vrijdag 31 augustus 2012

Un Forum pour la Démocratie...

Les 5-11 octobre se tiendra à Strasbourg le Forum mondial de la Démocratie.
Je lis:
Capitale européenne, ville symbole de la démocratie et des droits de l'homme, Strasbourg accueille le premier Forum mondial de la Démocratie.
Organisé par le conseil de l'Europe en partenariat avec la ville de Strasbourg, le Conseil général du Bas-Rhin, le Conseil régional d'Alsace et l'Etat français, le Forum mondial de la Démocratie rassemblera experts, responsables politiques, élus, citoyens, universitaires, médias, représentant de la société civile et personnalités du monde entier pour réfléchir à l'évolution de la démocratie à l'échelle de la planète, à la relation entre démocratie et économie, à l'analyse des valeurs démocratiques, au lien entre médias et démocratie...
www.forum-democracy.coe.int
Où le thème de la libre expression sera sans doute abordé, ainsi que le rôle de la société civile dans le débat politique démocratique européen. Qu'en pensez-vous M. Guénois, à l'heure où vous récoltez les commentaires des uns et des autres? À quand une petite rencontre conviviale?;)....
J’espère que vous ne sous-estimez pas le travail accompli par les blogueurs, certains font ce travail dans la gratuité.
Publié également dans le Religioblog.

Lettre aux femmes de Jean-Paul II - 1995 -

http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/letters/documents/hf_jp-ii_let_29061995_women_fr.html

Les phares

Sur les phares;)...
http://users.telenet.be/gaston.d.haese/baudelaire_les_phares.html
Un phare éclaire, plusieurs phares éclairent encore mieux, où rechercher La lumière, La lumière qui nous rend notre dignité et nous fait comprendre où est notre place, le pourquoi du comment, sans nous empêcher de nous exprimer...
Que font-elles, ces femmes, pour nous aider dans notre cheminement, dans nos vies? Sont-elles à leur place? Sont-elles bienveillantes? Où est la charité? Que manigancent-elles au juste? A quoi travaillent-elles? Seraient-elles capables de se soumettre en toute humilité à leur tâche quotidienne? Ou bien se sont-elles prises pour des hommes-manqués? Je les vois, plein d'orgueil, se prenant pour ce qu'elles ne sont pas... Mais eux aussi, bien malins, jouent avec elles, avec les mots, sens dessus-dessous, des chimères... Ils pensaient nous mener... Se connaissent-ils? Se rencontrent-ils? Et nous, qu'avons-nous à dire dans tout cela? Nous envoyons des mots dans le monde, en espérant qu'ils seront entendus... Le monde a besoin de phares a dit mon ami... Que les phares s'allument donc...
« Femmes, soyez les sentinelles de l’ invisible » (Jean-Paul II)
N'oubliez pas d'où j'écris...

Sur les médias, cybercontrôle et la liberté d'expression

On lit des choses extraordinaires dans les médias... ah...les médias... toute une histoire bien évidemment...

Au fait, pour qui nous prennent-ils exactement ces médias? Pour des individus malléables et manipulables à l'envie? Pour des consommateurs abrutis? Des citoyens honnêtes? Ou des personnes tout simplement? Cet été, je suis allée aux îles de Lérins, où j'ai participé à une journée de réflexion organisée par les moines habitant l'Île Saint-Honorat. Les thèmes de ces journées m'intéressaient beaucoup, puisque je travaille un peu ces questions...  Et c'est tout à fait par hasard que j'en pris connaissance. Trois thèmes ont été abordés cet été 2012:
- Transmission et Vérité
- Chrétiens et journalistes
- Communication et Vérité
Je n'ai participé qu'à la deuxième journée, consacrée au rapport délicat entre chrétiens et journalistes, monde des croyants et monde médiatique. Il faudrait plutôt, pour être plus précis, parler de la relation difficile entre catholiques et certains médias...

Lorsque nous abordons le problème des médias et de son élite, se pose d'emblée la question de savoir pour qui cette élite travaille-t-elle? Qui sert-elle? Dans quel but? Une chose est sûre, les médias ont leur part de responsabilité dans la marche du monde, et dans la manipulation des esprits. Qui peut le nier, assez d'études ont été menées sur le sujet. Une question qui se pose clairement et que j'ai posé moi-même: est-ce que les médias s'adressent à des personnes, des personnes de conscience?

