais qui pose en lui-même de nouvelles questions. Quelles sont les formes d’invention qui sont rendues possibles par une écriture née comme numérique ? Quelles sont les formes possibles de son archivage et de sa conservation ? Comment cette écriture numérique modifie-t-elle des procédures de narration dans la fiction, ou bien de preuve dans les textes de savoir ? On est devant une écriture numérique qui déborde la numérisation des textes déjà là et qui se lirait avec des nouvelles formes de communication écrite, par exemple, le courrier électronique, les SMS, les blogs.

Changement fondamental, la numérisation des rapports humains

Mais tout cela est encore un univers extrêmement restreint, à mon avis, par rapport à quelque chose de beaucoup plus fondamental, la numérisation des rapports humains. Les livres de Milad Doueihi La Conversion numérique ou bien Cultures numériques, qu’il a publié plus récemment, me paraissent désigner très adéquatement cela en évoquant des catégories à la fois phénoménologiques et philosophiques traditionnelles, remontant à la Grèce antique, qui se trouvent profondément bouleversées et transformées par leur numérisation.

L’amitié et l’identité

Prenons deux exemples.
L’amitié. Que signifie une amitié numérique lorsque sur les réseaux sociaux où elle peut être démultipliée à l’infini et ne porte plus que sur certains fragments de communication de l’expérience, à la différence de ce que peut être une amitié vécue — comme Montaigne et La Boétie — dans la relation personnelle ?
Plus encore, je pense la notion d’identité, dans le mesure où la notion d’identité numériquement construite permet des jeux, pour le pire ou le meilleur, qui sont infiniment plus larges que les notions plus classiques d’identité. L’identité peut être exhibée, elle peut être occultée, elle peut être manipulée, elle peut être confisquée, toute une gamme possible de rapports avec l’identité se trouve rendue là disponible, y compris usurpée.

Si l’on pense que le plus fondamental, c’est la numérisation des catégories des expériences ou des relations humaines, ce changement importe. Ce changement n’est peut-être pas absolu au sens où subsistent des formes d’amitié classiques ou des définitions plus traditionnelles de l’identité. Néanmoins, il progresse chaque jour et surtout sans doute chez les plus jeunes des utilisateurs de ces nouveaux appareils. On les appelle nouveaux, mais ils ne sont pas si nouveaux que ça. Mais pour les historiens, ils sont nouveaux par rapport à l’invention du codex au 2e siècle, au 3e siècle…

Les transformations des deux modalités de l’espace public

Il y a là une transformation qui peut aussi jouer sur le sens de la question, « Est-ce que ces nouvelles formes de communication, de relation, transforment la notion, la définition même de l’espace public ? »
On peut admettre que les définitions de l’espace public reposaient sur deux modalités, la parole vive ou l’écrit.

Fondé sur la parole vive, l’espace public se constituait à partir du modèle de la cité antique mais démultiplié jusqu’à aujourd’hui par toutes les formes d’existence civique où des individus échangent. Cela peut être des assemblées parlementaires, les clubs et les sections de la Révolution, les sociétés littéraires ou les loges maçonniques au 18e siècle. C’est un espace public construit à partir des lieux où s’échange de la parole vive, qui peut être de la parole critique, de la parole politique, mais pas seulement.

Pour la deuxième définition, celle que j’évoquais tout à l’heure avec Kant, l’espace public se construit à partir de la circulation de l’écrit. Et d’un écrit qui est à la fois reçu et produit, qui est cet usage public de leur raison par les personnes privées.

Je n’ai pas la compétence mais il serait sans doute intéressant de voir comment, dans le monde disons « numérique » pour faire vite, ces deux modalités de construction de l’espace public se trouvent présentes, reformulées, transportées dans des nouvelles possibilités.

Je pense qu’une fois examinée la réalité numérique de ces deux définitions classiques de l’espace public, peuvent apparaître des prises de parti, des engagements, des préférences. C’est pourquoi les techniques ne deviennent que ce qu’en font les rapports de force entre les individus, les pouvoirs, les institutions, comment ils les transforment, les utilisent, leur donnent une réalité.

C’est comme cela que je vois cette question, en revenant toujours à cette idée de futur ouvert, possiblement contradictoire, où il n’y a pas de déterminisme inexorable. Il faut simplement prendre conscience d’une part des héritages sédimentés qui font le présent et d’autre part des mutations conceptuelles qu’impliquent un certain nombre de transformations techniques, les exemples de l’amitié ou de l’identité pouvant peut-être servir de figures emblématiques.



Au Collège de France, Roger Chartier occupe le bureau de Marcel Mauss.
10 janvier 2013, cliché DL

Séquence 3 : une société civile mondiale ?

DL : Toujours dans votre ouvrage Les Origines culturelles de la révolution française, vous rappelez comment Emmanuel Kant analysait « l'opinion publique », notion créée par les débats écrits de son époque : elle érodait le monopole normatif des pouvoirs publics, mais c'était une instance dont le peuple était exclu. Dans l'Encyclopédie, notez-vous, le peuple est défini ainsi : « Ce sont les ouvriers et les laboureurs ». Formant « toujours la partie la plus nombreuse et la plus nécessaire de la nation ». Vous poursuivez : « Ce peuple n'est pas pensé comme pouvant participer au gouvernement par conseil et représentation, mais comme lié au souverain par une relation qui échange la fidélité contre la sauvegarde. »
Internet crée une expansion sans précédent de l'espace public. Des millions de lieux virtuels sont animés de débats, théoriquement ouverts à tous en lecture et en écriture, sur des enjeux d'intérêt public. Nous sommes bien conscients des limites à l'exercice effectif de cette appropriation de la chose publique.
Néanmoins, pensez-vous qu'Internet permette une participation accrue du peuple à l'opinion publique ?
Est-ce que cela peut constituer une société civile mondiale ?

Roger Chartier

L’idée qui est derrière la question c’est évidemment l’ouverture par la démultiplication des réseaux sociaux, des échanges numériques, des lieux virtuels, de la prolifération des débats sur le réseau, de l’idée d’une participation plus forte dans une opinion publique et la projection de l’idée d’une société civile mondiale. C’est un peu la même ligne de raisonnement. Peut-on vraiment caractériser disons « Internet », pour aller vite, à partir de cette seule définition ? C’est pourquoi j’émets des doutes sur l’optimisme du diagnostic, considérant plusieurs choses.

Tension entre espace public et replis communautaires

La première chose, c’est l’écart ou la différence qui peut exister entre d’une part la production de réseaux ou de communautés qui partagent un certain usage de ces techniques et d’autre part ce qui était implicite dans la question, c’est-à-dire un espace public qui se situe d’abord à l’échelle de communautés citoyennes et puis qui pourrait se prolonger ­— c’était aussi l’idée de Kant — dans l’idée de la société cosmopolite universelle, ce que vous appelez la société civile mondiale.

C’est une tension, effectivement, puisqu’on a vu ces techniques pouvaient entraîner des replis sur des communautés d’intérêts, de goûts, d’idées, qui sont autant de formes de cassure ou de discontinuité dans cet espace public de la critique.

Appropriation monopoliste, restriction de l’information accessible, manipulation des données personnelles

Ensuite, je crois que le monde numérique est aussi un monde du marché, un monde de l’appropriation, un monde des tentations ou des tentatives monopolistes, un monde de la réduction finalement paradoxale de l’accès à l’information, ou du moins de l’information qui est rendue accessible. Ces débats se sont cristallisés autour de Google, mais ce n’est qu’une figure possible de cette forme paradoxale des réductions des possibles de la pensée par l’imposition d’un certain nombre « d’autoroutes de l’information » comme on disait – c’est une expression un peu disparue, mais qui tout de même reste juste pour désigner les puissantes entreprises qui contrôlent une information qui est transmise numériquement.

Et surtout, comme le montrent certains doutes d’avocats aux États-Unis, on peut craindre une sorte de monopolisation de multiples données par certaines entreprises multimédias. Robert Darnton, mon collègue historien et ami, dit que Google en sait plus sur les citoyens américains que le FBI ou le bureau des impôts. Cela rend possible le croisement de toutes les données qui sont électroniquement recueillies lorsque vous commandez un livre chez Amazon, ou lorsque Google Maps capture votre rue et la maison que vous habitez ou lorsqu’est exprimée n’importe laquelle de vos préférences par les achats de biens de consommation.

Votre diagnostic initial — que je partage dans son dessein et son désir — se heurte ainsi à la fragmentation de communautés numériques, à la tentation ou tentative de monopolisation d’accès aux informations et, aussi à la possibilité d’une manipulation de données personnelles qui sont rendues — soit pour le marché soit pour le contrôle — disponibles à travers les croisements des fichiers numériques.

Cela ne détruit pas ce qui est implicite ou désiré dans votre question, mais évidemment cela rend plus conflictuels ou contradictoires les usages d’Internet. Cela donne plus d’importance à la responsabilité citoyenne, mais seulement une fois que l’on a pris conscience de ces problèmes.

Démultiplication de la falsification et de l’erreur

Il faut aussi prendre conscience du fait que ces nouvelles techniques sont le plus puissant instrument qui ait jamais existé de multiplication des erreurs et des falsifications. Prenons des exemples particuliers de falsifications historiques. Lorsqu’elles se situent dans le domaine de l’imprimé, elles peuvent avoir une circulation restreinte, réduite, cantonnée — pensons aux propagandes négationnistes sur la Shoah, par exemple. Lorsqu’elles se situent dans le monde numérique, elles deviennent massivement disponibles dans des formes identiques à celles des discours de savoir et peuvent créer cette démultiplication infinie de l’erreur et de la falsification. Même une entreprise comme Wikipedia est traversée par cette tension. D’un côté, c’est un projet magnifique de construction collective du savoir, un peu comme celui des humanistes de la Renaissance ou du rêve encyclopédique du 18e siècle, un échange d’expériences, de connaissances, libres, gratuites, d’accès immédiat, et en même temps, comme on a pu le voir, une possibilité de falsifications et d’erreurs, ce qui a obligé un contrôle plus marqué sur ce qui était publié.

