woensdag 6 juni 2012

De quelle société voulons-nous ?


 Une société sans repère moral ne peut finalement qu’être bloquée.  Petit à petit, nous réalisons que l’héritage  des générations précédentes est bien peu consistant, on peut même parler de manque de sens des responsabilités, de narcissisme,   relativistes ils ont aimé et promus la liberté dévergondée, liberté tout azimut. Il faudrait revenir à la fin des années 60, dans les années 70 et 80 pour comprendre de quoi  s’est nourrie cette génération  pour le moins insouciante.  Aujourd’hui, les faits sont là. Et il faudra bien oser les regarder en face. Une génération n’a pas bien transmis les BONNES valeurs,  elle nous laisse une société déboussolée, sans repère, au bord de la faillite morale et financière. Il ne s’agit  pas d’accuser ou de pointer du doigt, il s’agit de remettre les choses en perspective, mieux comprendre, remettre les choses à l’endroit, à leur place. Nous en avons assez de cette  pagaille morale et de cette in-conscience. Qui va reprendre le fil de notre histoire pour fermer la parenthèse d’une époque libertine, construite sur une illusion, celle du toujours plus d’un individu se pensant être le centre du monde.  Avant de nous adresser aux jeunes, qui n’auraient qu’à s’adapter à la société que leur proposent leurs aînés, il faudrait interroger cette  génération. Qu’en pensez-vous ?  Que fait-elle aujourd’hui, sinon regarder passivement le train passer … C’est-à-dire  le départ de ceux qui n’ont pas forcément su tenir la société sur les rails. Génération passive, nous regardons, nous nous posons aussi  quelques questions peut-être... Nous nous sommes « adaptés » au menu concocté par nos prédécesseurs,  en évitant d’employer le mot trop souvent employé, enfin, ils étaient nombreux…  Qu’allons-nous faire pour nos enfants ? Qu’allons-nous leur transmettre ?  Et comment voyons-nous le futur, l’avenir? Qui va payer ? Payer les factures et les impayés ? Les dettes ? Où sont passées les BONNES valeurs, comme la compassion, le sacrifice, l’abnégation, l’empathie, l’attention, le soin à l’autre, le RESPECT ? Des valeurs justement mises de côté et raillées  par toute une génération qui ne pensait qu’à se libérer,  dé-chaînée, s’émanciper, s’épanouir avant tout,  qui ne pensait  au fond qu’à elle-même enivrée par la modernité.

 Nous parle-t-on suffisamment du vieillissement des populations et  de ses conséquences ?  Les enfants des années 70, les enfants des émancipé(e)s et libéré(e)s devront peut-être s’occuper un jour de leurs parents qui eux-mêmes devront s’occuper des leurs, je veux dire de leurs parents,  enfants et petits-enfants. C’est ce qui s’appelle en effet une fin de la récréation … Entraide, solidarité, désintéressement,  des mots que l’on ressort  dans l’urgence quand il y a urgence.  De même pour nous.  Entraide, solidarité, désintéressement encore…  Tout ceci,  pour dire que la fin de la récréation a bel et bien sonné. On  pensait pouvoir enfin couler des jours tranquilles, une illusion de plus, désenchantement pour les  désenchanteurs…  Un peu le retour du bâton. Il faudra  sans doute reprendre le chemin de l’entraide, se contenter de moins, vivre plus simplement, se faire plus petit et  un peu moins remarquer. Décroissance.  Il y a aussi la « génération silencieuse ». On ne les entend pas, on ne les a pratiquement jamais entendus d’ailleurs.  Discrets, ils sont déjà partis depuis des décennies en bon nombre à la retraite, belle retraite !  Sans rancune,  il est  vrai qu’ ils ont vécu la guerre,  des temps plus durs, grandes familles, autorité, etc…  Mais très vite, ils ont pu  profiter des trente glorieuses, adeptes de la modernité, il l’ont aimée et bien servie. Ils ne se posaient pas plus de questions que cela, elles non plus d’ailleurs. Nos mères, femmes au foyer qui aimaient tricoter, coudre, s’adonner aux travaux manuels, faire la cuisine, s’occuper de leurs enfants . Dans le fond,  elles étaient très simples, juste un peu naïves peut-être, et nous en avons profité, personnellement je n’ai pas fait autrement,  volontairement. Que disent-ils aujourd'hui? C’est alors que les plus jeunes d’entre elles allaient commencer à remuer, bousculer tout ce petit monde : il était temps de sortir de chez soi, la vie était ailleurs, dans l’action et la mobilité, le foyer démodé...  L’économie n’attendrait pas, il fallait se mettre à consommer. Un mot d’ordre : consommation et kleenex. Tous et toutes pour cette société de l’insouciance avec au bout la récompense sans aucun doute….   Un peu, beaucoup de publicité, télévision omniprésente, des magazines, quelques penseuses hystériques, des journalistes aguerri (e)s et « bien » intentionné(e)s et le tour fut joué : tout le monde se met en marche, marche du progrès, de l’émancipation, de l’épanouissement personnel, le tout sans complexe mais de plus en plus raisonné, intéressé….  Jusqu’au jour où l’ on s’aperçut  que  l’on s’était peut-être trompé. N’était-ce qu’une illusion ? Désillusion. Pourrait-on  appeler cela une trahison ?

 Que nous reste-t-il à faire ? Se réveiller, insurrection des consciences, « réveil des peuples » écrit JA dans son dernier billet sur l'Europe,  reprendre le fil là où il a été rompu. Par qui ? Il y eu les adeptes de l’école de la rupture et du bouleversement. JA?  Simplifier et faire comprendre à nos aînés que nous ne les remercions pas pour ce désenchantement, à nous donc de ré-enchanter cette société, remettre tout sur les rails. Les BONNES valeurs ne demandent qu’à être reprises. Quant à celles qui ont servi au chambardement, au relativisme, à la pensée pseudo-positive, au pragmatisme, au no-nonsens, au marketing, à la pensée unique, remises en question par la postmodernité, elles seront  peut-être un jour oubliées.  En effet, un autre monde, l'Histoire continue…

     

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