Puisque je vois que les médias se lancent dans la réflexion sur l'essence même de nos démocraties, de la démocratie européenne, des notions de citoyenneté et de société civile, démocratie de la participation, il est temps de nous interroger sur ce que veut réellement dire être des citoyens européens libres et égaux - on fera attention au mot égalité, mot ambivalent  comme nous le savons...

 Donc, que veut dire être citoyen ayant DROIT À LA LIBERTÉ D'EXPRESSION, ici ou là, à l'heure d'Internet? Vaste sujet, très important et plus que d'actualité. Il est temps d'en parler librement.

Aussi, pour reprendre ce par quoi je commençais, je lis en cette fin de mois d'août, dans le Monde diplomatique de Septembre 2012, que même le Secrétaire général du Conseil de l'Europe semble se soucier de la libre expression que permettent les nouvelles technologies - outils conviviaux - et du rôle des citoyens dans ce grand champ d'expression qu'est la démocratie en Europe. J'espère que je ne me trompe pas. Ainsi je peux y lire la formidable chose suivante:

[...] Par conséquent, nous devons faire campagne contre le cybercontrôle (Nous soulignons!). Il n'aurait pas de sens d'avoir abattu le mur de Berlin si c'est pour le remplacer vingt ans plus tard par des pare-feu politiques. La vitalité de la démocratie dépend de notre compréhension et de notre capacité à prendre en compte les liens qui unissent les blogueurs chinois et grecs, égyptiens et biélorusses. (J'ajouterai américains et européens, enfin, TOUS les blogueurs qui ont quelque chose à dire en tant que citoyens, personnes membres de la société civile, habitant cette Terre, et travaillant à la justice et à la vérité, en utilisant le droit fondamental qui leur a été donné - les choses peuvent aussi évoluer dans le bon sens: des penseurs et autres,  des artistes, et même des fonctionnaires ou politiques, certains bien payés, ont travaillé à cette émancipation depuis le XVIIIème siècle - le DROIT FONDAMENTAL de la libre expression et de la libre pensée.)

M. Jagland continue:

D'Internet émergeront des critères communs permettant de définir la corruption, la liberté - non seulement de se déplacer mais de propager des idées -, les cas où l'on peut restreindre la liberté de la presse.

Je pose la question suivante: comment harmoniser la liberté d'expression des citoyens européens et la liberté de la presse? Comment faire converger ces deux libertés, les faire coïncider, sans que l'une cherche à bâillonner l'autre? Est-ce que la liberté d'expression de la société civile vaut celle de la presse? Les deux libertés sont-elles égales? Une question essentielle: la presse et les médias en général sont-ils vraiment libres? Qui représentent-ils? Ne doivent-ils pas être au service des peuples avant d'être les instruments de certaines élites? Ne sont-ils pas avant tout un contre-pouvoir?

Je lis aussi:

Après les écoles dans les années 1960, ce sont aujourd'hui les nouvelles technologies qui aident à lutter contre les préjugés, à la fois en Europe et entre le Vieux Continent et le reste du monde. Aujourd'hui comme hier, une vision claire et la volonté de réussir sont essentielles.

À ce sujet, je voudrais faire remarquer à M. Jagland qu'une visite au siège d'Europol à la Haye serait, au vu de ce qu'il écrit, intéressante. En effet, la Commission européenne a proposé la création d'un centre européen de lutte contre la cybercriminalité. N'appelle-t-on pas cela du cybercontrôle justement?... Des propositions sont donc faites de façon non-démocratique alors même qu'elles nous concernent TOUS. Je propose que les blogueurs et acteurs du Net fassent une visite, se rencontrent au siège d'Europol à La Haye en même temps que se tiendra le Forum mondial de la démocratie à Strasbourg les 5-11 octobre prochains. Tout ceci est dans l'intérêt de notre avenir démocratique en Europe et dans le monde entier. Internet sert à travailler ce genre de choses aussi, et la société civile a DROIT de savoir ce que fait ce genre d'institution internationale, puisque cette dernière veut avoir un droit de regard dans ce qui se discute sur le Net. Il serait une erreur de voir de la criminalité partout et nous rappelons que nous sommes en DÉMOCRATIE. C'est d'une rencontre qui se ferait sous le signe des libertés et de l'égalité dont nous parlons, où le mots tolérance et égalité retrouveraient leur véritable sens. La liberté d'expression est comme le dit le titre de l'article "un combat sans cesse renouvelé". Je dirai un bien à préserver.

