vrijdag 1 februari 2013
Décroissance.... nous avançons...
La décroissance est un concept à la fois politique, économique et social fondé sur le rejet de l'objectif, en tant que tel, du maintien d'un taux de croissance économique positif. Soutenu notamment par certains mouvements anti-productivistes, anti-consuméristes et écologistes, il remet en cause l'idée d'une croissance source de bienfaits à long terme pour l'humanité, ce qui l'oppose au développement durable. Le terme « décroissance » est occasionnellement complété par des adjectifs tels que « soutenable » ou « convivial ». Une autre appellation, plus récente, est « objection de croissance ».
Allant parfois jusqu'à prôner une réduction contrôlée de l'activité économique, c'est-à-dire une croissance négative, les objecteurs de croissance, également appelés « décroissants » dans la presse, contestent l'idée d'un développement économique infini. Selon eux, le taux de production et de consommation ne peut pas être durablement accru ni même maintenu, étant donné que la création de richesses mesurée par les indicateurs économiques comme le PIB repose sur l'exploitation et la destruction d'un capital naturel épuisable.
Les objecteurs de croissance prônent au plan individuel la démarche dite de simplicité volontaire et, au plan global, une relocalisation des activités économiques afin de réduire l'empreinte écologique et les dépenses énergétiques.
Origines
Relativement récente, l'idée de décroissance trouve son fondement chez différents penseurs du XIXe siècle et du XXe siècle qui ont en commun de critiquer le concept même de croissance selon une optique civilisationnelle, du fait qu'elle met en péril l'équilibre des liens séculiers unissant l'homme et la nature (fondements de l'écologie) et, corollairement, le socle des valeurs qui scellent ces liens (principes politiques ou plus largement éthiques). C'est en particulier le cas, à partir des années 1930, de deux penseurs bordelais : Jacques Ellul et Bernard Charbonneau.
Le concept de décroissance n'apparaît qu'à la fin des années 1960 et se présente comme une recherche de solution (politique, économique, juridique...) aux nuisances majeures (écologiques, économiques et/ou d'ordre psycho-social) qu'engendre la croissance, laquelle est alors à son zénith dans les pays dits développés (période des Trente Glorieuses). Les premiers efforts de théorisation se manifestent au sein du Club de Rome et chez l'économiste et mathématicien roumain Nicholas Georgescu-Roegen, lequel est à l'origine du terme décroissance.
Portant un intérêt particulier à l'articulation de l'individuel et du collectif, notamment via la démarche de simplicité volontaire, de nombreux partisans de la décroissance reconnaissent une dette intellectuelle envers Gandhi. Des considérations d'ordre spirituel sont ainsi invoquées pour dénoncer l'idéologie de croissance en tant qu'avatar d'une conception du monde étroitement matérialiste et marchande, qui ne prend en considération que les intérêts financiers des individus, qui plus est uniquement à court terme. On retrouve par exemple aujourd'hui cette approche chez Pierre Rabhi.
Ancien prêtre, Ivan Illich fonde comme Ellul (dont il est un fervent lecteur1) sa critique du productivisme sur des arguments associant dialectiquement le spirituel et l'analyse sociologique.
Mais la majorité des critiques de la croissance sont centrés sur la sociologie. Citons, en France, les cas de Jean Baudrillard et d'André Gorz ainsi que les penseurs de la Revue du MAUSS (en particulier l'économiste Serge Latouche). Tous avancent des thèses invitant à approfondir l'idée de décroissance dans une perspective politique. André Gorz est d'ailleurs le premier à utiliser le terme de décroissance, il y a 40 ans à l'occasion du rapport du Club de Rome sur les limites de la croissance2[réf. insuffisante].
Mais le problème rencontré par l'ensemble des théoriciens de la décroissance (qu'ils soient de sensibilité spiritualiste ou matérialiste) est précisément leur incapacité à modéliser leurs idées, c'est-à-dire à les traduire dans le champ politique. Jacques Ellul fera de cette incapacité même un de ses principaux objets d'étude3.
