donderdag 31 januari 2013

Revue Le Débat...

http://le-debat.gallimard.fr/

Le Débat est une revue intellectuelle française fondée en 1980 par l'historien Pierre Nora. Celui-ci définit ainsi l'esprit dans lequel a été conçue la revue : « Pour qui avait, au début des années 80, le sentiment aigu d'un monde à tous égards nouveau, la tâche était claire : lutter sur deux fronts, contre la réduction médiatique d’un côté, la spécialisation universitaire de l’autre1 ». Trois axes ont été privilégiés : l'histoire, la politique, la société.

Le directeur de cette revue bimestrielle est Pierre Nora et son rédacteur en chef est le philosophe Marcel Gauchet, assisté de Krzysztof Pomian.

Pour ceux que cela intéresse...


Sur la déshumanisation et le progrès...

Sur les médias...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Nouveaux_Chiens_de_garde

http://fr.wikipedia.org/wiki/Critique_des_m%C3%A9dias

La critique des médias à l'époque postmoderne:

http://gouverneo.fr/document/medias.pdf

BIRENBAUM Guy, Nos délits d’initiés, mes soupçons de citoyen, Stock, 2003
CARTON Daniel, Bien entendu c’est off ! Albin Michel, 2003
COIGNARD Sophie, Le rapport omertà 2003, Albin Michel, 2003
PEAN Pierre, Philippe COHEN, La face cachée du Monde, Les Milles et une nuits, 2003
POULET Bernard, Le pouvoir du Monde. Quand un journal veut changer la France, La Découverte, 2003
RUFFIN François, Les petits soldats du journalisme, 2003
SCHNEIDERMAN Daniel, Le cauchemar médiatique, Denoël, 2003
2 MUHLMANN Géraldine, Du journalisme en démocratie, Payot, 2004
3 GOULDNER Alvin, The future of the intellectuals and the rise of the new class, N-Y, 1979

Et il y en a beaucoup d'autres...

J'écris...

Toutes ces machines, toutes ces intrusions dans nos vies... n'en n'avons nous pas encore assez? Ces images, reportages, cette parlotte...Merci les journalistes qui nous ressassez tous les soirs la même chose...Mais oui, mon cher David, on a compris même aux US, et en plus, ils en profitent, business juteux, ils nous disent ceci et cela, et on se demande mais où veulent-ils en venir? Ne sont-ils pas mignons?... Mais oui, cher David, on a bien compris le message, et il fait comme si de rien n'était... David nous raconte des contes ultramodernes, tous les soirs, presque la même chose, et toujours pareil... Jusqu'à quand resterons-nous à l'écouter, à nous énerver aussi, car les contes qu'il nous raconte ne sont pas toujours faits pour les petites-filles... qui rêvent de prince charmant et de tendres poupons et d'évasion... Les médias, les ordinateurs, mais qui est responsable? Qui est responsable et qui manipule? Est-ce qu'on ne pourrait pas interroger les journalistes? Un reportage sur les mondes des médias et du numérique. Sur la collusion des uns avec les autres. Intimes relations...

Jacques Ellul (1912-1994) et "Le système technicien"...

Jacques Ellul, "Le système technicien" (1977).

http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Syst%C3%A8me_technicien

Jacques Ellul (1912 - 1994) est un professeur d'histoire du droit, sociologue français et théologien protestant. D'ascendance anglo-maltaise par son père et hollandaise par sa mère, il est né et mort dans l'agglomération bordelaise où il a vécu la quasi totalité de son existence.

Surtout connu comme penseur de la technique et de l'aliénation au XXe siècle, il est l’auteur d’une soixantaine de livres (la plupart traduits à l’étranger, notamment aux États-Unis et en Corée du Sud) et de plusieurs centaines d’articles.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Ellul

http://www.jacques-ellul.org/

Georges Bernanos (1888-1948)...

« Imbéciles, ne voyez-vous pas que la civilisation des machines exige en effet de vous une discipline
chaque jour plus stricte ? Elle l’exige au nom du Progrès, c’est-à-dire au nom d’une conception nouvelle
de la vie, imposée aux esprits par son énorme machinerie de propagande et de publicité. Imbéciles !
comprenez donc que la civilisation des machines est elle-même une machine, dont tous les mouvements
doivent être de plus en plus parfaitement synchronisés ! (…) Prenez garde, imbéciles ! Parmi toutes les
Techniques, il y a une technique de la discipline, et elle ne saurait se satisfaire de l’ancienne obéissance
obtenue vaille que vaille par des procédés empiriques, et dont on aurait dû dire qu’elle était moins la
discipline qu’une indiscipline modérée. La Technique prétendra tôt ou tard former des collaborateurs
acquis corps et âme à son Principe, c’est-à-dire qui accepteront sans discussion inutile sa conception de
l’ordre, de la vie, ses Raisons de Vivre. Dans un monde tout entier voué à l’Efficience, au Rendement,
n’importe-t-il pas que chaque citoyen, dès sa naissance, soit consacré aux mêmes dieux ? (…)
l’Etat technique n’aura demain qu’un seul ennemi : « l’homme qui ne fait pas comme tout le monde » - ou
encore : « l’homme qui a du temps à perdre » - ou plus simplement si vous voulez : « l’homme qui croit à
autre chose que la Technique ».
Georges Bernanos, 1945, La France contre les robots

http://fr.wikipedia.org/wiki/La_France_contre_les_robots

http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Bernanos

Ik lees...

"De monarchie is hoog verheven boven het volk, maar het paradoxale is dat het volk diezelfde monarchie drijvende houdt. Het koningshuis heeft veel te danken aan roddelbladen als Privé en Story."

In: http://www.volkskrant.nl/vk/nl/6254/Max-Pam/article/detail/3385570/2013/01/30/De-monarchie-is-een-bespottelijk-instituut.dhtml

Au chapitre L'Europe en 2013...

J'écris...

Ik lees: Volgend jaar zijn er verkiezingen voor het Europees parlement. Als het zo doorgaat, worden dat verkiezingen terwijl het politieke debat over Europa, uit angst en door de fundamentaele verdeelheid, nog steeds niet gevoerd is. ( Lex Oomkes in Trouw, 30 januari 2013). Waarom en waarvoor zou Nederland bang zijn? Zoals reeds gezegd, er zijn al zo veel NLers overal in Europa;)... Europa is er al. Nu de waarden: en Erasmus?

Mesdames, qu'en pensez-vous?...

Je lis sur un blog: "François Hollande : vers une nouvelle négation de la nature". Si M. Le Président de la République a envie de nier la nature, alors, et - soyons très clair(e)s là-dessus - que dit la mère de ses enfants? Il est temps que les compagnes s'expriment. Mesdames... à vous la parole...

Qui gouvernera Internet?...

Question très importante...


Multinationales, Etats, usagers

Qui gouvernera Internet ?


En France, le fournisseur d’accès à Internet Free reproche au site de vidéo YouTube, propriété de Google, d’être trop gourmand en bande passante. Son blocage, en représailles, des publicités de Google a fait sensation. Free a ainsi mis à mal la « neutralité d’Internet » — l’un des sujets discutés en décembre à la conférence de Dubaï. La grande affaire de cette rencontre a cependant été la tutelle des Etats-Unis sur le réseau mondial.

par Dan Schiller, février 2013
Aperçu


Habituellement circonscrite aux contrats commerciaux entre opérateurs, la géopolitique d’Internet s’est récemment étalée au grand jour. Du 3 au 14 décembre 2012, les cent quatre-vingt-treize Etats membres de l’Union internationale des télécommunications (UIT, une agence affiliée à l’Organisation des Nations unies) s’étaient donné rendez-vous à Dubaï, aux Emirats arabes unis, pour la douzième conférence mondiale sur les télécommunications internationales. Une rencontre où les diplomates, abreuvés de conseils par les industriels du secteur, forgent des accords censés faciliter les communications par câble et par satellite. Longues et ennuyeuses, ces réunions sont cependant cruciales en raison du rôle déterminant des réseaux dans le fonctionnement quotidien de l’économie mondiale.

La principale controverse lors de ce sommet portait sur Internet : l’UIT devait-elle s’arroger des responsabilités dans la supervision du réseau informatique mondial, à l’instar du pouvoir qu’elle exerce depuis des dizaines d’années sur les autres formes de communication internationale ?

Les Etats-Unis répondirent par un « non » ferme et massif, en vertu de quoi le nouveau traité renonça à conférer le moindre rôle à l’UIT dans ce qu’on appelle la « gouvernance mondiale d’Internet ». Toutefois, une majorité de pays approuvèrent une résolution annexe invitant les Etats membres à « exposer dans le détail leurs positions respectives sur les questions internationales techniques, de développement et de politiques publiques relatives à Internet ». Bien que « symbolique », comme le souligna le New York Times. cette ébauche de surveillance globale se heurta à la position inflexible de la délégation américaine, qui refusa de signer le traité et claqua la porte de la conférence, suivie entre autres par la France, l’Allemagne, le Japon, l’Inde, le Kenya, la Colombie, le Canada et le Royaume-Uni. Mais quatre-vingt-neuf des cent cinquante et un participants décidèrent d’approuver le document. D’autres pourraient le signer ultérieurement.

En quoi ces (...)

Taille de l’article complet : 2 341 mots.


Retrouvez la version intégrale de cet article dans Le Monde diplomatique de février 2013, actuellement en kiosques, et dans l’édition électronique.


Dan Schiller

Professeur de sciences de l’information et des bibliothèques à l’université de l’Illinois à Urbana-Champaign.

Madame Neelie Kroes est bien placée pour discuter du sujet...

Pour alimenter la discussion... Pour nous engager dans la réflexion...

http://www.monde-diplomatique.fr/1998/06/FASSIN/10573



Une égalité qui reste à conquérir

Ouvrir le mariage aux homosexuels


UN an après l’arrivée au pouvoir d’une majorité parlementaire de gauche en France, les discriminations subies par les couples homosexuels n’ont toujours pas été abolies par la loi. Le statu quo bénéficie de l’appui d’une campagne de pétition réactionnaire. De rapport en rapport, le gouvernement semble s’acheminer vers un élargissement très prudent de la définition juridique du couple et du statut du concubin. Dans cette hypothèse, au nom du « droit de l’enfant », le mariage et l’adoption resteraient réservés aux hétérosexuels. Les arguments en faveur d’une approche plus audacieuse ne manquent pourtant pas.

par Eric Fassin, juin 1998


Pour Hannah Arendt, « le droit d’épouser qui l’on veut est un droit de l’homme élémentaire, auprès duquel (tous les autres) sont bien mineurs ». Dans ce texte de 1959, c’est à la question noire que pensait la philosophe. De fait, si la Cour suprême des Etats-Unis avait, dès 1954, engagé la déségrégation raciale, en partant des écoles (1), elle ne devait annuler les lois interdisant les mariages mixtes qu’en 1967 (2) : les juges reconnaissaient alors que le mariage est bien l’ « un des droits civiques fondamentaux ». Après avoir prétendu, en réaction à l’abolition de l’esclavage, que les races pouvaient être « séparées mais égales », on se rendait finalement à l’évidence : la ségrégation est l’instrument privilégié de la discrimination, et tout particulièrement dans l’institution matrimoniale.

Lorsqu’on parle d’homosexualité, et non plus de race, faut-il changer de logique ? Peut-on au contraire étendre l’argument, enchaîner d’une discrimination à l’autre et d’une minorité à l’autre ? A la différence des Etats-Unis, la société française a fait le choix, en 1985, de combattre par la loi la discrimination fondée sur la sexualité, et non pas seulement sur le sexe, la couleur ou la religion. La logique antidiscriminatoire devrait donc conduire à ouvrir le mariage aux couples homosexuels - sauf à admettre que l’hétérosexualité et l’homosexualité, toujours séparées par le mariage, n’en seraient pas moins égales.

Certes, toute distinction légale n’équivaut pas à une discrimination sociale. Par exemple, nous ne reconnaissons aux enfants ni les mêmes droits ni les mêmes devoirs qu’aux adultes. Cependant il ne suffit pas de constater une différence pour lui donner un fondement légal : les différences de classe ou de religion existent ; nous ne songeons pourtant pas à utiliser le droit pour creuser des fossés plus profonds. Avant d’établir légalement une différence, il importe de la justifier - faute de quoi, distinguer revient à discriminer.