Disparition de l’autorité d’un texte en fonction de sa forme matérielle

Je ne veux pas dire que dans les livres imprimés il n’y a pas des erreurs des falsifications — sinon les historiens n’auraient pas étudié l’histoire des faux depuis l’antiquité — mais je pense qu’il y a là une possible et sauvage multiplication.
Et surtout, est détruite l’idée d’autorité d’un texte en fonction de sa forme matérielle — lieu d’édition, maison éditrice, genre de l’écriture, contrôle par les pairs ou par une instance scientifique. Rien de tout ça ne protège totalement contre le faux ou l’erreur, mais ce sont au moins des repères les plus immédiats qui font qu’on n’attendra pas le même degré d’accréditation de vérité d’une revue achetée dans un kiosque et d’un livre publié par les Presses universitaires de Bretagne. Il y a là une hiérarchie des expectatives raisonnables des degrés d’authenticité, de véracité des discours qui était directement liée avec les pratiques et les hiérarchies du monde de l’édition imprimée. Ceci disparaît dans sa perception la plus immédiate avec le numérique et rend donc beaucoup plus vulnérables les lecteurs qui ne sont pas préparés à cette sorte de continuum textuel et d’identité de forme, de présentation de publication qui est en général rencontrée dans ce nouveau monde textuel.

La légende noire du monde électronique

Je pense donc que toutes les virtualités formidablement anticipatrices ou positives qui existent ne le sont qu’à condition qu’on prenne conscience au départ d’une légende noire, d’une version noire du monde électronique. Et cela vaut aussi bien à mon avis pour le bel idéal de la construction d’un espace public critique que pour le domaine des discours de savoir. Ce qui rend nécessaire l’apprentissage. Un des grands dangers, c’est le fait qu’il y a une immédiateté de l’accès à ces techniques, à ce monde, et qu’aucune institution ne se croit en charge de l’apprentissage de ce monde. On pouvait penser que, dans le monde de l’écrit imprimé, les bibliothèques, les librairies, le monde de l’édition, le monde des comptes rendus pouvait jouer ce rôle, et ce peut-être dès l’école. Je pense qu’à l’heure actuelle aucune institution ne se sent en charge d’enseigner à user de manière rationnelle et critique de l’immense flux et de la masse d’information ou de désinformation qui sont rendus accessibles par le monde numérique.

Seconde partie à suivre : Vers des Lumières numériques ?
Démêler dans le présent la présence des passés
Séquences 4 et 5 de l'entretien du 10 janvier 2013 au Collège de France

Roger Chartier est un historien français rattaché au courant historiographique de l’école des Annales. Il travaille sur l’histoire du livre, de l'édition et de la lecture.
Directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), il est aussi, depuis 2006, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire « Écrit et cultures dans l'Europe moderne ».

Société de l'information...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Société_de_l'information

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Benhamou

Quelques penseurs de la société de l'information

Manuel Castells - Peter Dahlgreen - Daniel Kaplan (FING) - Joël de Rosnay - Pierre Musso - Alvin Toffler - Dominique Wolton - Bernard Benhamou - Yoneji Masuda - Chris Anderson - Michel Volle - Marshall McLuhan - Simon Nora

Pierre Musso, dans télécommunications et philosophie des réseaux, la postérité paradoxale de Saint-Simon (1998), pense que derrière l'objet technique réseau se cache une idéologie, la philosophie des réseaux, à l'origine de la politique de la société de l'information dans les années 1990. Depuis le sommet de Lisbonne, plus que sur les flux et les télécommunications, on met davantage l'accent sur les connaissances humaines.

L'écriture en ligne aujourd'hui...

Cette entrée a été publiée dans Entretiens, avec comme mot(s)-clef(s) amitié, autorité, classement, codex, conservation, contrainte, contrôle, dématérialisation, écriture, éducation, Emmanuel Kant, erreur, espace public, falsification, Google, identité, imprimé, lecture, livre, Lumières, Lumières numériques, Michel Foucault, monopoles, opinion publique, patrimoine, preuve, prospective, reproduction, réseaux sociaux, Révolution française, surinformation, vérité, œuvre.

http://reseaux.blog.lemonde.fr/2013/03/24/legende-noire-monde-electronique/

La démocratie participative, burgerparticipatie, etc... et les nouvelles technologies...

http://www.democratie-electronique.org/pan_gauche/bibliogr/rapports/rapports_un.htm

Références de rapports et études
1 2

ATTILIO (D'), Henri. Le développement des Nouvelles Technologies d'Information et de Communication dans les Collectivités Locales: de l'expérimentation à la généralisation, rapport au premier ministre, juillet 1998.

BAQUIAST, Jean-Paul. Rapport sur l'Administration à l'heure de l'Internet, remis au ministre de la Fonction publique en avril 1998. http://www.admiroutes.asso.fr/mission/index.htm

BENARD, Vincent. L'Hyper-République : Bâtir l'administration en réseau autour du citoyen. Rapport remis à Henri Plagnol, Secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat par Pierre de La Coste, 8 janvier 2003.

Cabinet CESMO. Internet en France : Acteurs et enjeux de la chaîne de services. 01 Etudes, collection Internet, 2002.
Documentation gratuite sur l'étude : etudes@groupetests.fr

Club Sénat.fr. Rapport sur l'E-démocratie : De l’Administration à l’@dministration, Le Evote : ferment de l’Edémocratie ?, Demain que sera la Egouvernance ?, mars 2003. Disponible en ligne sur le site www.club.senat.fr, rubrique «les rapports».

Construire la société européenne de l'information pour tous, rapport établi par quatorze experts pour la Commission européenne, avril 1997.

DOCUMENTATION FRANCAISE (LA). L'Etat et les technologies de l'information. Vers une administration à accès pluriel, Commissariat général au Plan, rapport de la mission Lasserre. Janvier 2000.

EVENO, Emmanuel, JAËCKLÉ, Luc. Rapport MIND/Chercheurs, Parthenay, modèle de " Ville numérisée ", juillet 1997. Disponible en ligne: http://www.district-parthenay.fr/Parthenay/APropos/MIND.html

Intrinsec (société). Comment choisir un test d'intrusion ? Evaluation active de la sécurité d'un périmètre informatique. 01 Etudes, collection E-Sécurité, 2002.
Documentation gratuite sur l'étude : etudes@groupetests.fr

HAYAT, Philippe. La fracture numérique : physionomie et remèdes. Club.sénat.fr, 5 décembre 2001.

Intrinsec (société). L'alternative Open Source : Usage raisonné des solutions du monde libre. 01 Etudes, collection Architectures et logiciels, 2002.
Documentation gratuite sur l'étude : etudes@groupetests.fr

JOYANDET, Alain, TURK, Alex, HERISSON, Pierre. Maîtriser la société de l'information: quelles stratégies pour la France ? , sénateurs, Rapport d'information 436 - Mission commune d'information sur l'entrée dans la société de l'information, 1996 /1997.
http://www.senat.fr/rap/r96-436/r96-436_toc.html

LELONG, Pierre, ALLARD, Philippe. L'étude "Espaces publics numériques, moteur d’un Internet participatif – Facteurs de succès d'une politique publique d'appropriation des TIC en Wallonie", décembre 2002. L'étude est disponible en ligne. Elle peut être téléchargée gratuitement (format PDF) sur les sites de Technofutur 3, Veille-citoyenne.be.

LORENTZ, Françis. Commerce électronique: une nouvelle donnée pour les consommateurs, les entreprises, les citoyens et les pouvoirs publics, rapport remis au ministre de l'Economie, des finances et de l'industrie en janvier 1998.
http://www.finances.gouv.FR/mission_commerce_electronique/...

SERUSCLAT, Franck. Rapport sur les techniques des apprentissages essentiels pour une bonne insertion dans la société de l'information, Rapport n°383, Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques.
http://www.senat.fr/rap/96-383/096-383_toc.html

THERY, Gérard. Les autoroutes de l'information, rapport au premier ministre, 1994.

TREGOUËT, René. Des pyramides du pouvoir aux réseaux de savoirs, Rapport d'information 331, Commission des Finances, 1998. http://www.senat.fr/rapinf.html

Chez un blogueur...

La question du jour était... encore: Qui fait quoi? Qui est responsable de quoi?

patrice - 26 mars 2013 9 h 19 min:
"Les peuples néerlandais et français se sont prononcés sur la question; ils ont été trahis; par qui, pourquoi?"

On peut en effet se poser la question suivante, comme je l'ai entendu être posée par l'auditeur devant moi lors d'une conférence à laquelle j'ai participé l'autre jour à Amsterdam (voir billet sur "How much political union does Europe need" et ci-dessous):

Avons-nous, l'ensemble des Européens, et en particulier les Néerlandais et les Français, été bien informés à l'époque? Où était-ce plutôt le temps de la politique... désordre... On s'entend... Vous pouvez (re-)chercher vous-mêmes: année 2004-2005 (voir billet "Over Europa... Petit rappel" du 21-03-2013).

En cherchant un peu...