Enfin, je lisais aussi dans Le Monde du 26-27 août dernier :

[...] doté de 30 postes de travail ce centre devrait être opérationnel en janvier 2013 a annoncé la Commission .

Qui est cette Commission? Qui représente-elle? Quelle est sa légitimité? L'a-t-on choisie démocratiquement?


Pour finir, tout comme le Forum mondial de la Démocratie qui s'annonce, il s'agit aussi pour nous de réfléchir à l'évolution de la démocratie à l'échelle de la planète, à la relation entre démocratie et économie, à l'analyse des valeurs démocratiques, au lien entre médias et démocratie... Une réflexion à mener dans un langage clair et dans la convivialité, au moyen d'outils conviviaux (Ivan Illich).

J'ajouterai: réfléchir aussi au nouveau rôle des blogueurs et blogueuses bien intentionné(e)s et de bonne volonté;)...




donderdag 30 augustus 2012

Démocratie participative

Nous entrons dans le champ de la politique européenne. Le sujet m'intéresse, comme il intéresse sans doute tous les citoyens européens. Un sujet d'actualité!

La question que j'aimerais maintenant vous poser, et indirectement à votre fille aussi: pensez-vous que les politiques et les élites qui nous dirigent ou nous représentent, ou nous ont représentés dans le passé, réussissent - ont réussi - la mission qui leur a - avait - été confiée? Autrement dit,  comment, en 2012, évaluer objectivement le travail fait depuis des décennies par nos responsables? Car des responsables, il y en a. Il y en a beaucoup, peut-être un peu trop, et souvent bien, voire très bien rémunérés pour le travail à accomplir. Quel bilan peut-on donc faire  aujourd’hui de toutes les politiques menées depuis disons les années 70? Je suis née en 1962. Je me pose cette question car de nombreux penseurs ont bien pensé les choses justement dans les années 70, et le résultat est plutôt finalement décevant en 2012. Donc, les a-t-on assez écoutés, que firent les élites à l’époque et par la suite,  supposant ces mêmes élites éclairées sur certaines questions ? La réflexion que je mène depuis un certain temps déjà cherche à comprendre cette bifurcation.

En entrant ici dans le champ de la politique européenne, nous entrons également dans le champ de la démocratie participative. Un sujet très actuel également. Seulement, qui dit démocratie participative, dit, quelles valeurs (morales) pour nous mener? Et dit tout simplement: quelle Europe, sur quel socle, avec quelles valeurs? Ce sujet m'intéresse énormément. Surtout, comme je l'écris souvent, que je dispose ici d'une perspective au cœur de l'Europe particulièrement enrichissante ainsi que de quelques très bons compagnons...

A suivre également sur le Religioblog....

Être artiste de la postmodernité...

Comme j'aime bien ce que j'écris sur le Religioblog, je recopie:


Bonjour l'artiste,
Je suis aussi un peu artiste, on pourra dire artiste de la postmodernité ET inspirée, en tout cas cherchant à être connectée avec le BIEN, le JUSTE et le BON, le BEAU évidemment aussi... 
Je me permettrais toutefois un petit conseil en ces temps intéressants: choisissez bien votre champ créatif. Il ne faut ni s'égarer, ni trop se distraire, ni se diviser, ni parler/écrire pour ne rien dire, au risque de se perdre... Faire attention  également aux esprits qui chercheraient à disperser l'attention des citoyens bien intentionnés. Bref, rester attentif et en état de veille, la machine peut alors nous aider à converger vers un monde meilleur... Certains pourraient le craindre… Tout a été écrit, il suffit maintenant de reprendre le BON fil, le fil qui nous permettra, en Europe, de nous rencontrer un jour lorsque les choses devront être dites clairement et sincèrement, sereinement... pour rétablir l'"équilibre vital" dont nous parle Illich. Maintenant,  je vais faire mon marché en vélo. Voilà un bon côté de la vie hollandaise à exporter absolument!
Faire de la politique européenne, c'est émettre de  BONNES idées en langage clair. Travailler au BIEN COMMUN. C'est aussi dénoncer ce qui ne marche pas ou plus, ce qui n’irait pas dans le bon sens, ce qui manipule, ceux qui n'écoutent pas...  
A suivre....

 

woensdag 29 augustus 2012

Sur la politique européenne

Un copier de mon commentaire sur le Religioblog ce matin:

(au blogueur/intervenant Cortes...)