Ainsi, il nous apparaît juste de réserver aux femmes un congé de grossesse, puisque ce sont elles qui portent les enfants. En revanche, nous prenons conscience que la même justice requiert d’ouvrir le congé parental aux pères : ce n’est pas la nature qui donne aux mères le monopole de l’éducation durant la petite enfance. Bref, et c’est l’une des leçons de 1789, sous peine de maintenir des privilèges, la loi doit distinguer à bon escient - autant dire le moins possible : il y faut des raisons fortes, qu’on dirait en droit américain « contraignantes » (compelling).

L’homosexualité n’est pas l’hétérosexualité. Mais cette différence ne suffit pas à justifier qu’on les distingue dans le droit. En l’occurrence, quelles sont les bonnes raisons qui nous obligeraient encore à exclure l’homosexualité du mariage ? Nombreux en France sont ceux qui, se voulant tolérants, se disent prêts à faire une place aux homosexuels. La reconnaissance, par-delà les individus, des couples homosexuels représente un pas, que certains se déclarent prêts à franchir ; mais ceux qui soutiennent la revendication du mariage pour les homosexuels sont rares. C’est qu’au-delà du mariage, la famille elle- même est en cause, c’est-à-dire, outre le couple, les enfants. La perspective d’adoptions, voire de procréations médicalement assistées s’ouvrant légalement aux couples homosexuels, fait peur.

Nul n’a jamais imaginé, bien sûr, de proposer pour les homosexuels un droit à l’enfant inconditionnel. Mais la question est posée d’un droit égal à celui des hétérosexuels, c’est-à-dire indépendant de la sexualité des couples. En réponse, certains invoquent l’intérêt de l’enfant, pour opposer au « droit à l’enfant » le « droit de l’enfant ». C’est faire fi de travaux dont l’Association américaine de psychologie a proposé la synthèse : tous concluent qu’être élevé par des parents de même sexe ne pose aucun problème particulier. Il faudrait tenir compte de ces données empiriques, à moins de prétendre définir a priori « l’intérêt de l’enfant ». On sait d’ailleurs combien cette notion est problématique, chargée d’idéologie et de moralisme, par exemple, en matière de divorce : l’expertise psychologique peut justifier tous les conservatismes.

D’autres invoquent l’intérêt de la société : il en irait de notre ordre symbolique. La filiation serait nécessairement hétérosexuelle ; cette nécessité (supposée) justifierait l’exclusion des homosexuels. Bref, parce qu’ils ne peuvent avoir d’enfants (biologiquement), les homosexuels ne devraient pas en avoir (légalement). On voit aisément la fragilité de cette argumentation, moins anthropologique que biologisante : aucune société ne confond l’engendrement et la filiation, le biologique et le social - c’est l’anthropologue Françoise Héritier qui nous le rappelle. Les parents ne sont pas forcément les géniteurs. La loi de la nature ne fonde donc pas quelque loi de la culture : l’anthropologie ne se contente pas de mimer la biologie.

Que la différence des sexes soit nécessaire à la reproduction ne l’institue pas comme le double principe de la filiation. Sinon, comment comprendre que l’adoption soit ouverte à des célibataires (on pourrait parler d’une filiation à une branche), et que la reconnaissance d’une filiation adoptive n’efface pas obligatoirement la filiation biologique (il s’agit dans ce cas d’une filiation à plusieurs branches) ? Songeons aussi à ces enfants qu’on appelle justement « naturels », définis non par les deux branches, paternelle et maternelle, mais par l’unique filiation d’une mère : la double origine, masculine et féminine, ne s’impose de manière universelle que dans la reproduction biologique, et non dans la filiation anthropologique.

La fragilité des cautions scientifiques invoquées contre l’ouverture du mariage aux homosexuels laisse entrevoir, sous leur surface lézardée, l’évidence aveuglante qu’elles avaient pour vocation de recouvrir : pour des enjeux aussi fondamentaux, l’expertise ne saurait se substituer au choix politique dans une société démocratique (3). Il n’est donc pas possible d’échapper à la question, proprement politique, de la discrimination. Mais celle-ci reste, dans l’institution matrimoniale, invisible aux yeux de la plupart. De la même manière, en 1980, en refusant d’abolir la différence d’âge légal pour le consentement homosexuel, héritée de Vichy, le Conseil constitutionnel affirmait avec un aveuglement identique : « La loi peut [...], sans méconnaître le principe d’égalité, distinguer, pour la protection des mineurs, les actes accomplis entre personnes du même sexe de ceux accomplis entre personnes de sexes différents. » Moins de deux ans plus tard, les députés effaçaient néanmoins ce symbole de l’inégalité des sexualités.

Pourquoi alors continuer à méconnaître le principe d’égalité quand on traite de la famille, point aveugle de notre vigilance politique ? Lieu de socialisation privilégié, la famille est aussi le lieu par excellence de la discrimination à l’encontre des homosexuels. Leur fermer la porte de cette institution fondamentale, c’est légitimer en retour la discrimination dont ils y sont victimes. En effet, si, pour séparer les hétérosexuels des homosexuels, la loi doit exclure ces derniers de la famille, il ne faut pas s’étonner que des parents homosexuels soient actuellement privés de la garde d’enfants nés dans un mariage antérieur en raison de leur homosexualité. De même, on ne saurait être surpris qu’en matière d’adoption, alors que l’hétérosexualité n’est pas requise légalement, les juges refusent l’agrément à des hommes ou à des femmes en raison de leur homosexualité.

Comment ne pas voir ici la discrimination à l’oeuvre ? Et comment ne pas voir qu’elle découle de notre volonté de cantonner l’homosexualité hors du mariage ? En effet, dans un cas comme dans l’autre, la jurisprudence ne comprend que trop bien le sens de nos choix politiques : elle en développe les conséquences. Bref, l’interdiction du mariage signifiée aux homosexuels n’est pas seulement le résidu insignifiant d’une discrimination en voie d’effacement, elle est au principe même de cette discrimination, dès lors qu’elle renvoie l’homosexualité hors de la famille, autrement dit aux marges de la société. Les effets de notre ordre symbolique sont terriblement réels.

La question du mariage des homosexuels se situe bien au coeur d’une logique politique : il en va de la famille, mais aussi de l’égalité - de l’égalité dans la famille. Parce qu’elle s’inscrit dans une logique antidiscriminatoire, cette revendication ne concerne pas les seuls mouvements homosexuels et leurs rares alliés : elle devrait tout naturellement faire l’unanimité à gauche de la gauche, mais aussi à gauche, voire chez les républicains soucieux d’égalité. Il n’en est rien. Loin de se rapprocher d’une telle revendication, tous semblent vouloir s’en éloigner : venues des profondeurs de la France, les signatures amoncelées de maires pétitionnaires ne sont pas faites pour donner du courage à nos élites.

Pour comprendre notre oubli de l’égalité, jusque dans les rangs progressistes, il faut d’abord examiner un paradoxe actuel. La différence entre les sexes est devenue un passage obligé dans nombre d’essais. On ne songe pas ici aux critiques de la pensée de la différence (en anthropologie, avec Françoise Héritier, ou en philosophie, avec Geneviève Fraisse), mais, à l’inverse, aux apologies de la différence des sexes pensée comme donnée première, autrement dit la différence, non comme représentation, mais comme identité. Le paradoxe est qu’avec la revendication de la parité en politique, la différence revêt les couleurs du progrès social : la donnée (naturelle) devient une valeur (de gauche).

C’est ainsi que Sylviane Agacinski (4) peut opposer à la pure construction sociale du genre, à la manière de Simone de Beauvoir, une différence des sexes ancrée dans la nature. C’est à ce prix que le féminisme gagnerait la bataille de la parité car, en deçà des différences superficielles que trace la société, seule la différence essentielle entre les sexes justifierait une telle exception politique. Or, « c’est dans la nécessaire complémentarité parentale que les humains reconnaissent à la fois leur différence et leur dépendance mutuelle » : la différence entre les sexes n’existe que par leur descendance commune. Il importerait donc d’écarter le spectre d’une filiation homosexuelle qui relativiserait la différence entre les sexes. Ici, le progressisme en matière de genre se paie d’un conservatisme en matière de sexualité ; pour ouvrir une porte aux femmes, il faudrait en fermer une autre aux homosexuels.

Il serait pourtant naïf de croire que seuls les homosexuels paieront le prix d’un tel choix : le féminisme n’en sortira pas indemne. L’expérience historique des Etats-Unis au XIXe siècle l’illustre bien : le féminisme y est né du mouvement abolitionniste, Noirs et femmes conjuguant leurs efforts pour secouer le joug de leur asservissement. Avant la guerre de Sécession, cette coalition contre la discrimination requiert un langage à dominante universaliste. Mais, après l’abolition, quand les Noirs accèdent au suffrage avant les femmes, la coalition cède la place à la concurrence. La rupture politique s’accompagne d’un renversement rhétorique : c’est désormais la différence des femmes qui est mise en avant, leur spécificité morale justifiant leurs droits. Non sans profit : c’est grâce à leur « différence » que les Américaines conquièrent le droit de vote longtemps avant les Françaises. Mais non sans coût : à la fin du XIXe siècle, en faisant alliance avec des mouvements de tempérance, les féministes empruntent à ces femmes conservatrices des arguments nativistes, xénophobes et racistes. Un progrès politique véritable se paie d’un conservatisme moral non moins réel.

Un inacceptable modèle patriarcal

AU-DELÀ de la gauche réformiste, ce n’est pas l’ouverture du mariage aux homosexuels, mais tout au contraire le ralliement des homosexuels au mariage qui pose problème, soit qu’on dénonce le patriarcat, fondateur de l’institution matrimoniale, soit qu’on résiste à l’entreprise conjugale de normalisation sexuelle. Dans le premier cas, les féministes radicales soulignent que c’est dans le mariage que s’exerce prioritairement la domination dont les femmes sont victimes. Dans le second, les héritiers de Michel Foucault voient dans la domestication sexuelle la finalité du mariage, ce qui condamnerait les homosexuels à singer la norme hétérosexuelle.

Les deux critiques sont légitimes - du moins quand on ne les entend pas chez les défenseurs de l’ordre symbolique, tout prêts à faire alliance avec les contempteurs du mariage. Aux féministes radicales, on répondra que, si la différence entre les sexes fonctionne partout comme inégalité, arracher le mariage à sa définition hétérosexuelle devrait logiquement contribuer à l’éloigner du modèle patriarcal qu’elles combattent. Aux héritiers de Michel Foucault, on rappellera que l’invention de styles de vie ne se confond pas nécessairement avec les délices de la contre-culture. En outre, pour l’instant, en France, à la différence du débat américain qui se déroule au même moment, nul ne propose de « civiliser » les homosexuels ni de « normaliser » l’homosexualité. Le mariage, en s’ouvrant ici aux homosexuels, aurait donc moins pour fonction de réguler leur sexualité que de créer des droits nouveaux, en particulier en matière de filiation (5).

Aux unes et aux autres, on suggérera aussi qu’il serait curieux qu’en s’ouvrant à cette population nouvelle le mariage ne se modifiât aucunement - tout comme la nation française aura été transformée par son immigration. Une institution n’est jamais sans rapports avec ceux qui la constituent. C’est bien pourquoi, en France, par contraste avec les Etats-Unis, la « panique sexuelle » est le fait des seuls adversaires du mariage des homosexuels, qui ne voient dans tout changement du modèle matrimonial qu’une subversion de la famille. C’est pourquoi aussi tous ceux qui revendiquent l’égalité se réjouiront de vivre dans une société qui aura renoncé à une discrimination fondamentale ; plus juste, le mariage n’en sera que plus désirable.

Enfin, cette ouverture permettra de renouer avec le progrès en matière de moeurs. Il n’y a guère plus de trente ans, on débattait de la contraception : fallait-il la légaliser ? Relire les échanges parlementaires de l’époque permet de constater que, déjà, aux bouleversements du couple et de la famille qui s’annonçaient, mille inquiétudes opposaient l’ordre de la nature - ou l’ordre de la culture - pour tenter de freiner le mouvement. En 1967 aussi, il fallait, au nom de la femme, sauvegarder la différence des sexes, menacée par cette autre révolution. On voudrait croire que, dans trente ans, nos débats d’aujourd’hui sur l’ouverture du mariage aux homosexuels paraîtront tout aussi désuets. Et qu’aux jeunes générations découvrant cette histoire oubliée, enfants de couples hétérosexuels mais parfois aussi de couples homosexuels, il nous faudra expliquer nos engagements anciens, au moment où commençait à vaciller le dernier rempart de cette discrimination.