'How much political union does Europe need?'
In samenwerking met het PETGOV Research Program, AISSR / Politicologie, UvA
Euro-optimisten willen een veel hechtere politieke unie in de EU, eurosceptici juist veel minder integratie - maar is er ook een middenweg? Een debat met Erik Jones, Monika Sie Dhian Ho, Frank Vandenbroucke en Jonathan Zeitlin. Voertaal: Engels
Let op: Dit programma vindt plaats in de Doelenzaal van de Universiteitsbibiotheek, aan de Singel 425.
Donderdag 21 maart 2013, 17.30-19.00 uur
Meer informatie en aanmelden

'Creating a European Banking Union: The First Steps to Where?'
In samenwerking met de Faculteit der Maatschappij- en Gedragswetenschappen en de Jean Monnet Chair for European and Transnational Governance
De bankenunie als Europese reactie op de crisis – wat zijn beloftes en valkuilen en wat is het toekomstperspectief voor de EU? Cambridge-professor Eilís Ferran adviseerde het Britse parlement over de Europese bankenunie en is nu in Nederland om hierover te spreken met Dirk Schoenmaker en Henk Nijboer. Moderator: Daniël Mügge. Voertaal: Engels.
Woensdag 6 maart 2013, 17:00 - 19:00 uur

De staat van de sociaaldemocratie in Frankrijk
Philip Freriks, Kleis Jager en andere Frankrijk-kenners vertellen over de roemruchte geschiedenis van onze socialistische zuiderburen. Frankrijk heeft een rijke socialistische traditie. Denk alleen al aan de machtige vakbonden, die zodra de werknemersbelangen in het geding komen, ogenschijnlijk zonder moeite het land lam kunnen leggen. En toch is Hollande pas de tweede socialistische president sinds in ’58 de Vijfde Republiek begon. Hoe valt dit te verklaren? Op uitnodiging van de werkgroep geschiedenis van de Wiardi Beckman Stichting zullen verschillende experts zich over deze en andere vragen buigen.
Vrijdag 15 maart, 14:00-17:00 uur
Meer informatie en aanmelden

Essaywedstrijd: Wat is jouw verhaal voor het nieuwe Europa?
In samenwerking met de Europese Commissie in Nederland, Folia Magazine en NRC Handelsblad
Doe mee en win €250 aan boekenbonnen en een publicatie in nrc.next en Folia Magazine. In het voorjaar van 2013 maakt SPUI25 een bijzondere programmareeks die vier Europese steden doorkruist, op zoek naar nieuwe verhalen voor Europa. Ter gelegenheid daarvan schrijven we een essaywedstrijd uit. Wat is jouw verhaal voor het nieuwe Europa? Wat betekent het voor jou om burger te zijn van Europa? Een vakjury bestaande uit o.m. Peter Vandermeersch (hoofdredacteur NRC Handelsblad) en Margot Dijkgraaf (directeur SPUI25) kiest uit alle inzendingen de winnaar.

Maximale lengte: 800 woorden | Inzendingen naar: spui25@uva.nl | Uiterste inzenddatum: 21 maart 2013
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La question du jour est encore: Qui fait quoi en Europe?





Langage politique...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Catégorie:Expression_ou_néologisme_politique

Les blogs font passer les billets...

Arrêtons de tout mélanger et de diviser... Qu'en pensent les intellectuels de ces 50 dernières années?...

http://www.lesobservateurs.ch/2013/01/28/fachos-machos-cathos-et-homophobes/

Ce n’est pas bien mon style d’habitude, mais ayant dû des dizaines de fois dire et redire les mêmes choses, je me suis décidé de les mettre par écrit.

De très nombreuses fois, j’entends mes frères et sœurs chrétiens s’exclamer : “Mais je ne suis pas homophobe !” d’un air révolté ou triste, selon les moments. Or c’est précisément l’objectif de ces slogans lancés à tout bout de champ par la propagande : il faut déstabiliser l’adversaire en le culpabilisant pour le faire douter de ses propres arguments. Tout le temps qu’il prendra pour se défendre sera un temps où il ne pourra pas attaquer. C’est le nerf de toute guerre psychologique.

Ceci dit, entrons dans le concret. Cette guerre psychologique n’est pas d’aujourd’hui : elle remonte au sortir de la dernière Guerre Mondiale et s’est menée jusqu’à présent en quatre vagues successives, toutes espacées d’une vingtaine d’années environ :

Fachos !

- Années 50-60 : on sort de la Guerre Mondiale, le Communisme fait prévaloir sa participation à la résistance [1]. Tout le monde sait qu’à cette époque, la France a été à deux doigts de devenir un pays communiste.

Comment à cette époque entraîner avec soi “l’Opinion” ? En lançant sur le marché un seul mot : « Facho ! » Dès que quelqu’un osait s’opposer aux revendications gauchistes, il était traité de Fachos et voué aux gémonies. Il a bien été tenté de lancer une controffensive en parlant des “Cocos”, mais cela n’a jamais pris, sinon pour rigoler. Mais traiter l’autre de Facho n’avait rien de drôle ! Toute une partie de la population a été réduite au silence pur et simple.

Première victoire.

Machos !

- Années 70-80 : Ces années sont les véritables “années 68”. Montée du féminisme de gauche. Le Deuxième sexe de Simone de Beauvoir a retraversé l’Atlantique pour mener le combat en France. Petit extrait :

« Un monde où les hommes et les femmes seraient égaux est facile à imaginer car c’est exactement celui qu’avait promis la révolution soviétique : les femmes élevées et formées exactement comme les hommes travailleraient dans les même conditions et pour les mêmes salaires ; la liberté érotique serait admise par les mœurs, mais l’acte sexuel ne serait plus considéré comme un “service” qui se rémunère ; la femme serait obligée de s’assurer un autre gagne-pain ; le mariage reposerait sur un libre engagement que les époux pourraient dénoncer dès qu’ils le voudraient ; la maternité serait libre, c’est-à-dire qu’on autoriserait le birth-control et l’avortement et qu’en revanche, on donnerait à toutes les mères et à leurs enfants exactement les mêmes droits, qu’elles soient mariées ou non ; les congés de grossesse seraient payés par la collectivité qui assumerait la charge des enfants, ce qui ne veut pas dire qu’on retirerait ceux-ci à leurs parents mais qu’on ne les leur abandonnerait pas. » [2]

Obsolète, la femme de Jean-Paul Sartre ?

Comment dès lors désarmer l’ennemi masculin ? Par un mot slogan : « Macho ! ». Aujourd’hui encore, vous lancez le mots magique à la face de tout homme et vous suscitez au moins en lui le réflexe de la justification, quand ce n’est pas celui de déni : “Mais non, je ne suis pas Macho !” Dès lors, la porte est ouverte à un programme qui a été édité en 1949. Le Droit à l’avortement peut se présenter, qui suit celui à la pilule : tous ceux qui sont contre sont des « Macho ! ». Nous sommes dans son plein accomplissement aujourd’hui.

Deuxième victoire.

Cathos !

- Année 80-2000 : petit chevauchement sur les années 80. Après la mobilisation sans précédents de 1984 pour le maintien de l’école libre, l’Église Catholique est désormais clairement identifiée comme un contre pouvoir insupportable. On voit alors se multiplier les pamphlets, les documentaires télévisés sur une histoire “sombre et obscurantiste” qui ne peut déboucher que sur une seule conclusion : quand on a fait de telles horreurs, on n’a qu’un seul droit : celui de se taire [3]

Et hop : on cherche un nouveau slogan : « Cathos ! » On ressort les mêmes arguments qu’à l’époque du “petit père Combes” et de Jules Ferry : les cathos sont des ringards qui « s’opposent au progrès ! » Ah voilà : la recette miracle géniale : « Nous sommes le parti du Progrès », scandent encore aujourd’hui une frange non négligeable de militants.

Quel progrès ? Celui du droit revendiqué. Le principe est simple : plus on accorde des droits à ceux qui se déclarent “victimes”, plus ils seront “heureux” [4]. Dès lors se développe en France une épidémie dont nous ne sommes pas sortis : l’opinion devient « Victimaire » [5] Si vous arrivez à vous présenter comme “victime”, vous gagnez désormais toutes vos causes. Tous les décisionnaires sont a priori les méchants. Le principe est une modernisation de la lutte des classes de Marx, non plus des Prolétaires contre les Bourgeois, mais la Laïcité contre l’Église Catholique. Désormais, la Laïcité se déclare « victime » des méchants « Cathos » qui sont le dernier rempart au Progrès.

Au demeurant, si vous voulez clouer le bec à vos détracteurs, trouvez des arguments victimaires : ils seront incapables de vous opposer quoi que ce soit, sauf s’ils arrivent à contrecarrer la difficulté en vous disant que vous n’avez “pas le droit” de vous déclarer “victime”. Argument breveté et réservé !

Troisième victoire.

Homophobes !

- Années 2000-2013 : Il faut donc abattre l’Église « Haineuse ». Ou plus exactement, la Franc-Maçonnerie du Grand Orient de France a désormais les coudées franches pour parvenir à son objectif : non pas “détruire” l’Église Catholique, mais la réduire au rang des “autres religions” pour s’auto-déclarer comme Instance Morale Régulatrice des violences qui sont désormais toutes entées sur les religions. Toutes les religions sont par nature violentes, les peuples sont leurs victimes.

Certains diront : « Il ne faut pas voir des complots partout ! » Qu’il suffise de lire les propos rapportés par le père Matéo de la part d’un FM [franc-maçon, ndlr] converti en 1908 (Comme quoi ça ne date pas d’hier !) :

« Mon Père, vous ne pourrez jamais exagérer l’importance de la croisade que vous prêchez [pour la promotion de la famille]. Nous, nous ne visons qu’à une seule chose : déchristianiser la famille. Nous laissons volontiers aux catholiques les églises, les chapelles, les cathédrales ; il nous suffit, pour pervertir la société, d’avoir les familles. Si nous réussissons, c’en est fait de la victoire de l’Église ! » [6]

Là, une cause se présente toute prête : la montée du mouvement Gay [7]. Les méchants sont désormais les « Fachos Machos Hétéros », présentés par le mouvement Queer comme de grossiers personnages incapables d’aimer leur femme [8], et donc qui ont tout intérêt à se laisser éduquer par les Gays qui, eux, ont tout compris de ce qu’attendaient les femmes pour être heureuses.