Vous vous perdez... Tout est beaucoup plus simple...

Puisque je souhaite quand même « cogiter »  avec vous, j'en reviens à ce que dit - simplement et clairement - Ivan Illich. Et je me demande si nos élites européennes ne devraient pas un peu s'en inspirer? Pourquoi ne pas organiser une rencontre européenne autour de cette pensée? Dans la ville d'Erasme, encore mieux;).... Nous inviterions Hans Achterhuis, notre philosophe spécialiste en la matière... c'est vrai, j'ai des idées, mais je ne vois pas pourquoi je ne les lancerais pas;)...

La seule solution à la crise écologique (je dirais à toutes les crises) est que les gens saisissent qu'ils seraient plus heureux s'ils pouvaient travailler ensemble (attention au mot "travailler" et à la valeur travail) et prendre soin ( très important!) l'un de l'autre. Une telle inversion des vues courantes réclame de qui l'opère du courage intellectuel. En effet, il s'expose à une critique qui, pour n'être guère éclairée, n'en est pas moins douloureuse à recevoir: il ne sera pas seulement traité "d'antipeuple et d'antipauvre", mais aussi d'obscurantiste opposé à l'école, au savoir et au progrès. le déséquilibre écologique est une surcharge qui se conjugue avec d'autres pour opérer, chacune dans une dimension particulière, la distorsion de l'équilibre vital (à plus que souligner!). (La convivialité, p. 77-78)

Si nos politiques européens ne savent plus comment prendre les choses, ils devraient se replonger ou bien dans les Évangiles, le prêtre de notre village me parla aussi cet été du prophète Amos (je dois encore lire)- et je l'en remercie -, ou bien, vite fait, lire Ivan Illich. A l'heure où nous nous demandons où nous allons en Europe, je pense que les citoyens, membre de la société civile - entendus éclairés, responsables, et dotés de bon sens et du sens du bien commun -, et non plus les Etats et leurs élites formatées à la complexité et par forcément à la bienveillance, soient plus à même d'émettre de bonnes idées pour la BONNE marche de nos sociétés. A qui revient-il de faire la politique européenne et de travailler à une intégration européenne qui n'oublierait pas la morale ni les personnes? Voilà un débat intéressant.

A suivre...