Eric Fassin

Sociologue (département de sciences sociales de l’Ecole normale supérieure), spécialiste des Etats-Unis.


(1) Arrêt Brown v. Board of Education.

(2) Arrêt Loving v. Virginia.


(3) Pour une critique de l’usage abusif de l’autorité scientifique en ce domaine, prolongeant ces derniers paragraphes, lire Eric Fassin, « L’illusion anthropologique : homosexualité et filiation », Témoin, no 12, mai 1998 (dossier consacré à la reconnaissance des couples homosexuels).


(4) Sylviane Agacinski, Politique des sexes, Le Seuil, Paris, 1998.


(5) Nous esquissons la comparaison politique transatlantique dans un entretien accordé à Action, la lettre mensuelle d’Act Up-Paris, no 53, avril 1998, pp. 12-13.

Regio's...

http://nl.wikipedia.org/wiki/Regio

Faire de la politique...

http://fressoz.blog.lemonde.fr/2013/01/30/la-bourde-de-christiane-taubira/

C'est pas si facile...

Un peu d'humour...

Un peu d'humour si vous le permettez... Moi, Président, qui ne me suis jamais marié, qui suis bien le papa de mes quatre enfants faits avec la même mère de mes enfants, pourquoi est-ce que mon gouvernement s'est lancé dans cette bataille du mariage pour tous? Je n'arrive même plus à comprendre le sens de cette polémique... Je suis papa, elle est maman, nous formions une famille, nous ne nous sommes jamais mariés, c'est vrai... Je n'ai peut-être pas été très bien conseillé... Tout cela devient très compliqué... Et si nous demandions l'avis de la philosophe médiatique, Mme Elizabeth Badinter?

J'écris...

Sorry, but first of all: what does "corporate social responsability" mean? J'insiste un peu mais j'espère que vous ne m'en voudrez pas. Le sujet est important. Nous n'allons pas aborder aussi le problème de toutes sortes de technologies comme celle concernant les drones par exemple. Très important aussi.

J'écris sur le downshifting...

Comment la communication institutionnelle ou commerciale va-t-elle évoluer tout au long du 21è siècle?
Vous posez une bonne question, beaucoup de choses vont sans doute changer: transformation vers plus d'authenticité et moins de communication seront également appréciées. Tout juste un peu de facebook et des rencontres en Real Life. Petit retour en arrière envisageable... Simplicité volontaire, down shifting pour revenir à l'essentiel. Voilà vite fait mon point de vue. Et les mamans pour s'occuper de leurs enfants, soigner et faire attention à leur environnement et à leurs proches.Le care est un programme assez simple. Les hommes peuvent aussi retourner dans les champs, les femmes et les enfants les y aideront avec plaisir.

http://en.wikipedia.org/wiki/Downshifting

http://fr.wikipedia.org/wiki/Simplicit%C3%A9_volontaire

Des choses intéressantes qui nous passent sous les yeux...

Spengler


Naar Weblog Onder het pseudoniem Spengler schrijft David Goldman wekelijkse columns voor de website 'Asia Times'. Het zijn provocatieve en vaak originele commentaren, die door anderhalf miljoen mensen gelezen. In zijn columns put Spengler uit de vele rollen die hij in zijn leven speelt. Hij is de zeer goed geïnformeerde Amerikaanse commentator, die veel contacten heeft in regeringskringen en op Wallstreet. Vaak komt ook de bankier te voorschijn die met statistieken goochelt en de lange termijn economische en demografische ontwikkelingen in de gaten houdt. Minstens zo interessant is de literator en muziektheoreticus. Maar het meest opmerkelijke is dat hij in al deze rollen een grote fan en volgeling is van Franz Rosenzweig. Zijn opmerkelijke ideeën in combinatie met zijn inspiratiebron waren aanleiding voor mij om me in hem te verdiepen.

Het pseudoniem Spengler past goed bij de pessimistische toon van zijn columns. De cultuurhistoricus Oswald Spengler (1880-1936) schreef in 1918 het boek ‘Untergang des Abendlandes’ waarin hij de teloorgang van het Westen voorspelde. De ondergang van Europa is ook het belangrijkste thema’s van de internetcolumns van ‘Spengler’. Europa is bezig zelfmoord te plegen, schrijft hij keer op keer. Dat komt omdat het de joodse en christelijke oriëntatie op een transcendente werkelijkheid heeft losgelaten. Juist deze gerichtheid op het aan het hier en nu onthevene stuwde de Europese cultuur voort. De huidige Europeanen leven alleen nog maar in een eeuwig nu en denken niet aan de toekomst. De consequentie daarvan is het lage geboortecijfer van Europa. In twee of drie generaties zal de bevolking van Europa gedecimeerd zijn. Het Duits en het Frans zullen over één of twee eeuwen dode talen zijn.

Gaat in Nederland conservatisme gepaard met een terugkeer naar het nationalisme, voor Spengler is dat een doodlopende weg. Alle staten die zich op etniciteit baseren zijn stervende staten in zijn optiek. Etnische staten zullen de internationalisering van de wereld niet overleven. De staten van de toekomst zijn de veel-volkeren staten zoals de Verenigde Staten, India en ook China. Het Christendom is de godsdienst die past bij zo’n veel-volkeren staat, omdat het Christendom principieel internationalistisch is. ‘De katholieke kerk leert dat alle christenen worden herboren in het Volk van God, en dat deze nieuwe spirituele band voorrang heeft boven hun heidense oorsprong’. De geschiedenis van de kerk in Europa ziet hij als een worsteling tussen de heidense oriëntatie op de eigen stam en de christelijk-katholieke oriëntatie op de eenheid van Europa. Voor het joodse volk is hierbij een belangrijke taak weggelegd. De jood helpt de christen door de innerlijke heiden in hem te bekeren. De beide Wereldoorlogen en de massale kerkverlating in Europa wijzen er voor hem op dat de heiden aan de winnende hand is.


Spengler schrijft daarnaast uitgebreid over de wereld van het Midden-Oosten en de Islam. Voor deze godsdienst heeft hij geen goed woord over. Een enkele keer schrijft hij ook over China, dat hij als alle neo-conservatieven bewondert om zijn discipline en lange-termijn denken. Maar ook daar mist hij een bezield doel. ‘Materialisme leidt alleen tot wanhoop’, waarschuwt hij hen.

Een LaRouchie

Tien jaar lang bleef de ware identiteit van ‘Spengler’ verborgen. In 2008 werd zijn identiteit ‘geuit’ op een weblog. Het bleek te gaan om de joodse financieel analist David Goldman uit New York, met een levensgeschiedenis die net zo’n mooi tijdsbeeld geeft als zijn internetcolumns.

David Goldman groeide op in een Amerikaans joods-communistisch milieu. Hij studeerde Duits, muziekwetenschappen en economie. Tijdens zijn studiejaren raakt hij in de ban LaRouche, een charismatische man die in de jaren zeventig de US Laborparty oprichtte. Goldman wordt eind jaren zeventig financieel analist van een wetenschappelijke front-organisatie van deze partij, de Fusion Energy Foundation. De ideeën van LaRouche waren Trotskistisch en anti-zionistisch, maar ook gewoon megalomaan en conspirationeel. Nog meer dan andere marxistische partijen had de beweging rond LaRouche trekken van een secte. Hij beweerde dat er een traditie van geheime kennis bestond, vanaf Plato, via de Renaissance tot aan de Duitse filosofen van de 19e eeuw aan toe. Deze geheime kennis werd echter voortdurend onderdrukt door een machtige tegentraditie die begon bij Aristoteles en waar koningen, inquisiteurs en joodse bankiers deel vanuit maakten. David Goldman slikte het allemaal. Weliswaar laat Goldman het in 1982 op een conflict aankomen met LaRouche en wordt hij door hem ontslagen, maar pas in 1986 beëindigt Spengler elke medewerking met LaRouche.

Het is opvallend hoeveel van de zaken uit zijn trotskistische LaRouche-tijd terugkomen in zijn Spengler-columns. Spengler trekt met gemak grote lijnen in de geschiedenis, hij heeft aandacht voor financiële analyse en hij is een principieel internationalist. Hij is makkelijk te winnen voor grootse vergezichten. In een autobiografische notitie beschrijft hij waarom hij in 1981 bij Norman Bailey, special assistant van Ronald Reagan en staflid van de National Security Council, in dienst trad. ‘Bailey legde me uit dat de VS het Sowjetrijk aan het eind van de jaren tachtig verslagen zou hebben. Ik hield hem voor een gevaarlijke gek en trad onmiddellijk bij hem in dienst.’

In de tijd van de breuk met LaRouche maakt hij ook op religieus gebied een ommezwaai. ‘Rond 1985 viel het verschrikkelijke inzicht dat ik bijna tien jaar van mijn leven in een gnostische secte had doorgebracht samen met een zware periode in mijn persoonlijke leven. Diep in de put zat ik op een avond aan de piano en speelde ik door de partituur van de Mattheus Passion en kwam bij het koraal ‘Befiehl du deine Wege’. ‘Vertrouw gerust je wegen en alles wat je hart ziek maakt toe aan Hem die de hemel bestuurt. Hij, die wolken, lucht en winden wijst spoor en loop en baan, zal ook wel wegen vinden waarlangs je voet kan gaan.’ Voor het eerst in mijn leven bad ik en op dat moment wist ik dat mijn gebed verhoord was. Dat was mijn eerste stap van teshuva - van terugkeer’.

Goldman gaat zich in deze jaren steeds meer verdiepen in het jodendom en wordt een actief lid van de ‘conservative’ Park Avenue Synagoge in New York. Zijn leidsmannen daarbij zijn Abraham Joshua Heschel, Franz Rosenzweig en Michael Wyschogrod. Hij raakt speciaal geïnspireerd door Rosenzweigs stelling dat het Joodse volk de christenen nodig heeft voor zijn eigen overleving. Onder zijn eigen naam gaat hij schrijven voor een site van de International Council of Christians and Jews. Later schrijft hij ook onder pseudoniem voor de katholieke site First Things.

Goldman werkt een aantal jaren bij Norman Bailey. Daarna stapt hij over naar de financiële wereld. Hij werkt in hoge research posities bij Credit Suisse en de Bank of America en geeft hij leiding aan grote afdelingen. In 2005 verlaat hij de financiële wereld. Naar eigen zeggen omdat het voor hem steeds minder duidelijk was hoe de financiële wereld de echte wereld zou kunnen helpen. Een aantal jaren later treed hij korte tijd toe tot de staf van de katholieke site First Things.

Geboortecijfers, de paus en de Islam

Wie zijn wekelijkse columns leest, ziet een aantal thema’s steeds weer terugkomen.

Een belangrijke graadmeter van de economische en culturele vitaliteit van een natie voor Spengler zijn de geboortecijfers. Die dalen niet alleen in Europa, maar ook in de Islamitische wereld. Op grond van de geboortecijfers voorspelt hij dat de Palestijnen over twintig tot dertig jaar bereid zullen zijn om vrede te sluiten. Zijn redenering is simpel: de jonge radicalen van nu zijn dan vijftig jaar en tot rust gekomen en er is nauwelijks een generatie om hen op te volgen omdat de Palestijnse geboortecijfers stevig dalen. De ontwikkeling van de geboortecijfers in het Midden-Oosten brengen hem tot de stelling dat Israël de regionale grootmacht van de toekomst zal zijn. Door het joodse optimisme en de joodse nadruk op het gezinsleven - ook bij de seculiere bevolking - heeft Israël een stabiel geboorteoverschot. De geboortecijfers in de omliggende landen zijn daarentegen dramatisch laag, met name in Turkije en in Iran. De macht van deze staten zal ineen schrompelen. In een geestig grafiekje laat hij zien dat er in 2090 zelfs meer Joden in Israël zullen zijn dan er Polen zijn en in het jaar 2100 zullen ze zelfs de Duitsers achter zich laten!

Spengler is een grote fan van de huidige paus Benedictus XVI. Voor Spengler is hij de laatste grote Europeaan, een man met een brede, universele kennis. Hij ziet Benedictus als iemand die Europa probeert te redden uit de ruïnes van het secularisme. De paus doet dat door terug te grijpen op de bijbelse, joodse wortel van de kerk en door de hoge cultuur van Europa te omhelzen. Zo plant Benedictus zaden voor een vernieuwing van de Europese cultuur.