Origine des mouvements décroissants
Les mouvements en faveur de la décroissance peuvent trouver comme précurseurs le vieux courant de pensée anti-industriel du XIXe siècle, situé à la lisière du christianisme et de certaines tendances du socialisme, qui s'est notamment exprimé en Grande-Bretagne à travers John Ruskin et le mouvement Arts & Crafts (1819-1900), aux États-Unis à travers Henry David Thoreau (1817-1862) et en Russie à travers Léon Tolstoï (1828-1911). On pourrait aussi citer comme autres précurseurs possibles, le luddisme, mouvement de sabotage sélectif de certaines machines, et aussi les premières formes du syndicalisme ouvrier.
La critique de la société de consommation véhiculée par ces mouvements, et l'esprit du mouvement antipub souvent proches de la décroissance, peuvent trouver des similitudes sur certains points avec les courants de pensée soixante-huitards, ainsi que certaines thèses de l'Internationale situationniste. Cette influence n'est cependant pas totale, car les décroissants adoptent généralement une vision plus réformiste que révolutionnaire.
Thèses d'Ellul et Charbonneau
En 1934, au sein de la mouvance personnaliste, Bernard Charbonneau et Jacques Ellul, que l'on considère souvent comme les fondateurs de l'écologie politique4, font partie des tout premiers en France à critiquer l'idéologie productiviste, allant jusqu'à prôner une « révolution » pour la combattre5, mais une révolution dans laquelle l'État ne jouerait aucun rôle et devrait même être écarté6.
Si la notion de décroissance traverse toute l’œuvre d'Ellul7, celui-ci n'emploiera jamais le terme lui-même, considérant en effet dès ces années 1930 que le préalable à l'abandon du productivisme est un travail que chaque personne doit mener sur elle-même : « Toute révolution doit être immédiate, c’est-à-dire qu’elle doit commencer à l'intérieur de chaque individu par une transformation de sa façon de juger (...) et d’agir. C'est pourquoi la révolution ne peut plus être un mouvement de masse et un grand remue-ménage (…) ; il est impossible de se dire révolutionnaire sans être révolutionnaire, c'est-à-dire sans changer de vie »8. En 1988, il intitule « Inventer l'homme » la conclusion de son livre Le bluff technologique.
Ellul considère que l'économie conditionne la politique, la technique conditionne et détermine l'économie. Il faut « dépasser Marx », écrit-il en 1954, c'est-à-dire « réactualiser sa pensée » : « il est vain de déblatérer contre le capitalisme : ce n'est plus lui qui crée ce monde mais la machine »9. Il précise en 1981 : « Le capitalisme est une réalité historiquement dépassée. Il peut bien durer un siècle encore, cela n'a plus d'intérêt historique. Ce qui est nouveau et déterminant, c'est le développement de la technique. »10. Non seulement « croire que l'on modifiera quoi que ce soit par la voie institutionnelle est illusoire »11, mais la politique dans son ensemble est une illusion dans la mesure où elle est désormais tout entière gouvernée par la technique12.
Concernant la question « comment l'homme peut-il reprendre le contrôle de la technique ? », lire infra : « Critique ellulienne ».
Rapports du Club de Rome
Articles détaillés : Club de Rome et Halte à la croissance ?.
En 1968, le Club de Rome commande à une équipe de chercheurs du Massachusetts Institute of Technology un rapport pour analyser les conséquences planétaires des hypothèses envisageables pour les politiques économiques et industrielles. Ce rapport publié en 1972, intitulé Limits to Growth (Halte à la croissance ? dans son édition française), est la première étude importante soulignant les dangers économiques de la croissance de la consommation des matières premières et de la croissance démographique que connaît alors le monde.
Un second rapport intitulé Sortir de l'ère du gaspillage : demain fut publié en 1974. Un troisième rapport, non traduit en français, existe : Review of Limits to Growth: The 30-Year Update13.
Ces rapports, également connus sous le nom de rapports Meadows, ne sont pas au sens strict des textes fondateurs de la décroissance, car ils ont alors été présentés comme défendant la « croissance zéro »14. Ils sont cependant considérés comme les premières études « officielles » présentant explicitement la croissance économique comme un facteur essentiel de l'aggravation des dérèglements planétaires (pollution, pénuries de matières premières, destruction des écosystèmes, etc.), et sont parmi les premiers écrits qui remettent en cause le modèle de croissance de l'après-guerre.
Pour en lire la suite:
http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9croissance_(%C3%A9conomie)
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