AMOS, berger, pourfendeur des injustices, prophète du VIIIe s


Version imprimableSend by emailAu Professeur Jacques Briend, en témoignage de ma très respectueuse et amicale gratitude
Le personnage : Amos est un berger de Teqoa, petite bourgade de Juda, du royaume du Sud, à une dizaine de kilomètres au sud de Bethléem. Le royaume de Juda est séparé du Nord depuis plus d’un siècle, depuis le schisme de 933. Israël profitera de l’affaiblissement d’Assur, pour reprendre Damas aux Araméens, auparavant sous l’autorité des Assyriens entre 806 et 762. Le maître de tout le territoire d’Israël pris aux Araméens s’appelle Jeroboam II. Son règne va durer 40 ans.
Amos est un rural. Il connaît bien l’histoire de son peuple et il se sent poussé à prophétiser au peuple d’Israël, ce qui l’amène à se rendre dans le Nord du pays. Il arrive en 784 en Israël, au Nord. Et il va vite se faire connaître pour ses talents d’orateur et ses diatribes.
Le royaume du Nord connaît un étonnant progrès de civilisation, grâce à la dynastie qui y règne depuis un siècle. Le luxe s’y étale (cf. Am 5, 11), les divans somptueux meublent les salons de réception (3, 12-15), les repas fins sont agrémentés de musique (6, 4-6), autant de détails qui choquent notre prophète, lequel a grandi au milieu des bêtes et des vergers (1, 1). Amos est loin de la “high samaritan society”. Il est attentif à l’injustice, à la vénalité, à l’inhumanité des créanciers qui réduisent leurs débiteurs en esclavage (2, 6), aux marchands “mangeurs de pauvres” (8, 4-6). Il est donc missionné par Dieu pour fustiger les vices des classes dominantes injustes, et porter un jugement sur leur moralité.
Le livre d’Amos
Les oracles, qui ne suivent aucune chronologie dans ce texte, ont influencé, d’après les spécialistes, la prédication d’Isaïe.
- de 1, 3 à 2, 16 une grande partie est consacrée aux nations et au destin que Dieu leur réserve, contre Gaza et les Philistins qui ont déporté des masses de gens, contre Tyr et les Phéniciens, parce qu’ils ont livré des déportés à Edom. Les Phéniciens étaient des navigateurs originaires du Liban, qui fondèrent au début du 3ème millénaire, des comptoirs en bordure de la Méditerranée orientale, notamment Carthage au IXe s. Ils disparurent sous les coups successifs des Assyriens, de Nabuchodonosor, de Darius III, et enfin d’Alexandre le Grand en - 332. Le nom Phénicien leur a été donné par les Grecs qui faisaient ainsi allusion à leur faculté à produire de la pourpre, qui se dit phoinix en grec.
Amos s’élève aussi contre Edom, puis contre Ammon parce que les Ammonites ont éventré des femmes enceintes. Rabba des Ammonites, ou Rabbat-’Ammon, est la capitale du royaume des Ammonites, peuple ennemi d’Israël que la Bible fait descendre d’un fils de Loth, neveu d’Abraham. Sous Alexandre le Grand, elle s’appelait alors Philadelphie. Aujourd’hui, ‘Amman est la capitale de la Jordanie.
Amos s’élève encore contre Moab, contre Juda, d’où il vient, contre Israël enfin, injuste, avide, et profanateur du Saint Nom de Dieu.
- de 3, 1 à 6, 14, le peuple d’Israël est appelé à la conversion. Tout une suite d’oracles dénonce la situation morale et religieuse d’Israël, (“voyez quel amas de désordre sur les montagnes de Samarie” [...] “(voyez) ces entasseurs de violences et de rapines dans leur palais”. Amos s’en prend aussi à l’injustice sociale, dénonçant les intendants du royaume qu’il appelle “vaches de Bashân”, contrée de Transjordanie du Nord réputée pour ses gras pâturages, et dont les indigents sont opprimés. Amos s’en prend au culte célébré sans âme. Amos dénonce encore l’illusion du peuple qui croit que Dieu est obligé vis à vis de son peuple depuis son élection ! Et Amos réprouve enfin cette illusion très répandue selon laquelle chaque victoire militaire est un gage d’une prospérité infinie.
- 5, 12 à 20
La formulation prophétique de ce passage est centrée sur l’expression “Jour du Seigneur”.
Ces versets annoncent le malheur comme sanction. Sanction de quelle faute ? Que reproche Amos aux gens du Nord ? Leur conduite (5, 12-15), qui ne peut aboutir qu’à la mort et non à la vie (5, 14). Dieu va visiter son peuple (5, 17). Amos annonce un châtiment.
Le mot "malheur", dans la vie courante, prend sa place dans la lamentation funéraire. Le mot est normalement suivi du nom de celui qui est mort : “malheur, ma sœur”... Le cri de deuil marque la relation entre celui qui est en deuil et celui qui est mort. Amos utilise ici ce procédé en s’adressant à ceux qui sont vivants, qui croient vivre, et qui aspirent au Jour de Yahvé. Ça donne : “malheur à vous qui êtes morts, déjà morts”.
Le couple ténèbres/lumières fait apparaître l’élément “ténèbres” comme le plus important. Il signifie la mort. La lumière, elle, est symbole du salut, de la vie, de l’abondance.