Spengler is speciaal enthousiast over Benedictus’ liefde voor klassieke musici als Bach en Mozart. Met het omhelzen van de klassieke muziek verdedigt Benedictus de kunstvorm die volgens Spengler het best de Europese christelijke traditie tot uitdrukking brengt. Spengler is een aanhanger van de theorie dat de klassieke muziek op een zelfde wijze doelgericht is als de christelijke theologie gericht is op het doel van de voleinding. Klassieke muziek vertrekt van de tonica, neemt de luisteraar mee op reis om eindelijk opnieuw bij de tonica uit te komen. Het christendom neemt de gelovige mee op een vergelijkbare reis: een reis die begint op de momenten van openbaring en die na omzwervingen tussen de tijden eindigt bij God en bij het moment dat Gods nieuwe wereld er zal zijn. Uit deze weg naar God ontsprong de Europese beschaving. Het gaf haar een ongekende doelgerichtheid en een bereidheid om de impulsen van het hier en nu te onderdrukken.
Met het nadrukkelijk opnemen van de klassieke componisten, dichters en denkers haalt Benedictus de Katholieke kerk weg uit de doodlopende weg van een romantisch heimwee naar een vrome middeleeuwen die nooit bestaan hebben. Niet de romantische pseudo-authenticiteit van het Gregoriaans, maar de volheid van Bach, Mozart en Schubert brengt onze wereld naar God. Zo positioneert Benedictus de kerk als een bastion van de Europese beschaving.

De Europese beschaving moet ook nadrukkelijk verdedigd worden tegen de Islam. Hij doet dat soms met speldenprikken, bijvoorbeeld in een column over het verband tussen soefisme en pedofilie. Uitgesproken somber is hij over de economische vooruitzichten van de Islamitische wereld. De revolutie in Egypte ziet hij rechtstreeks leiden naar een hongersnood. De meeste Islamitische landen zijn mislukte staten, die door ernstige interne strijd verscheurd worden. Hij is een fel tegenstander van de Amerikaanse pogingen tot nation-building in Irak. Er moet geen Amerikaans belastinggeld aan zoiets irreëels worden uitgegeven. Het beste is om een politiek van containment te voeren ten opzicht van de Islamitische wereld. Met Rosenzweig noemt hij de Islam een karikatuur van Jodendom en Christendom. Hij is hevig geïnteresseerd in theorieën over de oorsprongen van de Islam waarin gesteld wordt dat Mohammed nooit bestaan heeft. Zijn afkeer van de Islam is zo groot dat hij soms malicieus wordt. In één van zijn columns fantaseert hij over een intelligence-operatie waarbij er een intellectuele frontorganisatie wordt opgericht – hier komt de oude trotskist weer boven - die Islamitische ketterijen ondersteunt. Het doel daarvan is de intellectueel zwakke Islam van binnenuit te ondermijnen. Inventief is het zeker, maar er gaat weinig liefde uit van zulke plannen.

Evaluatie

In het blog-artikel dat Spenglers identiteit onthulde, werd over hem geschreven, dat hij niet over een heel brede achtergrond beschikt. ‘Hij doet het beste wat hij kan, met beperkte middelen’. Dat klopt wel. Spengler heeft een aantal vaste schema’s waarmee hij naar de geschiedenis en naar de wereld kijkt. De schema’s zijn deels aan Rosenzweig ontleend, wanneer hij spreekt over christendom en heidendom of over de eeuwigheid van het joodse volk. Belangrijker voor zijn denken lijken me nog zijn muziektheoretische beschouwingen over het verband tussen doelgerichtheid en christendom. Ook al zijn de grondslagen van zijn denken wat beperkt, hij opent er grootse en soms geestige vergezichten mee.

Speciaal wat hij schrijft over Europa vind ik verhelderend bij het nadenken over de politieke crisis in Nederland. Europa heeft eerst zijn christendom opgegeven en is in de 19e eeuw en de eerste helft van de 20e eeuw gevlucht in nationalisme. Na het failliet van het nationalisme is het gevlucht in een relativering van alle waarden en een leeg internationalisme. Nu ook dat vast loopt dreigt een nieuwe wending naar een obscuur nationalisme. Het enige dat helpt is een erkenning van de christelijke wortels van Europa en een voortbouwen daarop. Over het realiteitsgehalte van dit project ben ik net zo pessimistisch als Spengler. Maar het neemt niet weg dat je daarvoor - met Benedictus - zaden kan planten.

Coen Wessel

In september 2011 verscheen David Goldman's boek 'How civilizations die'

Een uitgebreid overzicht van David Goldman's artikelen is hier te vinden

http://www.coenwessel.nl/Spengler.html

Tout cela est intéressant parce que justement, nous nous trouvons là au chapitre des bruggenbouwers. Je me considère comme faisant partie de ces bruggenbouwers. Mais d'autant plus intéressant que, dès que je suis derrière l'ordinateur, il peut m'arriver des choses remarquables... Par exemple, je ne savais pas du tout en m'installant derrière mon clavier hier soir, que j'allais tomber sur ce genre d'article... et pourtant... Et le plus intéressant encore, est que j'ai rencontré en personne, tout à fait par hasard, lors du "Congrès" qu'organisait la politique chrétienne néerlandaise fin 2012, l'auteur de cet article, M. Wessel, en me retrouvant à la même table que lui pendant la pause. Je ne sais si ce que j'ai dit lui a vraiment plu...

Ayant appris, par hasard encore, que la politique "christelijk" des Pays-Bas se réunissait pas loin de chez moi, curieuse de ce qui allait s'y dire, j'ai décidé ce jour-là d'aller tout simplement écouter ces hommes politiques... Très, très peu de femmes, et de femmes catholiques, encore moins, je devais être la seule, de toute manière très peu de catholiques. Pourtant il s'agissait de politique chrétienne. Enfin, j'ai osé dirons-nous... Ce fut une expérience intéressante, un peu étrange, car je me suis quand même sentie un peu seule au milieu de cette audience plutôt protestante... Ce "congrès" se déroulait en plus, pour le rendre encore plus inhabituel, dans une ancienne synagogue. Bref, je repartis en ayant quand même entendu des choses intéressantes, des interrogations aussi. Où doit se placer la politique chrétienne dans ce contexte de sécuralisation avancé?... Enfin, c'est ce que l'on veut nous faire croire, mais nous savons très bien que l'on se dírige vers le rétablissement de certaines choses. Inévitable quand on réfléchit un peu... Seulement, il ne faut pas le dire trop fort. Heureusement que nous avons certains intellectuels pour nous aider... Vous avez dit Érasme?...


Jacques Attali dit...

http://www.slate.fr/story/67709/humanite-unisexe-biologie-immortalite

Et qu'en pense Elizabeth Badinter?

Over Nederland...

VK op zondag 10 februari

Hoe goed is Nederland?

Nederland scoort nog altijd hoog op lijstjes van welvarende en gelukkige landen. Blijft dat zo? Wat doen wij goed, waarin verliezen wij terrein. Welk beeld hebben wij van onszelf en klopt dat een beetje? Een debat over Nederland in een globaliserende wereld me Paul Schnabel (directeur Sociaal en Cultureel Planbureau). Jaap de Hoop Scheffer (voormalig secretaris-generaal van de NAVO). Henk van Vos (emeritus hoogleraar kunst- en cultuurgeschiedenis), Sandra Phlippen (hoofdredacteur ESB) en een gesproken column van Sheila Sitalsing.

Gesprekleiding: Tjerk Gualthérie van Weezel en Laura de Jong.

Aanvang 16.00 uur
De Roe Hoed, www. rodehoed.nl
Keizersgracht 102
1015 CV Amsterdam

In De volkskrant van 30 januari 2013 (p.2).

A toutes les deux...

Peut-on tout se permettre lorsqu'on est mère? Peut-on tout se permettre lorsqu'on est ministre?

Madame La garde des sceaux, Ministre de la justice, Madame La Ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement,
Je m'adresse à toutes les deux, car je me demande quelles sont les motivations profondes qui vous font travailler sur les débats qui nous concernent en ce moment, et sur lesquels je travaille un peu. Vous êtes mère toutes les deux, et en tant que mère, certes un peu penseuse de la postmodernité, je vous serais reconnaissante de nous expliquer, ici, ouvertement, à l'heure du tout numérique, pourquoi vous vous engagez dans cette voie? Quelles convictions vous habitent, quelle conscience vous guide dans votre travail et dans votre vie quotidienne, dans vos relations aux autres et à la vie, sans parler de morale...? Je me demande ce que vous direz plus tard, ou aujourd'hui même, à vos enfants, qui vous demanderont ce à quoi vous avez travaillé? En tant que Ministre de la Justice, en tant que Ministre des Droits des femmes. En écrivant cela, je ne peux m'empêcher de voir là une contradiction flagrante entre vos fonctions et vos responsabilités dans la politique menée par ce gouvernement. Car, la vraie justice, BIEN comprise, vraiment légale, ne peut en aucune façon défendre un projet allant à l'encontre de la morale et du bon sens, à l'encontre des droits de l'enfant et des femmes au RESPECT et à la dignité, la véritable justice ne peut en aucun cas admettre comme légale les mots de "procréation ou gestation pour le compte d'autrui". Cela dépasse l'entendement, ces mots sont une attaque à notre dignité et notre intégrité de femme et de mère. Tout n'est pas possible, ni permis, ni acceptable. Ce que vous comprendrez sans problème. Que veut dire "Droits des femmes"? D'abord le droit des femmes et des mères à vivre en harmonie avec elles-mêmes, avec leur corps, avec leur être et avec leur conscience surtout. Acceptez, une fois pour toute, malgré tous les mensonges dits, qu'elles puissent choisir en toute liberté, d'être tout simplement mère de famille, mère au foyer. Avec pour seule boussole, les mots DON, épanouissement, abnégation, humilité, amour, dévouement, gratuité, BIEN, et d'autres BONS mots encore. Des mots dont notre société dite de consommation a horreur, et que certains ont pris malin plaisir à dégrader évidemment. Des mots dérangeants, qui contrarient cette sournoise exploitation marchande de tout un chacun par le système et la bataille de tous contre tous. Pour ne servir que des intérêts matériels et mercantiles, les intérêts de certains. Le danger étant aussi qu'il encourage - ce qui est d'ailleurs encore plus grave - une déshumanisation de notre vivre ensemble. Les mères demandent le RESPECT de leur dignité. Et il n'y a pas de discussion envisageable sur ce point bien précis. RESPECT de notre DIGNITÉ. Et c'est une mère qui se doit de l'écrire et de le revendiquer. Le Droit que les mères revendiquent est celui d'être reconnues pour ce qu'elles sont et ce qu'elles font gratuitement, pour ce qu'elle donne. Une femme qui porte un enfant EST mère et ne pourra jamais faire, en aucun cas, office de "ventre à louer", de "gestataire pour le compte de...". En aucun cas. Et le recours à la justice serait même envisageable pour condamner toute personne ayant eu l'idée de permettre ou d'autoriser ce genre de pratique. Vous voyez où nous en sommes... Le DROIT fondamental d'un enfant peut être défini comme étant le DROIT de naître d'un père et d'une mère, de connaître ses ascendants, et de grandir au sein d'une famille équilibrée et capable de lui TRANSMETTRE les BONNES VALEURS et le sens de la tradition. Une famille DONNANT protection, sécurité et ATTENTION. Le DROIT fondamental d'une femme étant celui d'être RESPECTÉE pour ce qu'elle est tout simplement, pour ce qu'elle DONNE, et de sa vie, et de son temps, et de son être.

C'est travailler dans la contradiction la plus totale que d'être mère et Ministre des Droits des femmes et nier en même temps ces vérités les plus élémentaires, des vérités qui ne font en fait appel qu'à la sincérité, l'honnêteté et au RESPECT de l'autre, surtout au RESPECT de la femme et de la mère, RESPECT essentiel pour la bonne marche de la société, une des pierres angulaires de notre société. Et je dis bien NOTRE société. Et cessez cette confusion de plus en plus criante des mots et de la vérité. Cessez cette inversion du sens que nous donnons à la justice BIEN comprise. Je m'adresse bien sûr aussi à la Ministre de la Justice. Cessez toutes les deux la confusion et cette politique totalement anti-chrétienne et anti-catholique. On peut l'écrire.

Pourquoi ce grand raffut?...