Alors surgit en force les quelques 1800 membres de la fameuse LGBT. N’ayant pas de fonds, un donateur se présente : Pierre Bergé, celui qui considère qu’il n’y a aucune différence entre un ouvrier qui loue ses bras à l’usine et une femme qui loue son ventre pour pondre des gosses. Milliardaire de la Haute Couture, ancien compagnon malheureux de Yves Saint Laurent, il leur ouvre tous les panneaux publicitaires de Paris et finance toutes leurs actions [9]. Là dessus, le GOF saute sur l’occasion et focalise les politiques sur cette nouvelle opportunité de « déchristianiser la famille ».

Surgit le dernier slogan avant le prochain : « Homophobes ! ». Un mot magique que les nouveaux victimaires vont brandir à tout bout de champ. [10]. Les partisans de la cause n’ont plus que ce mot-là à la bouche : « Homophobes ! Homophobes ! ». Et nous, qui ne connaissons pas les stratégies propagandistes, nous passons notre temps à nous “défendre” et à nous sentir “blessés”. Alors qu’il ne s’agit que d’une arme de guerre psychologique, géniale au demeurant.

Le plus génial, c’est qu’un slogan ne chasse aucunement l’autre, mais telles des strates sédimentaires, s’accumulent au contraire. Donc si vous avez le malheur de n’être pas de gauche, d’être un homme, de confession catholique et hétérosexuel, vous êtes un ”FMCH” : un « Facho Macho Catho Homophobe », et là, vous êtes mort.

Quatrième victoire ?

Conclusion

Ce ne sont là que quelques aspects de la guerre civile dans laquelle nos dirigeants ont placé la France. Il y en a bien d’autres, mais dans l’atmosphère actuelle, il m’a semblé utile de faire ce petit — et trop rapide j’en conviens — rappel historique afin que nous ne nous trompions pas de combat et surtout que nous ne tombions pas dans le piège de la culpabilisation orchestrée. Une fois cet aspect mis en lumière, on utilise son énergie ailleurs, pour être plus efficace parce que fier d’être ce que l’on est sans avoir à rendre des comptes aux victimes instituées.

Désormais, quand vous entendrez cracher à la figure Facho ! Macho ! Catho ! ou Homophobe !, souriez intérieurement et priez pour la personne qui vous invective, parce que son histoire est certainement difficile et que ce combat est certainement un cri ultime de détresse pour pouvoir exister dans un monde impitoyable. Et n’oubliez pas que même les Gaucho féministes pas Cathos et pro-LGBT sont nos frères et sœurs, et qu’eux aussi ont droit à notre considération, notre prière et notre amour, dans le Christ.

Vous avez le droit de ne pas être d’accord. j’ai bien conscience qu’en écrivant cela, je prends des risques, mais au nom du Christ, il me semble que cela en vaut la peine.

Courage Zorobabel ! (Ag 2,1-9)

Article repris avec l’aimable autorisation de l’auteur, M. l’abbé Alain Dumont

Première publication sur http://saintsymphorien.net

Notes

[1] Que cela soit vrai ou non n’est pas le problème. Nous ne sommes pas là pour juger de la véracité des allégations mais pour comprendre un mécanisme de propagande

[2] Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe, Gallimard, coll. « Folio essais » (1976), p. 643-644. Les mots en italiques le sont par l’auteur)

[3] Au demeurant, toutes les violences de la Révolution française sont légitimées : il “fallait bien en passer par là si on voulait se libérer de l’oppression de la monarchie soutenue par… les cléricaux” !

[4] Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas de réelles ! Qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit.

[5] Lire à ce propos le livre excellent de Caroline Eliacheff et Daniel Souliez Larivière : Le Temps des Victimes, Albin Michel (2007).

[6] Père Matéo, Jésus, roi d’amour, Tequi, (1908).

[7] À distinguer absolument des “homosexuels”. Les “Gay” sont des militants de la cause, qui se positionnent comme des Victimes des « Machos Hétéros ». Pour cela, ils font cause commune avec le mouvement pro-lesbiennes.

[8] Le meilleur exemple est le personnage de Gilles dans le film Comme t’y es belle. Tellement caricatural que n’importe qui n’attend qu’une seule chose : c’est que sa femme tombe dans les bras du beau “Michel Ange”, évidemment époux esseulé, bon père de famille et tout le bataclan. Au demeurant, c’est un film absolument hilarant que j’adore !

[9] C’est un peu rapidement dit, je l’avoue, mais c’est en gros ça.

[10] Il revient 6 fois en 6 paragraphes dans la lettre des vœux aux recteurs d’académie de Vincent Peillon datée du 4 janvier 2013 : vous pouvez consulter la lettre : vous pouvez consulter la lettre : http://www.lavie.fr/www/files/medias/pdf/lettre-peillon.pdf

Advocaat ook...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Advocaat

Een zuurtje... mais aussi een drop...

http://nl.wikipedia.org/wiki/Zuurtje...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Drop_(bonbon)

http://nl.wikipedia.org/wiki/Drop

Comme ça...

Downshifting voor iedereen.
Downshifting voor...
Downshifting,
Gewoon.
Geschiedschrijving...
En kunstenaars.
Een lezing?

vrijdag 29 maart 2013

En Suisse...

Maintenant que faire ? Le voisin français a le don de porter la division en culte suprême. Alors que l’esprit de lutte atteint ces paroxysmes qui font les vrais renversements, la fébrilité gagne ce monde qui éclot enfin à la liberté, et certaines voix s’élèvent déjà pour reprocher ses manquements à Frigide Barjot. La chose est entendue, l’on a mille raisons d’en vouloir à Frigide Barjot, mais l’on doit beaucoup à Virginie Tellenne. Pourquoi ne pas taire un instant ces divisions, l’on s’entretuera tout à loisir une fois la cause emportée. Mais comment faire ?

D’autres que nous se sont prononcés sur la nécessité d’un chef (ici et ici) pour mener ce type d’action, nous n’y reviendrons pas. Le terreau catholique français a crû par, et sur, la division érigée en principe ces 50 dernières années. Cette évidence, sa seule faiblesse, la seule force de ses adversaires, vient de la nature fracturée de l’Eglise de cette interminable moitié de siècle. Mais comment se résoudre au plus petit dénominateur commun de la pensée, et de l’action, politique alors que toute sa vie, matérielle et spirituelle, est fondée sur la recherche de la vérité exclusive ?

La Realpolitik n’est pas une option, mais un brin de pragmatisme n’est pas interdit, la vérité n’est pas un abîme, c’est une forteresse au sommet d’un chemin, un chemin qu’il faut parcourir, ce qui n’exclut ni la prudence ni, surtout, la vertu de patience; si les fils de lumière étaient aussi avisés...

Reste à savoir si les manifestants se contenteront de demander le retrait de la loi ou s’ils se résigneront enfin à exiger le retrait de ce qui en est à l’origine, un système qui se dit républicain démocratique mais qui freine la représentation proportionnelle et interdit toute expression référendaire.

Hier, des citoyens français ont scandé pour la première fois: « Nous somme le peuple ». Que les gouvernements socialistes se souviennent qu’ils se doivent de trembler quand le peuple se met à chanter sur cet air: « Wir sind das Volk ».

Ceci étant dit, le ton du reste de cet article est résolument fantasque (que l’on ne vienne pas nous accuser de Dieu sait quelle incitation) et n’a d’autre but que de chercher à faire sourire, la colle est chaude, que peut-on faire, s’ensuivent quelques propositions, à charge pour le lecteur de les compléter:

- Le camping: Ah, le vol majestueux de la tente Quechua dans le ciel parisien, le néo-hippisme de ces légions de militants hirsutes, la tête engourdie au rythme des djembés, la prunelle chargée du cannabis frais du matin, le coeur plein de cette plage qui attend sous le pavé. Reste qu’après trois jour de pique-nique sur la dure, l’insurgé est moins frais pour faire face à la ronde des balayeuses mécaniques. Médiatiquement parlant, les faces de carême, les traits tirés, la barbe de trois jours, les cracheurs de feu et les ateliers macramé autogérés peuvent finir par lasser…

- Demander à la Syrie et à l’Iran d’armer les “rebelles” français: Pas dit que ça passe…

- Le gouvernement en exil: Ils finiront par se taper dessus entre légitimistes et orléanistes, on laisse tomber.

- Voter avec les pieds: Sauter le mur. On vous accueillerait bien mais on a des lois contre l’immigration massive qui fonctionnent encore vaguement.

- Oeil pour oeil: Guetter le père Hollande au salon de l’agriculture et lui rincer l’oeil au gel lacrymo, puis trouver une équipe de télé et convaincre l’auditoire qu’on a été agressé par un petit gros au sourire niais et qu’on a pas eu le choix.

- La Rebelote: Recommencer ad libitum, manifester encore et toujours jusqu’à plus soif. Sans doute le plus simple, mais le risque est réel que l’empire des habitudes l’emporte sur le temps de cerveau disponible du bourgeois de 20 heures piquant du nez sur ses lasagnes pur boeuf.

- Le Pussy Riot: Faire un truc idiot peu relevant et mal préparé, mais avec un bonnet de laine sur la tête. Inconvénient: Nécessite des copains journalistes dans le monde entier pour faire passer ça pour un coup de génie follement subversif.

- L’artiste engagé: Variante du précédent, mais demande un type aux cheveux longs et culotte bouffante, “adoré des Français”, si possible le dos voûté et marchant en canard pour le côté cool dégingandé, plein aux as pour être légitime sur la misère humaine avec des tas d’amis gays pour la licence d’exercer et le droit d’exister et susceptible de s’entendre avec Frigide… pas évident. Sinon il y a l’émulation de Francis Lalanne version ballade de troubadour et poèmes foireux. Ca tourne avec une appli calembour 1.0 qui produit des trouvailles du genre « Non au mariage aux maux », pas top…

- La tour de la Télé: Plus dramatique avec un turban sur la tête et une liste de potes yéménites à faire libérer sur le champ. Un peu extrême mais la moumoute de Pujadas avec une Kalach sur la tempe… priceless.