Tout ce passage est centré sur le Jour de Yahvé. La lumière a son jour. C’est le jour de victoire. Jour de lumière pour Israël, mais jour des ténèbres pour les ennemis d’Israël. Le jour de victoire est risque de devenir jour des ténèbres pour Israël si Israël s’écarte de Dieu et désobéit à sa volonté.
Israël se croit vivant mais est déjà mort.
A-t-on affaire à un oracle eschatologique ? Le prophète envisage une mise en ordre par Dieu de ce qui se passe à l’intérieur du pays, afin que le peuple devienne le peuple de Yahvé. C’est sur l’action de Dieu dans l’histoire que l’accent est mis.
- en 7, 1, en 8, 1-3, en 9, 1-4, on apprend d'abord les visions d’Amos, suivies des doxologies (louanges à Dieu) débouchant sur l’oracle de la restauration finale en 9, 11-15.
L’expérience prophétique d’Amos, Am 7, 10-17
Tout part d’une altercation entre Amacya, prêtre de Bethel et Amos. “Je me dresserai contre la maison de Jeroboam” dit l’oracle. Ici, Amos dénonce la dynastie régnante, infidèle à Yahvé. Comme le politique et le social sont indissociables, l’institution politique est rendue responsable de l’institution cultuelle. Amos annonce donc la destruction des sanctuaires du Nord ajoutant les menaces contre les cultes qui n’établissent pas une vraie relation à Dieu.
Le récit de 7, 10-17 présente Jéroboam II comme roi d’Israël. Ce récit est composé de deux parties :
- un message, celui du prêtre de Jeroboam, Amacya (v 10 et 11). Amacya est prêtre de Bethel, et déclare qu’Amos conspire contre le roi, que le pays ne peut plus tolérer le discours d’Amos. Le prêtre prend fait et cause pour le roi, contre Amos : Bethel est un sanctuaire royal et les prêtres sont des fonctionnaires cultuels désignés par le roi. Remarquons qu’Amos est présenté par Amacya comme voyant, non comme prophète mais comme conspirateur, pertubateur politique. Et en passant sous silence Celui au Nom de qui Amos parle, le sens de la parole d’Amos est vide bien entendu.
- un dialogue, entre le prêtre Amacya et Amos (v 12 à 17), dialogue qui met en lumière l’identité d’Amos : c’est un “voyant” selon Amacya; le voyant, c’est le voyant du Roi. C’est quelqu’un qui a une fonction officielle auprès du roi et que le Roi nourrit (cf. Michée 3, 5). Amacya pense qu’Amos est voyant du Roi et qu’il en dépend pour sa subsistance. Amacya veut renvoyer ce concurrent chez lui : “Va t-en là-bas” au pays de Juda. Là est la légitimité d’Amos à gagner son pain : “là-bas”, il peut prophétiser s’il veut. Pas ici, pas à Bethel. Chacun son métier et les vaches seront bien gardées !
Et que répond Amos : “je n’étais pas Prophète, ni du corps des prophètes. J’étais bouvier et je cultivais les sycomores. Mais Yahvé m’a pris, alors que j’étais derrière mes bêtes, et il m’a dit : “Va, prophétise à mon peuple d’Israël”. “je n’étais pas fils de prophète”, autrement dit "je n’appartenais pas au “corps professionnel des prophètes”. Amos n’a pas sa carte de prophète. La grande affirmation d’Amos c’est qu’il est prophète par vocation, et non par fonction. Il est requis par Dieu. C’est Dieu qui agit. Amacya a une conception fonctionnaire du prophète. Amos, lui, affirme l’action universelle de Dieu.
Amos perçoit la Parole de Dieu qu’il a à dire. Au-delà le prophète veut susciter une faim et une soif d’entendre cette parole : “Voici venir des jours où je répandrai (...) non pas la soif de l’eau, mais celle d’entendre la parole du Seigneur” (cf 8, 11). L’expérience d’Amos révèle l’opposition prophète par vocation et prophète fonctionnaire.
Le message d’Amos
La prédication d’Amos est dirigée avant tout contre la mentalité naturiste du temps. Il dénonce tous les attributs que ses contemporains voudraient décerner à Baal, ce dieu auquel le peuple attribue l’autorité sur le cosmos, qui règle les séismes, les sècheresses, la pluie, la fécondité agricole (cf. Am 4, 4-12). Le Dieu d’Amos n’est pas Baal. le Dieu d’Amos connaît Israël. Le Dieu d’Amos aime son peuple.
Les chefs d’accusation qu’Amos retiendra contre Israël sont multiples. Outre l’ambiguité d’un culte tout à fait formaliste (cf. Am 5, 26; 8, 14), Amos dénonce l’hypocrisie avec laquelle on y prend part, et il proteste enfin contre le mépris généralisé de la justice. Amos est un juste.
Scribe, prophète improvisé (cf. Am 7, 15), Amos a vocation à inviter le royaume du Nord à un retour à Yahvé. Ce retour devrait s’accompagner d’un retour d’Israël à son voisin du sud, Juda. La maison de David est chancelante, à cause même des soudards de Samarie qui ont mené grand train (cf. Am 9, 11). Mais la Maison de David est promise à la restauration. C’est à une restauration divine, donc au salut, que le prophète Amos s’obstine à convoquer Israël.
Son ministère, commencé en 784, constitué d’interventions brèves, s’acheva après 735.

Gérard LEROY

http://www.questionsenpartage.com/amos-berger-pourfendeur-des-injustices-proph%C3%A8te-du-viiie-s