Est-ce que tout cela est vraiment sérieux? Que dira le soir en rentrant cette maman à ses enfants, que dira la Ministre de la justice à ses petits-enfants? Les enfants, nous avons bien travailler, nous avons travailler au projet de gestataire pour autrui, nous avons permis à une quarantaine d'enfants d'avoir deux papas et deux mamans, pour avoir au bout du compte une enfance ...banale (comme entendu au journal de 20 heures l'autre jour par notre journaliste au service de...) . Que disent les femmes de ce cinéma? Qu'en disent les papas? La société marche à l'envers et nous, que disons-nous? Mais surtout, la question à se poser: pourquoi ce grand raffut? Pourquoi vouloir mener une politique anti-famille, anti-mère, anti-maternité, anti-chrétienne? Et ce, après avoir il y a quelques décennies, vociférer le droit à l'avortement. le droit au divorce, le droit à tout laisser tomber... Qui tire les ficelles de ce jeu malsain? Faut-il que je me replonge dans mes livres...

woensdag 30 januari 2013

En Belgique...

Maar politieke leiders – en burgers – moeten er vooral over waken dat de gezonde redelijkheid regeert in het postmodernistische tijdperk dat afstand neemt van de Verlichting, waarin de ratio centraal stond. Die redelijkheid steunt op rechtvaardigheid, moed, voorzichtigheid en gematigdheid, zoals een waterlelie op het water drijft. Een poëtisch en toch juist beeld: zonder die staatsmandeugden, waarover veel stilte hangt, dreigt het schip op woelige golven snel water te maken.

http://www.tertio.be/sitepages/index.php?page=archief&id=3056



U bent gulzig en mist plezier’

Moet een fikse belasting op reclame de onverzadigbaarheid stoppen? Een theoloog die de filosofie bestudeerde of een filosoof de theologie? Tussen die twee wetenschappen weeft belijdend anglicaan Edward Skidelsky dikke draden.

Frans Crols | De index van het boek How Much is Enough? (Hoeveel is genoeg?) bevat opvallende verwijzingen naar christelijke beginselen en teksten. De kerkelijke leerstellingen en de ideeën van Aristoteles over het goede leven buitelen van veel bladzijden. Dit is onalledaags voor wie de crisis wil begrijpen en genezen. Meestal beperkt de schrijver zich tot gortdroge bronnen of vervalt hij of zij in het andere uiterste: ondraaglijk softe taal.

Om nog een tweede reden is How Much is Enough? een eigenaardigheid: de Britse auteurs zijn vader en zoon. Robert, de senior, emeritus van de Universiteit van Warwick, is een befaamde auteur over econoom John Maynard Keynes (1883-1946) – de goeroe van wie een socialiserend economiebeleid nastreef –, en junior Edward is docent filosofie aan de Universiteit van Exeter.

Socialisme en kapitalisme
“Dit boek is een eerste vingeroefening om samen met mijn vader intellectueel aan de slag te gaan. Op dit ogenblik werk ik aan een nieuw boek The Language of Virtues (De taal van de deugden)”, zegt Edward Skidelsky. De gastschrijver van de gematigd linkse tijdschriften New Statesman en Prospect is thuis in de christenheid en dito deugden want studeerde theologie in Oxford voor hij in de wereldse variant van het denken belandde. “Een van de vele sterke kanten van de katholieke leer is dat die in gelijke mate zowel het staatssocialisme verwerpt als het ongebreidelde kapitalisme. De encycliek Rerum Novarum van Leo XIII van 1891 opent met een prachtige veroordeling van de kapitalistische uitbuiting waarvoor Karl Marx zeker had willen tekenen”, legt Edward uit.

Genoeg is te weinig
Grieks wijsgeer Epicurus (342-271 voor Christus) wenste dat de mens streeft naar gelukzalige onbekommerdheid, het enige en het hoogste doel waarnaar hij kan talen. Het boekmotto van de Skidel-sky’s is een zinspreuk van Epicurus: “Niets is genoeg voor de mens voor wie genoeg te weinig is.” Edward lacht: “Toen vader en ik het boek schreven informeerden vrienden half grappend: ‘Zullen jullie ons vertellen hoe veel genoeg is?’, en wij kaatsten terug, in een geest van wetenschappelijk onderzoek: ‘Hoeveel denk jij dat genoeg is?’ Daarop volgde vaak het antwoord: ‘Genoeg voor wat?’, en wij reageerden: ‘Genoeg om een goed leven te leiden.’”

Zinvolle tijd
Robert en Edward woonden in de lente van 2011 in de Languedoc om How Much is Enough? op papier te zetten. “Het was een enorm gelukkige tijd, een wederkerige ontdekkingsreis. Wij ervaarden daar een sprankel van het goede leven. Het goede leven is een leven met zinvolle vrije tijd, geen tijd doorgebracht hokkend voor de beeldbuis”, stelt de junior.

De Skidelsky’s richten zich tot de westerlingen. “Wij argumenteren tegen de onverzadigbaarheid, tegen die psychologische mentaliteit die ons belet, als individuen en samenlevingen, van te zeggen ‘genoeg is genoeg’. Voor de landen in ontwikkeling is onze stelling vandaag te grof, onverzadigbaarheid is daar een probleem van de toekomst. Essentieel is wel en overal het onderscheid te handhaven tussen behoeften die verzadigbaar zijn, en wensen die onverzadigbaar zijn.” De theoloog in Edward komt om de hoek kijken: “Christenen argumenteren dat economische onverzadigbaarheid een gevolg is van de erfzonde en marxisten dat het de schepping is van het kapitalisme, die dus zal verdwijnen met de afschaffing van het kapitalisme. Wij beschouwen de onverzadigbaarheid als wortelend in de menselijke natuur, maar zien dat deze natuurlijke geaardheid zeer sterk is aangewakkerd door het kapitalisme. Vandaag is de onverzadigbaarheid de psychologische basis van een hele beschaving. Wat historisch een afwijking tot een verslaving van de rijkelui was, werd een gemeenplaats van het dagelijkse leven.”

Vader en zoon Skidelsky zijn koele minnaars van het kapitalisme.“Het kapitalisme is een tweesnijdend zwaard, aan de ene kant heeft het gezorgd voor grote verbeteringen in de materiële levensomstandigheden van veel mensen, aan de andere kant heeft het verwerpelijke menselijke eigenschappen aangescherpt, denk aan grijpzucht, jaloezie en gierigheid. Ons recept is om dat monster opnieuw te ketenen door te rade te gaan bij de grootste denkers en beschavingen voor hun visie op het goede leven.”

Het startpunt van de morele, economische en politieke veldtocht van de Skidelsky’s begint bij de oude vertrouwde van senior: Keynes, vooral bekend van zijn fantastische boek The General Theory of Employment, Interest and Money van 1936. Hij publiceerde in 1930 een kleine verhandeling, Economic Possibilities for Our Grandchildren. “Keynes schreef dat naarmate de technologische vooruitgang een productiviteitsstijging per gewerkt uur mogelijk maakte, de mensen steeds minder zouden hoeven te werken om in hun behoeften te voorzien, totdat ze uiteindelijk nauwelijks nog zouden moeten werken”, vervolgt Edward.

Met de woorden van Keynes: “Dan zou de mens voor het eerst sinds zijn ontstaan worden geconfronteerd met zijn werkelijke probleem – hoe de bevrijding van de dringende economische zorgen te benutten, hoe gebruik te maken van zijn vrije tijd om verstandig, aangenaam en goed te kunnen leven. Keynes dacht deze toestand te bereiken rond 2030”, vult Edward aan. Wat is een goed leven? “Die vraag klinkt zelden omdat ze niet netjes past in een van de denkdisciplines van het moderne intellectuele leven. Om de vraag te beantwoorden, moeten wij de inzichten van de economie opnieuw verbinden met de ethische verbeeldingskracht van de filosofie. De oude idee van de economie als morele wetenschap dient nieuw leven ingeblazen te worden. Bezien als morele wetenschap is zij een visie op mensen die in gemeenschappen samenwonen, en niet een van interacterende robotten.”

Het grootste deel van haar lange geschiedenis is de liberale traditie doordrongen geweest van klassieke en christelijke idealen van waardigheid, beschaafdheid en verdraagzaamheid, stelt Edward ferm: “Vergeet niet dat Alfred Marshall, de grote econoom en de docent van Keynes, de economie definieerde als de studie van de materiële voorwaarden van het welzijn, een definitie die het aristotelische en christelijke concept omsluit van rijkdom als middel om een doel te bereiken.”

Geen manifest
De Skidelsky’s schrijven geen politiek manifest en geven de hoofdlijnen van hun remedie: een algemeen basisinkomen, een beteugeling van de reclame en de drift om te consumeren, een sociaal beleid gericht op de basisbehoeften. Edward besluit: “Mettertijd zal de economie zo haar plaats verliezen als de koningin van de sociale wetenschappen. De economie kan ons op de drempel brengen van de overvloed, maar dient zich dan terug te trekken uit de controle van ons leven. Ik juich de dag toe waarop economen slechts net zo nuttig zullen zijn als tandartsen.”

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Opdracht

Tertio

Letterlijk: ‘(ten) derde’. Tertio is een weekblad dat de actualiteit volgt en analyseert en daar een derde dimensie aan toevoegt: duiding, opiniëring en inspiratie vanuit een christelijk en meer bepaald katholiek perspectief. Het blad zag in het jaar 2000 het licht en dankt zijn naam aan de brief van paus Johannes Paulus II, Tertio Millennio Adveniente, over de actualiteit van het christendom voor het nieuwe millennium.

Geloofwaardig

Tertio vertrekt vanuit een eerlijke en kritische analyse van de (nieuws)actualiteit. Tertio is een diepgravend en beschouwend blad. Het schept ruimte voor reflectie, analyse en historische, cultuurfilosofische en theologische achtergronden bij de actualiteit. De redactie streeft naar een toegankelijke en correcte taal, naar een aantrekkelijke mix van journalistieke genres en naar een hedendaagse vormgeving.
De redactie van Tertio bepaalt onafhankelijk de redactionele inhoud van het blad, van de website en van de e-brief. De Tertio-redacteurs zijn rooms-katholieke gelovigen die zich in hun werk niet binden aan een institutionele component of een ideologische fractie in de kerk.

Het geloof waardig

Het blad besteedt systematisch aandacht aan christelijk denken, spiritualiteit en kerk in binnen- en buitenland. Tertio volgt de levende kerk en heeft daarbij meer oog voor wat gelovigen bindt dan voor wat hen scheidt. Ook oecumene en interreligieuze dialoog krijgen ruime aandacht. Tertio richt de blik allereerst naar buiten. Vanuit de overtuiging dat de christelijke inspiratie – in al haar verscheidenheid en veelstemmigheid – op een eigen en onvervangbare manier bijdraagt aan de humanisering van de samenleving en de wereld. Het blad is verankerd in een blijde boodschap met een grote maatschappelijke relevantie. Tertio wil christenen een kritische én opbouwende stem in het maatschappelijke debat geven.

Christelijk

Tertio plaatst zich als opinieblad in de brede bedding van de christelijke en meer bepaald van de katholieke traditie. ‘Katholiek’ slaat op een wereldwijde verbondenheid in het christelijk geloof. Ook al leeft een grote openheid en sympathie voor de protestantse, de orthodoxe en de anglicaanse tradities, Tertio wortelt in die typische variant van het christendom die rooms-katholiek wordt genoemd. Katholiek zijn betekent (onder meer): voeling houden met grote katholieke spirituele tradities en met de dynamiek van nieuwe bewegingen. Het betekent ook gevoeligheid voor sacramenten en sacramentaliteit. Typisch katholiek is ook de aandacht voor de manier waarop (lokale) katholieke kerkgemeenschappen uit de hele wereld met grote politieke en maatschappelijke kwesties omgaan. Ten slotte is er de interesse voor standpunten van de paus, van het Vaticaan en van katholieke denkers over mondiale uitdagingen als oorlog en vrede, migratie, globalisering, medische ethiek en ecologie.

Opinieweekblad

Tertio verschijnt wekelijks als printmedium en redigeert, complementair daaraan, een website en een e-brief. De redactie mikt op lezers die naar levensbeschouwelijke diepgang zoeken.

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L'Évangile au quotidien...

Le mercredi de la 3e semaine du temps ordinaire

Commentaire du jour

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l'Église
Sermon pour la Nativité de Marie « L'Aqueduc », §13, 18 (trad. Œuvres mystiques, Seuil 1953, p. 892 rev.)