- Le blocage: Notre préféré, faire sentir à cette clique de fiscalistes qui sont les forces vives du pays. Mettre la nation en panne et partir à la campagne jusqu’à la fin de l’été, voire plus si affinité.

- Le bocage: La Vendée, on ressort fourches et faux, cocardes blanches vieux chapeaux et en voiture Simone, pour “Dieu et le Roy“. N.B. pour cette fois: Ne rien attendre des Anglais.

- La RAF: La lutte armée, le terrorisme souterrain. Faisable mais demande de trouver une blonde anorexique aux yeux hallucinés en tête de gondole. Ce genre de modèle n’est plus courant. Important: Se souvenir que Carlos n’est pas un gros rigolard en chemise à fleurs.

- Le tyrannicide: Sic semper tyrannis. Le grand saint Thomas en déploie des pages parmi les plus consolantes. Localiser la cible, bloquer les issues, prendre une franche partie de l’1,4 million de l’autre jour, armer tout ce petit monde et promettre un jambon pour le carton. N.B. pour le Petit-Clamart, viser de face…

- La prise d’otage avec demande de rançon: Personne ne voudra payer et ça commencera à faire cher en frais de bouche à la longue.

- Demander le rattachement à la Wallonie: La solution au problème de la Belgique mais ne fait que déplacer la question.

- La grève des impôts: Refuser de financer le système qui gaze les moutards, faire front en nombre à chaque tentative de saisie. Fonctionne mais demande un plein-temps.

- La Sécession: Trouver un bled, décréter son indépendance et se mettre à l’agriculture bio, les Quakers font ça très bien. Pour ceux qui ne veulent pas se salir, la philatélie ça marche aussi.

A votre tour, on attend vos propositions !

Voir aussi: Leur vrai visage

http://www.lesobservateurs.ch/2013/03/27/petit-manuel-a-lusage-des-insurges/ via le Salon Beige...

Geschiedenis: De Opstand in de Nederlanden (1555-1609)...

http://www.dutchrevolt.leiden.edu/dutch/verhaal/Pages/default.aspx

De Opstand in de Nederlanden (1555-1609)
Anton van der Lem

Woord vooraf
Inleiding

1.De landen van herwaarts over
De Nederlanden onder de Bourgondische en Habsburgse vorsten tot 1555
2.De troebelen
Loyale oppositie tegen Filips II - 1555-1567
3.De trouw beproefd
Onder Alva's repressie - 1567-1573
4.Het Nederland of Belgium nostrum
Van strijd naar Pacificatie - 1573-1576
5.De scheiding in de Nederlanden
Het kortstondige succes van de middenpartij - 1576-1584
6.De geregelde oorlog
Het ene Nederland tegen het andere - 1584-1609
Nawoord
Jaartallenlijst
Literatuur

Deze tekst verscheen in 1995 bij Uitgeverij Kosmos te Utrecht onder de titel: De Opstand in de Nederlanden 1555-1609 (uitverkocht) en is hier gecorrigeerd en aangevuld. ​

http://www.dutchrevolt.leiden.edu/dutch/verhaal/Pages/default.aspx

P.s: l'âne a étudié à l'Université de Leiden (pour ceux que cela intéresse).

La tradition pArAdoxAle...

Au Collège de France, sur la tradition paradoxale de la Renaissance... L'âne est vraiment bien placé pour parler de cet étAt de pArAdoxe... La culture pArAdoxAle est-elle durable? Et qu'aurait pensé Érasme de cet Art du pArAdoxe?... Ooit was Nederland een katholiek land...

http://www.college-de-france.fr/site/carlo-ossola/course-2013-03-27-17h00.htm#|m=seminar|q=/site/carlo-ossola/seminar-2012-2013.htm|

Érasme et l'Europe et autres...

Au Collège de France... Cours 2012-2013: Érasme et l'Europe. Nous sommes aussi au chapitre historiographie...

http://www.college-de-france.fr/site/carlo-ossola/course-2013-03-27-17h00.htm#|q=../carlo-ossola/course-2012-2013.htm|p=../carlo-ossola/course-2013-03-27-17h00.htm|

http://www.college-de-france.fr/site/carlo-ossola/course-2013-03-27-17h00.htm#|m=seminar|q=/site/carlo-ossola/seminar-2012-2013.htm|

http://nl.wikipedia.org/wiki/Geschiedschrijving

http://fr.wikipedia.org/wiki/Historiographie


Et comme je suis revenue au chapitre Histoire, Histoire des Pays-Bas, etc., je re-mets le lien sur W.J.F. Nuyens (1823-1894), un médecin et historien un peu oublié par le club... W.J.F. Nuyens a beaucoup écrit sur l'histoire des Pays-Bas... Comme il est un peu de la famille de l'âne, je ne me prive pas d'en parler et j'espère être lue par mes amis hollandais aussi...


Nuijens, Wilhelmus Johannes Franciscus
Nederlands rooms-katholiek arts geschiedschrijver

Avenhorn, 18 augustus 1823 - Westwoud, 10 februari 1894

Literatuur
Nieuw Nederlandsch Biografisch Woordenboek I (Leiden, 1911) 1388-1389 (G.C.W. Görres)

R.G. de Neve, 'Beoefenaren van de geneeskunst. De medische familie Nuijens', in: Jaarboek van het Centraal Bureau voor Genealogie 60 (2006) 211-241

Katholieke identiteit en historisch bewustzijn : W. J. F. Nuyens (1823-1894) en zijn 'nationale' geschiedschrijving / Albertus Theodorus van der Zeijden. - Hilversum : Verloren, 2002. - 368 p. : ill. ; 24 cm
Proefschrift Universiteit van Amsterdam. - Met lit. opg., reg. - Met samenvatting in het Engels.

Stijl en distantie : een computeranalyse van zes teksten van negentiende-eeuwse geschiedschrijvers / Onno Boonstra. In: Het Verleden Tijd Schrift, ISSN 0923-4853: vol. 14 (1996), afl. 2, pag. 31-35.

Thijm en Nuyens : over een esthetisch en moreel beproefde vriendschap / A.E.M. Janssen In: J.A. Alberdingk Thijm, 1820-1889 : erflater van de negentiende eeuw : een bundel opstellen: (cop. 1992), p. 233-263.

Dr. W. J. F. Nuyens en de emancipatie der Nederlandsche katholieken / door H. Schaapveld. - Leiden : Futura, 1916. - 31 p. ; 19 cm. - (Volksbibliotheek ; 49)

Dr. W. J. F. Nuyens : beschouwd in het licht van zijn tijd / door G.C.W. Görris. - Nijmegen : Malmberg, 1908. - [XVI], 282 p. : ill. ; 26 cm. Bekroond antwoord op een prijsvraag van het Nuyens-fonds. - Met bibliogr. van W.J.F. Nuyens en reg. - Ook beschikbaar in microvorm.

Levensschets van Willem-Jan-Frans Nuyens, buitenlandsch eerelid der Koninklijke Vlaamsche Academie voor Taal- en Letterkunde / door H. Sermon. - Gent : A. Siffer, 1897. - 29 p. ; 22 cm.

Brief aan Dr. W. J. F. Nuyens / [door] H.J.E. van Hoorn. - Culemborg : Blom & Olivierse, 1877. - 9 p. ; 23 cm. Stemmen over staatkundige en maatschappelijke vraagstukken ; 9 [3e stuk].

Den Heeren J. A. Alberdingk Thijm en Dr. Nuyens een snuifje aangeboden / door Geen letterkundige. - Amsterdam : L.F.J. Hassels, 1872. - 8 p. ; 23 cm. Ook beschikbaar in microvorm.

http://www.dutchrevolt.leiden.edu/dutch/geschiedschrijvers/Pages/Nuijens.aspx





It's about music...

https://www.youtube.com/watch?v=YmaRYRuZNI0

http://www.youtube.com/watch?v=vexYxL_yb2s

Jean-Sébastien Bach (1685-1750)...

https://fr.wikipedia.org/wiki/Johann_Sebastian_Bach

Le manifeste des Intellectuels...

du 4 juillet 1973, publié par Le Monde.

Il y eu aussi le Manifeste des 343...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Manifeste_des_343

Et pour lire encore sur le rôle de l'intellectuel:
Les intellectuels dans le siècle de Michel Winock

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/xxs_0294-1759_1984_num_2_1_1665

Tentative de débat public?...

Le débat public en France reste trop souvent accaparé par les partis politiques et l'administration, laissant à l'écart la société civile, rarement considérée comme un interlocuteur à part entière. Notre pays souffre de cette situation : ce n'est pas par hasard si, à l'inverse de ses voisins, il se réforme avec peine.

Convaincus que les acteurs de la société civile disposent des ressources nécessaires pour apporter des réponses pragmatiques et originales, c'est sur eux que nous avons décidé de nous appuyer en créant cet espace de réflexion ouvert et non partisan. En réunissant des personnes issues d'horizons et d'expériences les plus divers, l'Institut Montaigne contribue à la promotion d'une réflexion libérée de tout a priori politique et économique.

Claude Bébéar, Fondateur et Président

L'Institut Montaigne a deux objectifs principaux :

Influencer utilement le débat public en apportant des idées pragmatiques et originales

Le débat public étant souvent le monopole des partis politiques et de l'administration, nous voulons donner la parole à des acteurs de la société civile venus de divers horizons et qui cherchent à s'affranchir des schémas de pensée préexistants. Ils formulent leurs propositions en toute indépendance en s'appuyant sur leur recherche personnelle, mais aussi en s'inspirant d'exemples étrangers pertinents.