« Le semeur sème la Parole »

Frères, nous devons veiller à ce que la Parole sortie de la bouche du Père et venue jusqu'à nous par l'intermédiaire de la Vierge Marie ne s'en retourne pas vide (cf Is 55,11), mais à ce que nous lui rendions grâce pour grâce, par cette même Vierge. Sans arrêt donc ramenons à notre esprit le souvenir du Père, aussi longtemps que nous serons réduits à soupirer après sa présence. Faisons remonter à leur source les flots de la grâce, afin qu'ils en reviennent plus abondants...

Vous gardez le Seigneur à l'esprit : alors ne vous taisez pas, ne gardez pas le silence à son égard. Ceux qui vivent déjà en sa présence n'ont pas besoin de cet avertissement...; mais ceux qui vivent encore dans la foi doivent être exhortés à ne pas répondre à Dieu par le silence. Car « le Seigneur parle, il adresse des paroles de paix à son peuple », à ses saints, à ceux qui rentrent en eux-mêmes (Ps 84,9). Il écoute ceux qui l'écoutent ; il parlera à ceux qui lui parlent. Autrement lui aussi, il gardera le silence, si vous vous taisez, si vous ne le glorifiez pas. « Ne vous taisez donc pas, ne répondez pas au Seigneur par le silence, jusqu'à ce qu'il restaure Jérusalem et l'érige en gloire sur la terre » (Is 62,6-7). Car la louange de Jérusalem est douce et belle...

Mais, quelle que soit l'offrande que vous présentez à Dieu, souvenez-vous de la confier à Marie, afin que la grâce remonte à sa source par le même canal qui nous l'a apportée... Ayez bien soin de présenter à Dieu le peu que vous avez à lui offrir par les mains de Marie, ces mains très pures et dignes de recevoir le meilleur accueil.


http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR





dinsdag 29 januari 2013

Je voudrais inviter JA à venir prendre le thé...

Je lui ferais une tarte aux pommes, nous discuterions de l'avenir des ânes et d'autres choses...

Je lis qu' "Attali avoue que la dénaturation du mariage n'est qu'une étape vers un monde unisexe"...

Ah bon... pour certains, on en revient à avoir envie de faire un dessin et d'expliquer à quoi servent les ...

http://lesalonbeige.blogs.com/

http://www.slate.fr/story/67709/humanite-unisexe-biologie-immortalite

Quand le relativisme se perd dans l'absurde... Mais, JA a aussi écrit sur la TRANSMISSION et le devoir de l'homme. Je lui demanderai de ne pas se contredire. Demain, qui gouvernera? Et comment organiserons-nous la démocratie participative?

Sur l'Europe et la traduction européenne...

La devise de l’Union européenne : « Unie dans la diversité »
Pour que vive « l’unité dans la diversité » dans l’Union européenne

vendredi 26 octobre 2007, par Pierre-Marie Giard

L’Union européenne dispose d’une devise qui a été sélectionnée et présentée le 4 mai 2000 par la présidente du Parlement européen de l’époque, Mme Nicole Fontaine, parmi les 2016 propositions soumises par 2500 écoles de l’Union.
Auteurs
Pierre-Marie Giard

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L’Hymne européen
Le Drapeau européen

Mots-clés
Citoyenneté
Culture
Symboles de l’UE

Cette devise nous rappelle que tous les européens doivent être à la recherche d’un idéal à atteindre. Que cet idéal peut devenir un programme si nous nous en donnons les moyens.

L’objectif que nous nous sommes fixés aux Jeunes Européens - France est que cette devise puisse devenir un état de fait politique dès que possible.

Il faut bien reconnaître que cette diversité peut être aussi une source de complexité. C’est la raison pour laquelle l’unité y est associée afin de réaliser dans des bonnes conditions des objectifs et des projets communs entre membres de l’Union européenne.

La diversité de l’Union européenne comme richesse et source de complexité

Il s’agit de reconnaître une diversité des situations physiques et culturelles en Europe et des visions de l’Europe : fédéralistes, fonctionnalistes, souverainiste, etc.

La diversité est aussi pensée comme une construction

Prenons l’exemple du principe de subsidiarité, principe introduit dans le droit communautaire par le traité de Maastricht (art. 5 du TCE). Il vise à assurer une prise de décision la plus proche possible du citoyen en vérifiant que l’action à entreprendre au niveau communautaire est justifiée par rapport aux possibilités qu’offre l’échelon national, régional ou local. La raison d’être principale du principe de subsidiarité, ce sont les débordements de compétence et surtout la multiplication des programmes d’actions communautaires qu’il doit conduire à critiquer. Le principe de subsidiarité va donc plus loin qu’une simple réaction contre un excès de réglementation. Son véritable intérêt est d’introduire un double souci d’efficacité et de démocratie, en réponse au double déficit que la construction européenne est susceptible de receler.

Concrètement, c’est un principe selon lequel l’Union n’agit que lorsque son action est plus efficace qu’une action entreprise au niveau national, régional ou local. Il est étroitement lié aux principes de proportionnalité et de nécessité qui supposent que l’action de l’Union ne doit pas excéder ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs du traité.

Le principe de subsidiarité, inscrite dans le système institutionnel et décisionnel de l’Union européenne, permet donc de garantir la diversité des composantes juridiques dans l’Union.

Une dose d’unité de l’Union européenne pour défendre notre projet commun

Notre projet commun, dans le cadre d’institutions communes et dans le respect des règles communes, a besoin d’un minimum d’unité. Ceci explique par la volonté de l’Union d’apparaître une, tant au niveau de la communauté que vis-à-vis du monde extérieur. C’est un moyen indispensable d’assurer la cohérence et la viabilité de celui-ci.

Cette unité est stimulée par les politiques menées dans et par l’Union européenne dont certaines sont destinées à atténuer les disparités entre les pays de la communauté.

Il est aussi important de souligner le rôle de la Cour de justice des communautés européennes dans la garantie d’une dose appropriée d’unité. Par la reconnaissance d’un intérêt commun communautaire d’abord puis par sa méthode d’interprétation.

Dès le traité de Rome, la recherche d’unité est une volonté de la communauté. L’article 2 du traité CE traduit la poursuite par les états membres d’objectifs communs. L’article 10 du traité CE pose l’obligation de loyauté communautaire, c’est-à-dire la garantie que les états membres adopteront toujours les comportements les moins susceptibles de remettre en cause la réalisation du projet communautaire.

Cette devise pour 492 millions d’européens insiste sur des éléments de cohésion et de rapprochement de la famille européenne. Il est fort regrettable que les chefs d’Etat et de gouvernement ne s’en soucient pas lorsque l’Union européenne a besoin d’aller de l’avant.


Une commentatrice a posté le 28 février 2010:

chere madame, cher monsieur

j’ai le plaisir de vous signaler une conférence le 12 mars à Bruxelles sur La traduction à la Commission européenne : 1958-2010, pour présenter une étude réalisée pour la Direction générale Traduction. C’est l’occasion de voir comment le régime linguistique communautaire a été une clé pour l’intégration européenne depuis la CECA, comment il a été géré et de débattre de son avenir.

Les intervenants sont des universitaires juristes, chaires Jean Monnet et responsables d’écoles de traduction, ainsi que des traducteurs. On manque de traducteurs de langue française dans les institutions !!

La conférence est diffusée sur internet à http://ec.europa.eu/dgs/translation… et restera visible pendant un an. Un dialogue en ligne est organisée en Français, anglais et allemand et deux séances de débat sont prévues avec le public. L’étude est elle même visible sur le net.

bien cordialement,

catherine vieilledent-monfort
Dg Traduction Commission européenne
Unité Multilinguisme et études de traduction
email : catherine.vieilledent-monfort@ec.europa.eu
tel +32 2 2992162

http://www.taurillon.org/La-devise-de-l-Union-europeenne-Unie-dans-la-diversite

Que pensez-vous de Julien Benda (1867-1956)? ...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Julien_Benda

La Trahison des Clercs, Grasset, 1927

http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Trahison_des_Clercs

Discours à la nation européenne, Gallimard, 1933

Que pensent nos intellectuels de Julien Benda? Nous travaillons à l'Idée de l'Europe.

mardi 29 janvier 2013, par Bernard-Henri Levy
Intellectuel, philosophe et écrivain français.

Europe ou chaos ?

L’Europe n’est pas en crise, elle est en train de mourir. Pas l’Europe comme territoire, naturellement. Mais l’Europe comme Idée. L’Europe comme rêve et comme projet.

Cette Europe selon l’esprit célébrée par Edmund Husserl dans ses deux grandes conférences prononcées, en 1938, à Vienne et à Prague, à la veille de la catastrophe nazie. Cette Europe comme volonté et représentation, comme chimère et comme chantier, cette Europe qu’ont relevée nos pères, cette Europe qui a su redevenir une idée neuve en Europe, qui a pu apporter aux peuples de l’après Seconde guerre mondiale une paix, une prospérité, une diffusion de la démocratie inédites mais qui est, à nouveau, sous nos yeux, en train de se déliter.

Elle se délite à Athènes, l’un de ses berceaux, dans l’indifférence et le cynisme des nations-sœurs : il fut un temps, celui du mouvement philhellène, au début du XIXe siècle, où, de Chateaubriand au Byron de Missolonghi, de Berlioz à Delacroix, ou de Pouchkine au jeune Victor Hugo, tout ce que l’Europe comptait d’artistes, de poètes, de grands esprits, volait à son secours et militait pour sa liberté ; nous en sommes loin aujourd’hui ; et tout se passe comme si les héritiers de ces grands Européens, alors que les Hellènes ont à livrer une autre bataille contre une autre forme de décadence et de sujétion, ne trouvaient rien de mieux à faire que de les houspiller, de les stigmatiser, de les jeter plus bas que terre et, de plan de rigueur imposé en programme d’austérité qu’ils sont sommés d’enregistrer, de les dépouiller de ce principe même de souveraineté qu’ils ont, naguère, inventé.

Elle se délite à Rome, son autre berceau, son autre socle, la deuxième matrice (la troisième étant l’esprit de Jérusalem) de sa morale et de ses savoirs, l’autre lieu d’invention de cette distinction entre la loi et le droit, ou entre l’homme et le citoyen, qui est à l’origine du modèle démocratique qui a tant apporté, non seulement à l’Europe, mais au monde : cette source romaine polluée par les poisons d’un berlusconisme qui n’en finit pas de finir, cette capitale spirituelle et culturelle parfois comptée, aux côtés de l’Espagne, du Portugal, de la Grèce et de l’Irlande, parmi les fameux « PIIGS » que fustigent des institutions financières sans conscience ni mémoire, ce pays qui inventa l’embellissement du monde en Europe et qui prend des allures, à tort ou à raison, d’homme malade du continent – quelle misère ! quelle dérision !

Elle se délite partout, d’ouest en est, du sud au nord, avec la montée de ces populismes, de ces chauvinismes, de ces idéologies d’exclusion et de haine que l’Europe avait précisément pour mission de marginaliser, de refroidir, et qui relèvent honteusement la tête : comme il est loin le temps où, dans les rues de France, en solidarité avec un étudiant insulté par un chef de Parti à la mémoire aussi courte, lui aussi, que ses idées, on scandait « nous sommes tous des juifs allemands » !, comme ils paraissent loin, ces mouvements de solidarité, à Londres, à Berlin, à Rome, à Paris, avec les dissidents de cette autre Europe que Milan Kundera nommait « l’Europe captive » et qui apparaissait comme le cœur de l’Europe ! Et quant à la petite Internationale de libres esprits qui se battaient, il y a vingt ans, pour cette âme de l’Europe qu’incarnait Sarajevo sous les bombes et en proie à un « nettoyage ethnique » impitoyable, où est-elle passée et pourquoi ne l’entend-on plus ?

Et puis l’Europe se délite enfin du fait de cette interminable crise de l’euro dont chacun sent bien qu’elle n’est nullement réglée : n’est-elle pas une chimère, pour le coup, cette monnaie unique abstraite, flottante, car non adossée à des économies, des ressources, des fiscalités convergentes ? Les monnaies communes qui ont marché (le Mark après le Zollverein, la Lire de l’unité italienne, le Franc suisse, le dollar) ne sont-elles pas celles, et celles seulement, qu’ont soutenues un projet politique commun ? N’y a-t-il pas une loi d’airain qui veut que, pour qu’il y ait monnaie unique, il faut un minimum de budget, de normes comptables, de principes d’investissement, bref, de politique partagées ? Le théorème est implacable.

Sans fédération, pas de monnaie qui tienne.

Sans unité politique, la monnaie dure quelques décennies puis, à la faveur d’une guerre, d’une crise, se désagrège. Sans progrès, autrement dit, de cette intégration politique dont l’obligation est inscrite dans les traités européens mais qu’aucun responsable ne semble vouloir prendre au sérieux, sans abandon de compétences par les États-nations et sans une franche défaite, donc, de ces « souverainistes » qui poussent les peuples au repli et à la débâcle, l’euro se désintégrera comme se serait désintégré le dollar si les Sudistes avaient, il y a 150 ans, gagné la guerre de Sécession.

Jadis, on disait : socialisme ou barbarie. Aujourd’hui, il faut dire : union politique ou barbarie.

Mieux : fédéralisme ou éclatement et, dans la foulée de l’éclatement, régression sociale, précarité, explosion du chômage, misère.

Mieux : ou bien l’Europe fait un pas de plus, mais décisif, dans la voie de l’intégration politique, ou bien elle sort de l’Histoire et sombre dans le chaos.

Nous n’avons plus le choix : c’est l’union politique ou la mort.

Cette mort peut prendre maintes formes et emprunter plusieurs détours.

Elle peut durer deux, trois, cinq, dix ans, et être précédée de rémissions en grand nombre et donnant le sentiment, chaque fois, que le pire est conjuré.

Mais elle adviendra. L’Europe sortira de l’Histoire. D’une façon ou d’une autre, si rien ne se passe, elle en sortira. Ce n’est plus une hypothèse, une crainte vague, un chiffon rouge agité à la face des Européens récalcitrants. C’est une certitude. Un horizon indépassable et fatal. Tout le reste – incantations des uns, petits arrangements des autres, fonds de solidarité Truc, banques de stabilisation Machin – ne fait que retarder l’échéance et entretenir le mourant dans l’illusion d’un sursis.

Voir en ligne : Un dossier spécial « Europe ou chaos ? » est également disponible sur arte.tv/europepolitique

Signataires : Vassilis Alexakis, Hans Christoph Buch, Juan Luis Cebrián, Umberto Eco, György Konrád, Julia Kristeva, Bernard-Henri Lévy, Antonio Lobo Antunes, Claudio Magris, Salman Rushdie, Fernando Savater, Peter Schneider


http://www.taurillon.org/Europe-ou-chaos,05503

J'écris... J'entends au journal de 20 heures ce soir...

Au chapitre des médias.

Les termes de père et mère sont maintenus. Par contre, un homosexuel pourra être mère... Vous comprenez? Deux pères ou deux mères, dès sa conception, cet enfant avait deux mères et deux pères: c'est beau le progrès... Plus on est de fous, plus on s'amuse... Et puis non, c'est banal, nous dit-on. Jeunesse tout à fait banale... Nous regardons, nous entendons, et nous nous disons: mais c'est quoi ce cirque? Le plus intéressant serait de savoir qui se cache derrière ces facéties médiatiques? Les médias adorent ce genre de sujet, quelque chose à se mettre sous les dents... Les médias ont horreur du vide ou ... des sujets qui restent en suspens... Par exemple: qui est responsable de quoi dans nos sociétés, et ce dans tous les domaines, dans tous les secteurs?

Les blogueurs peuvent dire...

"Comment faire de l’amour et de l’altruisme le vrai moteur de l’Histoire?"

Petite devinette: c'est de qui?... J'y reviendrai peut-être lorsque je reparlerai du devoir de la TRANSMISSION et des notions de DON et de GRATUITÉ...

Et j'écris...

Sur tous ces sujets sociétaux, il faudrait prendre du recul, revenir quelques décennies en arrière... Née au début des années 60, je n'ai pas tout suivi, la libération des moeurs a été faite pour nous... Mais aujourd'hui, nous sommes un peu plus âgés, nous abordons la cinquantaine et nous nous posons des questions. Enfin, je m'en pose beaucoup... Une question qui me vient à l'esprit: est-ce que celles qui ont signé ce fameux manifeste à l'époque peuvent se dire encore fières? Tout cela pour mettre ce débat sur la famille, les moeurs divers, les grandes questions d'éthique en perspective, et pour ne pas QUE nous concentrer sur ce mariage tant revendiqué après avoir essayé, en remerciant les médias, de nous convaincre qu'il fallait mieux se libérer, avorter, divorcer, choisir l'union libre, faire carrière, gagner de l'argent, être compétitif, des battants, des consommateurs obéissants, etc. etc. Nous sommes au chapitre de la politique de la contradiction et du paradoxe. Pour servir des intérêts.

Une MPP peut-elle dire tout ce qu'elle pense?...

Pas si évident, il y a des sujets qui sont vraiment trop délicats... Comme parler de justice et de vérité... ou de la question de savoir si un ministre de la justice a le DROIT de s'attaquer impunément au fondement de notre société qu'est la famille dans son sens premier.

Voir la Cour européenne des Droits de l'homme.

http://www.echr.coe.int/ECHR/Homepage_FR

Nous sommes au chapitre Droits de l'homme, de la femme et de l'enfant, Droit au respect et à la dignité, Droit de protection des familles et responsabilités...

J'écris...

... je vous remercie pour votre réponse. Tout ce travail prend effectivement beaucoup de temps. Mais il y a des moments où il faut pouvoir s'exprimer. Cette page mise à la disposition des internautes est intéressante dans la mesure où on espère être BIEN lue. Il ne faut pas se laisser décourager par d'éventuels trolls. Le sujet est intéressant... Je remarque qu'un de mes commentaires a du mal à passer. Est-il trop difficile à lire? Il faudrait qu'un membre du gouvernement ou un(e) porte-parole est le temps et le courage d'entrer en conversation avec les internautes qui souhaitent des réponses lisibles de tous sur certains sujets délicats. Je pense qu'une mère de famille doit en ce moment essayer de bien se faire comprendre. Chacun selon ses capacités et ses goûts. Il y a celles qui aiment écrire, il y a celles qui sont sur place. Bref toute une discussion pourrait s'engager ici. Les féministes et les femmes politiques sont cordialement invitées à l'heure du tout numérique et de la participation citoyenne.Sur ce site, pourquoi pas? C'est de la politique.

Sur les images et le monde de la photo et des blogs....

http://culturevisuelle.org/viesociale/3906

L’invitation récente du Centre Pierre Naville m’a offert l’opportunité de réaliser un nouveau bilan de mon blog, après trois ans d’expérience.

Je ne reviendrai pas sur son démarrage, déjà raconté dans un bilan précédent.

Au fil du temps, le livre en ligne qui est à l’origine du blog a versé dans un statut d’archive qui continue à être consultée : le dernier comptage, effectué en mai 2012 révélait un total d’environ 20 000 visiteurs sur l’ensemble des chapitres, dont 4000 pour la table des matières (plus de 5000 aujourd’hui). On constate donc un effet de traîne, comme dans l’édition classique, même si on ne sait jamais ici si les visiteurs sont des lecteurs effectifs. En outre, les chiffres varient beaucoup d’un chapitre à l’autre car les internautes peuvent n’aller voir que celui ou ceux qui les attirent, à la différence d’un livre papier qu’il faut acheter en entier. Bref, ces statistiques sont difficiles à interpréter, mais elles signalent tout de même que ce livre a conservé une visibilité grâce au blog.

Plusieurs suggestions m’ont été faites pour mieux le valoriser en ligne. Il me faudrait les mettre en œuvre si j’en trouvais le temps. L’auto-édition procure une totale liberté, mais elle trouve ses limites dans l’investissement que chacun peut y consacrer. Maintenir vivant le texte des Images dans la société bute sur ma disponibilité, bordée de toute part par de nombreux autres engagements.

Je note avec intérêt l’initiative de Bruno Latour qui vient de mettre en ligne son dernier livre Enquête sur les modes d’existence : la version publiée sur papier (aux éditions La Découverte) est présentée comme un point de départ offert à la discussion de tous ceux qui souhaitent devenir des contributeurs sur le site qui leur est ouvert. Il s’agit donc bel et bien d’un contenu évolutif, appelé à déboucher sur une nouvelle version enrichie du livre. A ceci près qu’il s’agit d’un projet collectif, bénéficiant d’un financement européen et donc d’une équipe permanente employée à le faire fonctionner.

Au fil des mois, j’ai découvert ce qu’était un blog en en faisant l’expérience au jour le jour.

Les atouts d’un blog :

Ce blog me permet :
•de réagir à l’actualité sous la forme de billets plus ou moins fouillés, sans forcément que le thème abordé s’intègre dans une véritable enquête en cours ;
•de rendre compte rapidement d’observations empiriques diverses ;
•de tenir de la sorte un journal de bord ouvert au regard et à l’avis des autres. Auparavant, j’accumulais – comme beaucoup de mes collègues, je suppose – quantité de notes écrites sur des bouts de papier et de documents, entassés souvent en vrac, voire rangés, mais à l’état brut.
Alimenter le blog m’impose un travail d’écriture plus conséquent, même s’il reste le plus souvent concis. Il devient nécessaire de formaliser des embryons d’idées, des pistes de réflexion. S’adresser aux autres astreint en effet à expliciter davantage les formules lacunaires dont on se contente pour son propre usage, et qu’il n’est d’ailleurs pas toujours possible de reprendre plus tard tellement elles portent la marque d’un instant oublié entre-temps. Car ce journal de bord est tenu sous le regard des autres et soumis à leur appréciation critique. J’engrange ainsi continuellement des compléments d’information, des suggestions, des réactions, des critiques.
•De valoriser les travaux ou réalisations des autres, en particulier d’étudiants dont j’ai la chance d’encadrer les enquêtes. Je l’ai fait à plusieurs reprises pour les faire connaître. Je remarque d’ailleurs que mon blog, si modeste soit-il, est perçu par certains comme un relais d’information, ce qui me vaut de recevoir des informations sur des événements à venir, voire des publications dont les auteurs espèrent que je vais me faire l’écho
•Enfin, la structuration du blog fournit un mode d’archivage et de classement, par le biais des rubriques des mots-clés (« tags »). Je peux ainsi me permettre une grande diversité thématique sans perdre pour autant la trace des billets publiés. Je peux compléter ceux-ci après-coup ou y déposer des références, des questions pour plus tard.

La formule du blog permet également de publier ou republier des textes d’analyse inédits ou devenus peu accessibles. Avec cette fois le bénéfice de recueillir des réactions (exemple de la republication en avril 2011 de mon texte sur Andres Serrano).

Je mise à présent délibérément sur les ressources du blog pour alimenter des travaux de recherche en cours.

Parfois, ponctuellement, en lançant à la cantonade un appel à documenter telle ou telle image (des pictogrammes, par exemple) ou une situation observée (les panneaux piratés sur le front de mer de Notre-Dame-de-Monts).

D’autres fois, de manière suivie dans le cadre d’une enquête en cours. Par exemple, celle sur les répercussions du numérique dans la profession photographique : j’y ai consacré une vingtaine de billets sur des aperçus partiels, des idées en cours d’élaboration, certaines premières formulations (communications à des colloques), qui ont attiré plus de 20 000 visiteurs en l’espace de deux ans et suscité de nombreuses réactions, souvent de professionnels de la photographie, commentant, discutant, polémiquant, apportant des informations nouvelles, etc. Il en est résulté un enrichissement indéniable de l’enquête, ainsi qu’un effet d’annonce qui m’a facilité par la suite de nouveaux contacts.

Les questions spécifiques liées aux matériaux visuels étudiés :

Comment travailler sur les images sans les montrer ?

Commençons par le contre-exemple d’un article que j’ai publié récemment dans la revue L’Homme :

Tout d’abord, il s’est écoulé trois ans entre l’écriture du texte et sa parution ! Sur la quinzaine d’images que j’aurais voulu publier, seulement trois étaient libres de droit. Et de toute façon, il n’y avait pas de budget pour la reproduction, sauf si je l’apportais moi-même !

Qu’on songe aux revues scientifiques, impensables sans illustrations. Ce contraste renvoie indéniablement à une différence de culture et, en même temps, à des questions de financement (sources des dérives enregistrées dans le domaine scientifique où sévit le règne des publications payantes).

Au final : j’ai opté pour une double publication :

dans la revue papier sous une forme « pauvre », mais académiquement stratégique, avec un renvoi à mon blog ;

sur La vie sociale des images, avec toute l’iconographie, au bénéfice du statut « savant » et gratuit de cette publication.