Aider à la définition des politiques publiques dans le but d'améliorer l'environnement économique et social français

En aval de la phase de recherche, nous faisons une promotion active des résultats de nos travaux en cherchant à faire endosser par les décideurs publics les prescriptions opérationnelles sur lesquelles se concluent toutes nos publications. Nous entretenons à cette fin des relations régulières avec les pouvoirs publics (gouvernement, parlement…) quelle que soit la couleur politique de l'équipe en place.

La référence de l'Institut Montaigne :
"Il n'est désir plus naturel que le désir de connaissance" Les Essais

http://www.institutmontaigne.org/pourquoi-l-institut-montaigne--64.html

Nouvelles technologies, nouvelle démocratie...

La montée en puissance de l’opinion menace-t-elle la démocratie ? Non, répond ici J. Julliard : nous voici seulement parvenus à l’âge doxocratique.

Il faut bien être honnête : je suis rentré à reculons dans ce bref essai au titre pascalien de Jacques Julliard. En effet, me saisissant de l’ouvrage, le feuilletant, parcourant d’un coup d’œil quelques pages afin de saisir son objet, une légère méfiance m’étreignit. Voir convoqués pêle-mêle (en à peine plus d’une centaine de pages) : Braudel, Bossuet, Chateaubriand, Constant, Comte, Guizot, Hegel, Jaurès, Locke, Marx, Maurras, Pascal, Platon, Rousseau, Socrate, Tarde, Tocqueville, Voltaire, Weber, … (et j’en oublie) me laissa dubitatif. D’autant plus que les références sont parfois elliptiques ou, à l’inverse, très précises. Cela témoigne, me semble-t-il, d’une hésitation de l’auteur quant à la nature de son propos : propos de circonstance, après le rejet par référendum du projet de Constitution européenne et la défaite de Ségolène Royal à l’élection présidentielle, ou bien réflexion plus poussée sur la démocratie d’opinion ?

Après avoir refermé le livre, je suis tenté de répondre : les deux à la fois. Si l’auteur s’appuie au départ sur ces deux événements, il ne s’attarde pas à les décrire et à se lamenter. Bien au contraire. Jacques Julliard s’efforce en effet de montrer en quoi la "fiction de la volonté générale", intimement liée au suffrage universel, n’est plus possible à l’âge d’Internet et des sondages quotidiens. Si le droit de vote est une condition nécessaire de la démocratie, celle-ci ne saurait plus s’y réduire.

L’opinion se rebiffe

Julliard s’attache d’abord à dresser le constat – somme toute assez banal – de la crise de la démocratie représentative, en s’appuyant sur trois principaux événements. Il revient en premier lieu sur le référendum de 2005, à l’occasion duquel il voit s’affirmer une nouveauté : la critique des élites (et notamment des éditorialistes) non pas (ou pas seulement) parce qu’elles étaient majoritairement favorables au projet de Constitution, mais surtout en tant qu’elles sont des émettrices d’opinion. Ce fut donc plus leur position que leur opinion qui fut dénoncée. Démarche par ailleurs facilitée par l’anonymat des e-mails. S’ensuivent des remarques plus communes sur Ségolène Royal, sur le contournement de "l’ancien ordre militant", sur sa méthode "excellente [qui] rappelait les cahiers de doléances", mais décevante car "rien ne venait ensuite" . Puis, se retournant vers l’épisode du CPE , Julliard déplore que, désormais, une loi, pour être applicable, nécessite une double ratification : celle du Parlement et celle de la rue.

Le spectre de la dissolution du corps social

Ensuite, Jacques Julliard brosse rapidement l’évolution historique qui, depuis Pascal (qui fut un des premiers à faire de l’appui de l’opinion publique un critère de la légitimité du pouvoir politique) jusqu’à nos jours, a vu la "montée irrésistible de l’opinion". L’intérêt de ce développement est surtout de rappeler les craintes d’une partie des élites au XIXe siècle à l’égard de l’opinion. Le suffrage universel n’allait-il dissoudre la société ? la tradition ? Or, loin de disperser les opinions, la démocratie favorise plutôt leur unification. D’où l’appel à la responsabilité des journalistes et des intellectuels lancé par Jacques Julliard : leur rôle n’est pas de faire l’opinion, mais de résister à celle-ci. Car si la démocratie uniformise les opinions, "l’opinion (…) est-elle [alors] la forme moderne du totalitarisme ?"
Cachez cette opinion que je ne saurais voir…

Après avoir constaté la montée en puissance de l’opinion publique et brossé son évolution historique à grands traits, Jacques Julliard entreprend de défendre l’idée – et là est le véritable intérêt du livre – que la démocratie d’opinion est à la fois inéluctable et pas forcément négative.

Rappelant de façon rapide de grands acquis de la science politique sur l’origine des opinions (comme la critique de l’idée, imprégnée de marxisme, selon laquelle l’opinion n’est que l’expression d’intérêts de classe, alors que la réalité démontre allègrement le contraire ; ou encore le fait que plus le niveau des études s’élève, plus il se substitue au milieu familial comme facteur déterminant), il dénonce les crispations de certains auteurs à propos de celles-ci. Ainsi Julliard démonte-t-il savoureusement Pierre Bourdieu , lequel prétendait, dans un article resté célèbre, que "l’opinion publique n’existe pas" .

Mais il n’y aurait pas que des sociologues pour refuser d’affronter en face la question de l’opinion. Les "parlementaristes" (dixit Jacques Julliard) auraient bien conscience de leur déclin, mais chercheraient à fuir la réalité, au lieu d’agir : "Vous voulez qu’on vous fasse hommage, vous voulez qu’on vous rende les armes au lieu de démontrer votre utilité ! Plutôt que de déplorer que beaucoup de discussions essentielles aient lieu sur Internet : organisez vos débats !" Car, finalement, la "preuve du Parlement, c’est qu’il parle. Eh bien ! Qu’il débate ! Mais rien !" Julliard fait mouche.

D’une façon générale, trois reproches sont communément adressés à l’opinion, alors qu’ils pourraient également concerner le suffrage universel. Est-elle versatile ? Que dire alors de l’alternance, régulière depuis si longtemps ? Couarde ? Les votes le sont-ils moins ? Désinformée ? Mmm… voilà qui fleure bon la rhétorique des conservateurs du XIXe siècle, ennemis résolus du suffrage universel.

Vers la doxocratie

Pourquoi ces réticences ? Tout simplement parce que l’on oppose souvent opinion et suffrage. Or, si "[c]’est le peuple qui est souverain. Ce n’est pas le suffrage. Encore moins l’opinion" . Les deux sont des moyens d’expression de cette souveraineté. Surtout, "la vérité la voici : la pratique des enquêtes d’opinion a radicalement aboli la fiction de la volonté générale" . Le diagnostic est sans appel. L’idée de délégation, de représentation (que ce soit celle d’un monarque absolu, représentant de Dieu sur terre, ou d’un parlement censé incarner la volonté générale) en prend pour son grade. De sorte que l’auteur se demande si le cycle de la "liberté des Modernes" chère à Benjamin Constant , n’est pas clos. Après un premier modèle de démocratie directe, puis celui de la démocratie représentative classique, nous serions sur la voie de la "doxocratie", "fondée sur l’intervention permanente de l’opinion dans les affaires publiques", "moins démagogique que la démocratie directe, meilleure conductrice de la volonté générale que le système représentatif" .

Comment caractériser ce nouvel âge démocratique ? De trois façons. Médiatique, tout d’abord, en raison de l’essor des nouveaux moyens de communication (téléphonie mobile, Internet,…). Directe, puisque le Parlement est vu comme un problème, et non comme un lien, ce qui pose la question d’un gouvernement soumis à l’émotion. Permanente, enfin, et c’est là son trait principal. La "doxocratie" serait donc, en quelque sorte, le produit de "la révolution technologique et du désir populaire de participation". Que les élites se rassurent, nous dit Julliard, elles ne sont pas pour autant hors course : si elles ne pourront plus diriger exclusivement la société, elles doivent plus que jamais l’instruire. Car à travers le symptôme que représente "la morale de la télévision" (apologie de l’argent et de la loi du plus fort), l’auteur diagnostique en réalité la croissance de la contradiction entre l’esprit de République et l’esprit du capitalisme.

Léviathan dans la mêlée

Par quels moyens, alors, favoriser une plus grande participation de la population à la vie de la Cité ? Sur cette question, cruciale, on aurait souhaité un peu plus de densité dans le propos. Car cette proposition ne va pas sans poser quelques questions. Comment intégrer la prise en compte de l’opinion dans la pratique politique, alors qu’un projet politique s’inscrit nécessairement dans la durée ? Comment, dès lors, ne pas réduire la politique à des effets d’annonce ? Dire, est-ce toujours faire ? Si Julliard désapprouve, avec justesse, l’idée de référendums réguliers (aux motifs que cela serait d’une part lassant et conduirait, d’autre part, à un détournement de son enjeu), il reste malheureusement aussi évasif que Ségolène Royal sur la nature et le fonctionnement des "jurys populaires" qu’il appelle pourtant de ses vœux. On pourra toutefois s’accorder avec lui sur le fait que, d’une certaine façon, la désignation de Ségolène Royal comme candidate du Parti socialiste signifie, pour partie, "la révolte de l’opinion publique contre la classe politique". De même peut-on convenir sans difficultés que le parlement reste irremplaçable pour la garantie des libertés publiques et la pratique de la discussion organisée, ou encore sur le fait que "[l’]’avenir de la démocratie repose donc sur la possibilité de faire vivre en commun, et même de faire coopérer le système parlementaire et le système de l’opinion publique". "So what ?" Une fois l’analyse déroulée, que faire ?

L’auteur reste ici, et on le regrette, assez silencieux. Mais il n’était peut-être pas ni dans le projet de Jacques Julliard, ni dans l’esprit de la collection "café Voltaire" des éditions Flammarion, de répondre ici en détails aux modalités pratiques d’exercice de la doxocratie (ce qu’il fera probablement, espérons-le, dans un prochain ouvrage dont il annonce qu’il sera plus développé que celui-ci). Le propos était plutôt de fournir une réflexion générale sur la montée de l’opinion publique dans la sphère politique qu’il situe dans une dynamique plus profonde d’autonomisation croissante des individus dans les sociétés contemporaines. Plutôt que de nier l’évidence ou de vouloir ruser avec elle, l’opinion publique doit être mieux prise en compte. Propos courageux de la part d’un éditorialiste du Nouvel Observateur, média prescripteur s’il en est. Pour cela, ce livre mérite la lecture.

* Retrouvez en complément :

- Une critique des deux premiers volumes de la tétralogie de Marcel Gauchet, L'Avènement de la démocratie (Gallimard), par Céline Spector.
Face aux crises de la démocratie, comment préserver la liberté collective des périls qui la font se retourner contre elle-même ?

- Une critique du livre de Pierre Manent, Enquête sur la démocratie (Gallimard), par Julien Jeanneney.
Dans un recueil d’articles publiés depuis une vingtaine d’années, Pierre Manent éclaire de grandes questions de la philosophie politique.

- Une critique de l'échange entre Pierre Rosanvallon d'une part, et Jacques Chevallier et Olivier Beaud paru dans la revue Commentaire (n°119, automne-hiver 2007 et n°120, hiver 2007-2008).
Faut-il voir dans les nouvelles pratiques de défiance un phénomène unifié, voire un tournant de notre démocratie, dans le sens d’une régression liberticide ?

- Une critique du livre de Pierre Manent, Naissances de la politique moderne (Gallimard), par Aurélien Bellanger.
Une étude consacrée à trois auteurs majeurs de la pensée politique : Machiavel, Hobbes et Rousseau, enfin rééditée.

François QUINTON

La reine du monde. Essai sur la démocratie d'opinion.
Jacques Julliard
Éditeur : Flammarion

http://www.nonfiction.fr/article-442-lopinion_contre_la_democratie_.htm

Et la publicité est gratuite... A quand, pour remercier, la rencontre entre journalistes, écrivains et écrivains numériques, des blogueurs aussi?... A nouvelles technologies, nouvelles formes de démocratie...

P.s: plutôt que du Machiavel, plutôt de la pensée érasmienne... Voir un des billets précédents. Consulter également Érasme ou Thomas More...

Dans les années 80, tout comme il y eu la nouvelle publicité, les nouveaux ceux-ci et les nouveaux ceux-là,aujourd'hui, il pourrait y avoir de la nouvelle démocratie grâce aux nouveaux outils...

Le mot élite...

Faire partie du gratin, être la crème de la crème ou sur le dessus du panier... qui n'a pas rêvé de compter parmi les personnes occupant le premier rang dans une société de par leur formation, leur culture, leur excellence et le regard porté par les autres sur elles ? Faire partie de ce groupe d'exception est généralement vu comme un privilège. La dernière publication du sociologue Jules Naudet, Entrer dans l'élite. Parcours de réussite en France, aux Etats-Unis et en Inde (PUF, 2012) apporte des informations qui devraient nuancer cette croyance commune assez idyllique.

Fondé sur une solide revue de la littérature relative aux inégalités sociales tout autant que sur une méthodologie aguerrie en matière de comparatisme et de croisement des données qualitatives et quantitatives, ce riche ouvrage a pour point de départ la volonté de s'inscrire et de dépasser deux visions sociologiques sur la réussite sociale. La première, dans la lignée d'Emile Durkheim et de Pitirim Sorokin, insiste sur l'anomie induite par un changement social rapide. Il est même question de troubles identitaires et mentaux. La seconde, incarnée par Peter Blau, met davantage en avant la capacité d'adaptation des individus à leur nouveau groupe d'appartenance. On parlera alors d'acculturation, voire de "surconformité" et, par voie de conséquence, on soulignera plus les bénéfices de la mobilité sociale ascendante que ses coûts.

L'auteur souhaite dépasser ce clivage qui rend finalement peu compte de la réalité de cette expérience singulière pour les rares qui la vivent. Il préfère partir de ce que les deux approches précédemment évoquées ont en commun pour ensuite mener son enquête. Or ce qui les rapproche, c'est le constat d'une tension entre milieu d'origine et milieu d'arrivée chez l'individu promu. Dans un cas, celle-ci va être indépassable car les dissonances cognitives, affectives et sociales seront trop importantes, d'où la lourdeur des coûts. Dans l'autre, la forte valorisation de la réussite parviendra à effacer le sentiment de culpabilité et l'individu pourra jouir semble-t-il plus sereinement de son nouveau statut. Jules Naudet, lui-même ancien de Sciences Po et de l'Inalco -autant dire assez bien placé pour évoquer ce thème-, trouve que l'attention n'est pas assez portée sur l'individu et, justement, le discours qu'il produit pour gérer cette tension, véritable constante de tous les parcours observés. Il s'appuie pour cela sur Paul Ricoeur qui, dans Soi-même comme un autre (1990), développa l'idée du discours comme lieu ou se déploie "l'identité narrative", laquelle va permettre à la personne en ascension sociale de donner sens à tous les bouleversements qu'elle a connus et à accéder à un sentiment de cohérence d'elle-même. Quand la mobilité produit de l'instabilité et de la discontinuité, le récit de la mobilité produit stabilité et continuité" , ce qui est d'ailleurs l'apanage de tout discours, surtout en période de crise...

L'auteur s'est donc attaché à récolter nombre de récits de vie dans trois pays réputés pour être des sociétés soit fermées, soit ouvertes. Outre des conclusions battant en brèche les clichés relatifs à ces pays , ce qui interroge sur l'American Dream et la méritocratie républicaine comme vecteurs d'intégration , le chercheur parvient à une conclusion générale sur la question du poids des variables nationales. Il propose ainsi un nouveau paradigme, celui d'"idéologie instituée" pour rendre compte de la variabilité des discours produits par les acteurs afin de diminuer la tension liée à leur forte réussite.

Sa proposition est intéressante car elle relativise le poids des cultures de chaque pays comme ressource dans laquelle chaque individu puise pour expliquer ce qui lui est arrivé, pour mettre en lumière d'autres viviers de référents culturels : "(…) il n'existe pas une façon de raconter sa réussite propre à chaque pays. Par contre, il existe des homologies fortes entre les interviews réalisées auprès de personnes résidant dans un même pays, travaillant dans un même secteur d'activité, appartenant à la même minorité, à la même caste ou à la même fraction de classe, et ces homolgies nous amènent à distinguer différents niveaux d'analyse. (…). L'"idéologie instituée" renvoie au degré de congruence des idéologies, au sens de Clifford Geertz, au sein du pays, de la famille, du milieu professionnel, des établissements scolaires et universitaires fréquentés, de la génération, de la classe d'origine, du quartier et éventuellement de la caste ou du groupe minoritaire auquel on appartient. Plus l'idéologie dominante au niveau de l'un de ces segments sociaux est également dominante aux autres niveaux, plus il est facile pour l'individu en mobilité de déployer un récit insistant sur l'idée d'une permanence à soi-même" .

Et oui, car l'enjeu est bien de convaincre, de se convaincre soi-même, que l'on n'a pas changé alors que tout atteste du contraire. Avec l'inconfort de ne jamais tout à fait appartenir à son nouveau groupe et d'avoir le sentiment d'avoir trahi son groupe d'origine. A cet égard, et pour sortir de considérations strictement sociologiques, ce livre entre en forte résonance avec la littérature. Les récits de vie ne manquent ainsi pas de rappeler des épisodes inconfortables mais cocasses liés à l'absence de maitrise des "bons codes". Or on sait que ce type de décalage est aux fondements du comique. Les lettres fourmillent par ailleurs de personnages -songez à Gatsby ou à Bel-Ami- incarnant la réussite. D'autres, comme celles de Paul Nizan et d'Annie Ernaux traitent de la trahison de classe.

Le caractère performatif du discours et sa vertu cathartique complètent l'intérêt littéraire que l'on peut trouver à cette somme assez impressionnante. Il n'est toutefois pas le dernier. On peut en effet aussi l'envisager sous un angle plus psychologique et se poser alors la question de ce qu'est, au fond, la réussite. Les témoignages sont en effet assez effarants de souffrance et d'une forme de détresse dont on aimerait savoir ce que les professionnels de la psychologie, voire de la psychiatrie, penseraient. Ainsi, des notions fortes de "moi clivé" ou de "double absence" -ce qui interpelle beaucoup quant au rapport entretenu avec le réel, surtout s'il s'agit de décideurs- reviennent souvent. Du même coup, on touche profondément à l'humain et on délaisse la fonction-masque. Comment, en effet, ne pas être intrigué par des propos aussi inattendus que : "Mon système de valeurs aujourd'hui, c'est celui que me proposait mon école. J'y ai adhéré et j'y ai excellé. Objectivement, j'ai réussi, mais subjectivement non. Je n'ai rien écrit d'autre que de la prose administrative" . Ou encore : "Aujourd'hui ce qui me caractérise c'est mon côté marginal. Je ne suis ni dans un camp ni dans l'autre. Je ne suis nulle part si ce n'est dans mon travail. Même si je le regrette un peu aujourd'hui. J'ai l'impression d'avoir loupé des choses... Même si en fait je referais la même chose si c'était à refaire !" . Ou enfin, à propos de la "honte du père", le récit de cet anthropologue-sociologue sur des relations plus que tendues avec son ascendant : "Donc impossibilité de reconnaître ce savoir parce que ça menaçait son autorité, ça remettait en cause son expérience et là-dedans il n'avait pas de place. Il n'avait pas de place. Donc très tôt, dès 16 ans, ça a été très conflictuel. (…) on s'est même envoyé des trucs dans la figure. Des objets. Non, c'était un mur. Un mur d'incommunicabilité pendant quelques années" .