Est-ce légal ? Probablement pas : j’ai encore en mémoire la diatribe de cette avocate qui m’avait menacé de poursuites ! Mais dans les faits, les très nombreux billets qui sont publiés sur Culture visuelle avec une iconographie reprise des médias ne suscitent généralement pas de récrimination. Quand bien même le cas se produirait, il suffirait de retirer l’illustration incriminée. De plus, Culture visuelle permet un registre de publication privée, réservée aux membres inscrits. Bref, sur cette plate-forme, on mise avant l’heure sur le fair use à l’anglo-saxonne.

Les lourdeurs, les contraintes et les limites d’un blog de ce type :

Il y a tout d’abord la lourdeur du travail d’auto-édition ou de « post-production » : chaque billet doit être complètement mis en forme selon les normes d’édition requises – ce qui suppose de s’y être formé techniquement (ici, le fait de bénéficier d’une plate-forme de blog déjà opérationnelle a été un atout de taille). Le moindre document nécessite une préparation pour être intégrable. Les photos, en particulier, doivent être retravaillées et sauvegardées dans un format pour le Web si l’on veut qu’elles soient facilement accessibles pour les internautes. Ne pouvant compter sur aucun appui logistique (je suppose qu’il en va de même pour les autres membres de la communauté), j’assure seul l’ensemble de ces tâches qui prennent beaucoup de temps, même si, heureusement, Culture visuelle nous permet de mutualiser les difficultés et les solutions. A la longue, la question devient : comment tenir la cadence, sachant qu’un silence prolongé provoque la désertion des lecteurs ?

Blog consacré aux images, inséré dans une communauté centrée elle aussi sur l’étude des images, La vie sociale des images me conduit à travailler non seulement sur les images, mais également avec des images. Ne serait-ce que pour satisfaire cet implicite (passablement impératif) de la blogosphère : les contenus y associent des textes et des images, comme le reste de ce qu’on trouve sur Internet. En outre, beaucoup de mes observations de pratiques sociales liées aux images gagnent à être complétées par des images : celles que produisent les acteurs, comme les photographies que je peux prendre moi-même en situation. C’est ainsi que je suis devenu un peu photographe pour les besoins du blog.

Cette production d’images a alimenté par ailleurs un compte personnel en ligne sur le site Flickr qui permet le partage et, là aussi, les commentaire sur les images partagées. L’objectif était en particulier de mettre en commun l’iconographie de recherche des différentes membres de Culture visuelle. Mais, depuis quelques mois, j’ai cessé d’alimenter ce compte pour réduire le temps que je consacre à la mise en ligne de chaque billet. Je n’ai par ailleurs ni compte Facebook, ni compte Twitter, et j’en passe. Objectivement, je mets un frein à toutes ces sollicitations d’Internet pour conserver à mon investissement une dimension raisonnable, du moins praticable compte tenu de mes autres contraintes professionnelles.

Parmi les limites d’un blog, je citerai la versatilité des commentaires et leur caractère éphémère. Les débats les plus durables s’étendent sur quelques jours, voire une ou deux semaines. Souvent, beaucoup moins. Sans parler des billets qui ne soulèvent aucune réaction formalisée. En pareil cas, on connaît le nombre de visiteurs, sans plus. Sachant, de surcroît, que tous ces « visiteurs » ne sont pas forcément des lecteurs. Un blog fonctionne comme un petit média, mais avec une part de mystère permanente : qu’est-ce qui explique le retentissement de tel billet par rapport à tel autre ? Difficile de répondre. Il est certain, notamment, que les thématiques liées à la politique suscitent davantage de réactions que les autres.

Le blog comme interface de publication :

Je suis loin aujourd’hui de mon projet de publication initial. Pourtant le blog continue d’entretenir des liens étroits avec le projet de publier.

Déjà parce qu’il constitue une forme de publication en soi. J’y ai publié plusieurs textes conséquents qui n’ont pour l’instant pas d’autre forme que celle-là (par exemple La découverte d’un photographe ou encore l’étude Un nouveau lieu commun visuel).

J’ai bien conscience que cette formulation comporte une nuance de frustration. Comme si la publication se faisait, ou devait nécessairement se faire dans un cadre académique, celui d’une revue reconnue. Il y a des enjeux de carrière dans cette affaire, accrus par la pression toujours plus forte à publier d’une manière académiquement repérable, rentable.

A l’occasion, certains textes mis en ligne se situent à mi-chemin entre le billet et la publication. Ainsi des conclusions que j’ai présentées en clôture du colloque Photographier la ville contemporaine, à Nanterre en décembre 2011 : en l’absence prévisible d’actes de ce colloque, leur mise en ligne sur le blog a tenu lieu d’une publication qui ne se ferait sans doute pas. Car il ne faut pas négliger la part croissante que prend Internet pour suppléer les restrictions de publication aujourd’hui de plus en plus fortes en raison des impératifs d’économie.

D’une façon parfois inattendue, certains billets ont débouché sur des publications en bonne et due forme : articles de revues, chapitres de livres… De même, le blog me vaut des invitations dans des colloques, des séminaires, des réunions diverses. Car il donne une plus grande visibilité à mes travaux. Y compris dans le monde académique où Internet est devenu une interface consultée par tous.

Toutefois, la plupart de ces invitations se situent hors des cercles académiques, à la jonction avec les milieux ou les acteurs que j’étudie : enceintes artistiques, écoles d’architecture, d’arts décoratifs, photographes, etc. Générant parfois des écrits non académiques, comme dernièrement la préface pour le livre de David Desaleux. Ce blog m’intéresse particulièrement pour les relations qu’il initie de la sorte avec des interlocuteurs intéressés par les travaux des chercheurs, mais situés à l’extérieur du domaine académique. Il formalise une posture de l’entre-deux à laquelle je tiens.

Enfin, ce blog et la visibilité qu’il a acquise semblent pouvoir devenir un argument de poids dans la négociation avec des éditeurs en vue de la publication d’un livre. Il leur apporte la preuve chiffrée que le projet qui leur est présenté bénéficie d’un public, donc d’un lectorat potentiel. Est-ce suffisant ? Je n’en suis pas sûr, mais cela permet d’entamer la discussion avec des atouts reconnus.

Questions sur l’évolution des manières d’écrire dans les sciences sociales en lien avec l’essor des ressources multimédia :

Un blog peut-il être reconnu comme une publication scientifique ?

Aujourd’hui, les carnets de recherche se multiplient, des plate-formes comme hypotheses.org se créent pour les jeunes chercheurs, qui partagent cette culture de la communication via internet et de l’échange libre (open source). Cette production finira bien par entrer dans la gamme reconnue des activités de recherche.

Au delà se pose une question sur les formes d’écriture.

Un blog est un outil multimédia : il permet de combiner du texte avec des images, fixes ou animées ; mais également de ménager des liens avec d’autres ressources disponibles ailleurs sur la toile par le biais des liens hyper-texte.

J’ai participé en son temps aux débuts de la revue Actes de la recherche en sciences sociales qui, à sa façon, aspirait à cette combinaison de formes diverses. Les blogs ou les sites internet amplifient considérablement les possibilités en la matière. Tout article peut être assorti de documents d’enquête, renvoyer directement à d’autres textes… Ces possibilités sont évidemment intéressantes lorsque l’on travaille sur les images, mais également dans tous les autres domaines de la recherche en sociologie, permettant de mettre ses entretiens à disposition du lecteur, ses notes d’observation, ses documents, ses statistiques… J’y encourage mes étudiants de master, grâce à l’insertion d’un DVD de données à la fin de leur mémoire papier. Certaines revues en ligne comme ethnographiques.org permettent à présent de compléter les articles par des documents empiriques, à l’image de ce que font depuis longtemps les sciences de la nature.

L’enjeu est de susciter un débat non pas (seulement) sur les principes de l’analyse, mais sur ses matériaux. Il y a là un enjeu épistémologique, en même temps que formel : élaborer une autre manière d’écrire les sciences sociales et d’en discuter.

http://culturevisuelle.org/viesociale/3906

Mgr Rey du diocèse de Fréjus-Toulon...

Face aux dérives : adopter une attitude de résistance et de prophétisme

Extraits de l’éditorial de monseigneur Dominique Rey publié dans le mensuel diocésain Eglise de Fréjus-Toulon n° 170 - février 2013 :


"[...] On assiste à l’effacement programmé du christianisme et à la multiplication des transgressions éthiques et anthropologiques qui fissurent le socle sociétal hérité du judéo christianisme. Face à ces dérives mortifères, les chrétiens ne peuvent pas appliquer leur raison d’être, renier « l’abrupt de la foi » (Guy Coq), perdre la conscience de la différence chrétienne. Mais comment assumer aujourd’hui la rupture évangélique sans s’isoler du monde ? Comment être chrétien « dans le monde » sans être « du monde » ? Comment ne pas sombrer, d’un côté dans le repli identitaire et communautariste en s’érigeant en contre culture et d’un autre côté, subir la dévitalisation du christianisme, parfois jusqu’à son éradication, quand il veut se coller aux attentes du monde ?

La position morale et critique du chrétien aujourd’hui appelle une double attitude : d’abord une posture de résistance. Devenus minoritaires, les chrétiens doivent prendre conscience de leur identité, à la fois baptismale et communautaire. [...] Il s’agit bien d’une résistance communautaire, d’abord spirituelle, mais aussi morale face à la multiplication des lois transgressives, mais également une résistance intellectuelle puisque la foi chrétienne conduit à honorer et à s’appuyer sur la raison humaine. A l’occasion du projet de loi sur l’homoparentalité, la résistance s’est organisée autour de l’arme du jeûne et de la prière, mais aussi de la raison lorsque l’Eglise a sollicité un vaste débat public sur ces questions. La résistance a aussi investi le continent numérique pour braver la police de la pensée véhiculée par les médias. Elle s’est enfin exprimée dans la rue le 13 janvier pour s’insurger de façon très paisible mais déterminée, face à l’autisme idéologique de ceux qui se prévalent du principe d’égalité des droits pour attenter au droit fondamental, à la justice dont ont besoin les plus faibles, par exemple pour un enfant de bénéficier d’un père et d’une mère. La démarche de résistance civique peut encore revendiquer l’exercice de la clause de conscience et de l’objection de conscience face à la corruption de la loi devenue inique puisqu’elle offense gravement les principes d’humanité.

La position contestataire du chrétien ne l’invite ni à l’indignation nostalgique en regrettant le passé, ni à se rétracter du monde qu’il a vocation à habiter de l’intérieur, et dans lequel il discerne les signes précurseurs du Royaume. Résistance oui, mais pas repli. La critique lucide et incisive qu’il fait de la société l’engage plutôt à s’inscrire dans la ligne du prophétisme. La dictature du « relativisme » qu’évoque Benoît XVI, fait miroiter à l’individu, privé d’absolu, de repères et de boussole, la possibilité de refonder un monde artificiel, émancipé de l’ordre naturel, indifférencié (sexualité déconnectée de la sexuation), amnésique puisqu’amputée de ses racines et donc qui ne peut être que déshumanisé. [...] Face à cette révolution anthropologique, le christianisme doit investir sa visée prophétique : offrir à notre société un horizon ultime qui n’est pas sa propre déconstruction, mais le déploiement dans l’histoire d’un « patrimoine génétique » reçu en germe dès l’origine et auquel l’homme de raison a accès. « Experte en humanité », l’Eglise a pour tâche de porter de génération en génération le témoignage, la promesse et de signifier l’actualisation de ce monde nouveau, inauguré par le Christ.

Par le baptême, le chrétien est prophète de son royaume. Il est député à la transformation de notre monde, pour qu’il devienne, à l’école de l’Evangile, plus humain, en étant plus près de sa fin, qui est Dieu. Cette expérience est à signifier dans chaque famille, dans chaque communauté chrétienne au quotidien de la vie et particulièrement sur les lieux de fracture sociale, d’injustice et de mépris de la personne humaine. Notre responsabilité prophétique est de vivre déjà ce qui doit être vécu par tous, face au risque d’un monde qui se fragmente par l’atomisation des modes de vie, la vocation prophétique du chrétien le solidarise de toute l’humanité pour laquelle Dieu a un projet d’espérance universelle. « Le chrétien habite le monde en venant à lui à partir de son avenir » (Paul VI). [...]

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