Quoique très dense et forcément très conceptuel, cet ouvrage mérite donc au final d'être lu en chaussant différentes lunettes virtuelles propres aux sciences sociales (sociologie, littérature, psychologie). Reste en le refermant une question à laquelle on aimerait bien une réponse car elle doit d'ores et déjà exister : qu'en est-il des expériences de mobilité sociale descendante qui, dans le contexte actuel, semblent promises à un bel et triste avenir ?

Yolaine VUILLON

Entrer dans l'élite : Parcours de réussite en France, aux Etats-Unis et en Inde
Jules Naudet
Éditeur : Presses universitaires de France (PUF)

http://www.nonfiction.fr/article-6280-entrer_dans_lelite__les_mots_pour_le_dire.htm

Fiction...

Dans les années 80, nous avons eu le vin nouveau, le nouveau ceci, le nouveau cela, les nouvelles ceci, les nouvelles cela, aujourd'hui, de la nouvelle démocratie serait bienvenue. Il y en a ceux qui bloquent et ceux qui bloguent... Les outils sont là pour nous faire aller dans le bon sens. Même les habitués depuis trente ans et plus... Et que dire du monde médiatique?...

Je m'endormais, quand, tout à coup, j'entendis le Président de la République dire à M. le gentil et aimable petit journaliste, M. Pujadas:

"«… mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière et on se dit : j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.» Alfred de Musset, On ne badine pas avec l'amour."

Je me suis alors dit, la nouvelle politique est arrivée... Les conseillers se sont re-plongés dans leurs livres... N'ayant plus d'idées po-si-ti-ves, ils sont allés chercher dans leur bibliothèque de quoi s'inspirer et de quoi en inspirer d'autres, dont le président. Il y a des conseillers chargés de conseiller dans les hautes sphères. On les appelait autrefois l'élite. Quand tout devenait nouveau, même la publicité...

donderdag 28 maart 2013

Blijde Inkomst, Magna Carta et Charte...

De Blijde Inkomst

De Blijde Inkomst is een charter uit de middeleeuwse geschiedenis van de Lage Landen, dat de verhouding tussen de hertog van Brabant en zijn onderdanen regelde. Het werd afgesloten op 3 januari 1356 door Johanna van Brabant en haar man Wenceslas.

De ondertekening van de oorkonde geschiedde onder zware politieke druk van de Brabantse steden en landsheerlijkheden die zich het jaar ervoor (1355) symbolisch hadden verenigd in het Verbond van Brabantse Steden waarin zij elkaar (niet verder benoemde) steun beloofden en verklaarden bij elkaar te horen.

De Blijde Inkomst beperkte de macht van de vorst (de hertog van Brabant) door te stellen dat de hertog geen oorlog mocht voeren of belastingen mocht heffen zonder raadpleging en instemming van de steden en het gewest van Brabant. Het bevatte ook een ongehoorzaamheidsclausule die de onderdanen het recht gaf op verzet tegen de hertog van Brabant als deze zich niet op de bepalingen van de Blijde Inkomst hield. In latere eeuwen hebben mensen zich regelmatig beroepen op de Blijde Inkomst om aan te tonen dat vorsten beperkt waren in hun macht. Met name het recht op verzet werd aangehaald. Zo werd in de Tachtigjarige Oorlog door veel opstandelingen verwezen naar de Blijde Inkomst. Een voorbeeld daarvan is dat in de Trouwe waerschouwinghe aen de goede mannen van Antwerpen (1581) wordt gesteld dat de Blijde Inkomst vaststelt dat de koning of landsheer 'slechts een dienaar van het recht, stadhouder van God, een herder van het volk, een vader van het land' was, die zijn macht ontleende aan de gewestelijke staten, die de hele gemeenschap vertegenwoordigden.

Verder bepaalde de Blijde Inkomst de ondeelbaarheid van het Brabantse grondgebied. Ook werd vastgelegd dat men Brabants burger moest zijn om in een bestuur plaats te nemen.

Al in juni 1356 werd het document genegeerd toen de Brabantse Successieoorlog uitbrak. Toch werd de geldigheid van het document door de opvolger van Johanna, Antoon van Bourgondië, opnieuw geactiveerd. Alle volgende vorsten, tot zelfs keizer Jozef II in de 18e eeuw, hebben bij hun inhuldiging als hertog van Brabant de eed van trouw aan de Blijde Inkomst afgelegd.

Dit document fungeerde als een soort grondwet, die de burgers beschermde tegen de vorstelijke willekeur.

Zie ook
Charter van Kortenberg
Magna Carta
Stadskeure
Stadsrechten
Blijde intrede

http://nl.wikipedia.org/wiki/Categorie:Historische_wet

http://nl.wikipedia.org/wiki/Magna_Carta

Magna Carta

La Magna Carta Libertatum ou Grande Charte est une charte de soixante trois articles arrachée par le baronnage anglais au roi Jean sans Terrenote 1 le 15 juin 1215 après une courte guerre civile notamment marquée par la prise de Londres, le 17 mai, par les rebelles. Les barons étaient excédés des exigences militaires et financières du roi et de ses échecs répétés en France à Bouvines et à La Roche-aux-Moines.

L’affirmation, largement répandue en France, selon laquelle la Magna Carta « a été rédigée en 1215, sur le sol français, dans l'abbaye cistercienne de Pontigny par des Anglais émigrés, en révolte contre leur roi, Jean sans Terre »1, est historiologiquement infondée : les historiens anglais2 et les études les plus récentes3 ne constatent en fait rien de tel.

Le seul lien prouvé entre la Magna Carta et Pontigny est l’archevêque de Cantorbéry, Étienne Langton, qui séjourna dans l’abbaye entre 1207 et juillet 1213. Mais, s’il prit part à l’élaboration de la Magna Carta, aucun élément historique ne prouve qu’il l’ait fait avant que la charte du roi Henri Ier, datée de 1100 lui servant de base, ait été retrouvée à Saint-Paul de Londres : en 1214/1215 selon les chroniqueurs Raoul de Coggeshall et Barnwell4, ou bien au plus tôt le 25 août 1213, selon Roger de Wendover5 – de toute façon après que l’archevêque fut rentré en Angleterre.

Cette « Grande Charte des libertés d'Angleterre » garantit le droit à la liberté individuelle6. Elle limite l'arbitraire royal et établit en droit l'habeas corpus qui empêche, entre autres, l'emprisonnement arbitraire. Le texte garantit les droits féodaux, les libertés des villes contre l’arbitraire royal et institue le contrôle de l’impôt par le Grand Conseil du Royaume. L’archevêque de Cantorbéry Étienne Langton défend ardemment les barons, son nom restant le premier à avoir été apposé en qualité de témoin de la Grande Charte. Lorsque le pape excommunie les barons, Langton refuse de publier l’interdit et est suspendu par le pape.

Cette charte est la plus ancienne manifestation importante d’un long processus historique qui a conduit aux règles de légalité constitutionnelle dans les pays anglo-saxons. Il existe dans le droit public un certain nombre de conceptions erronées au sujet de la Grande Charte, on dit ainsi qu’elle eut été le premier document à limiter légalement le pouvoir d'un roi anglais (ce n'était pas le premier et elle a été créée en se fondant partiellement sur la Charte des libertés) ; qu’elle eut grandement limité le pouvoir du roi (elle ne l'a guère fait au Moyen Âge) ; et que c’eut été un document unique en son genre (ce genre de documents est désigné par un nom général).

La Grande Charte a été renouvelée pendant tout le Moyen Âge et plus tard à l’époque des Stuarts, celle des Tudors et aux XVIIe et XVIIIe siècles. Au début du XIXe siècle la plupart des clauses avaient été abrogées dans la loi anglaise. L'influence de la Grande Charte hors d'Angleterre peut se remarquer dans la Constitution des États-Unis et la Déclaration universelle des droits de l'homme. En effet, à peu près chaque pays de common law qui possède une constitution a subi l'influence de la Grande Charte, ce qui en fait peut-être le document juridique le plus important dans l'histoire de la démocratie moderne, mais il marque surtout le passage d'un État simple absolu, à celui d'un État de droit, du fait de la limitation du pouvoir royal qu'il pose.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Magna_Carta

Et je souligne en reprenant...

En effet, à peu près chaque pays de common law qui possède une constitution a subi l'influence de la Grande Charte, ce qui en fait peut-être le document juridique le plus important dans l'histoire de la démocratie moderne, mais il marque surtout le passage d'un État simple absolu, à celui d'un État de droit, du fait de la limitation du pouvoir royal qu'il pose.

Et puis...

Charte des droits et libertés

http://fr.wikipedia.org/wiki/Charte_des_droits_et_libertés

Plusieurs documents à travers le monde ont pour titre Charte des droits et libertés ou une variation mineure de ces mêmes mots. Ce sont des documents officiels, adoptés par le corps législatif de l'État et qui énonce les droits fondamentaux des citoyens. Dans plusieurs juridictions, ce document a un caractère constitutionnel contraignant.

Historiquement, le plus ancien document de ce type est la Magna Carta en 1215 imposé au roi anglais Jean Sans Terre. Toujours en Angleterre, le Bill of Rights 1689 impose de manière plus marquée aux monarques anglais l'obligation de respecter les droits de sujets. Aux États-Unis, les dix premiers amendements à la Constitution sont appelés le Bill of Rights et accordent aux citoyens de la nouvelle république la garantie de droits et de libertés. La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, en France, sert également de modèle à de nombreuses législations. Enfin, le 10 décembre 1948, l'Assemblée Générale de l'Organisation des Nations unies adopte la Déclaration universelle des droits de l'homme qui établira un standard universel en matière de Droits de l'homme.