Une
société sans repère moral ne peut finalement qu’être bloquée. Petit à petit, nous réalisons que
l’héritage des générations précédentes
est bien peu consistant, on peut même parler de manque de sens des
responsabilités, de narcissisme, relativistes ils ont aimé et promus la liberté
dévergondée, liberté tout azimut. Il faudrait revenir à la fin des années 60,
dans les années 70 et 80 pour comprendre de quoi s’est nourrie cette génération pour le moins insouciante. Aujourd’hui, les faits sont là. Et il faudra
bien oser les regarder en face. Une génération n’a pas bien transmis les BONNES
valeurs, elle nous laisse une société
déboussolée, sans repère, au bord de la faillite morale et financière. Il ne
s’agit pas d’accuser ou de pointer du
doigt, il s’agit de remettre les choses en perspective, mieux comprendre,
remettre les choses à l’endroit, à leur place. Nous en avons assez de
cette pagaille morale et de cette
in-conscience. Qui va reprendre le fil de notre histoire pour fermer la
parenthèse d’une époque libertine, construite sur une illusion, celle du
toujours plus d’un individu se pensant être le centre du monde. Avant de nous adresser aux jeunes, qui n’auraient
qu’à s’adapter à la société que leur proposent leurs aînés, il faudrait
interroger cette génération. Qu’en pensez-vous ? Que fait-elle aujourd’hui, sinon regarder
passivement le train passer … C’est-à-dire
le départ de ceux qui n’ont pas forcément su tenir la société sur les
rails. Génération passive, nous regardons, nous nous posons aussi quelques questions peut-être... Nous nous
sommes « adaptés » au menu concocté par nos prédécesseurs, en évitant d’employer
le mot trop souvent employé, enfin, ils étaient nombreux… Qu’allons-nous faire pour nos enfants ?
Qu’allons-nous leur transmettre ? Et
comment voyons-nous le futur, l’avenir? Qui va payer ? Payer les factures et
les impayés ? Les dettes ? Où sont passées les BONNES valeurs, comme la
compassion, le sacrifice, l’abnégation, l’empathie, l’attention, le soin à
l’autre, le RESPECT ? Des valeurs justement mises de côté et raillées par toute une génération qui ne pensait qu’à
se libérer, dé-chaînée, s’émanciper,
s’épanouir avant tout, qui ne
pensait au fond qu’à elle-même enivrée
par la modernité.
Nous
parle-t-on suffisamment du vieillissement des populations et de ses conséquences ? Les enfants des années 70, les enfants des
émancipé(e)s et libéré(e)s devront peut-être s’occuper un jour de leurs parents
qui eux-mêmes devront s’occuper des leurs, je veux dire de leurs parents, enfants et petits-enfants. C’est ce qui
s’appelle en effet une fin de la récréation … Entraide, solidarité,
désintéressement, des mots que l’on
ressort dans l’urgence quand il y a
urgence. De même pour nous. Entraide, solidarité, désintéressement
encore… Tout ceci, pour dire que la fin de la récréation a bel
et bien sonné. On pensait pouvoir enfin couler
des jours tranquilles, une illusion de plus, désenchantement pour les désenchanteurs… Un peu le retour du bâton. Il faudra sans doute reprendre le chemin de l’entraide,
se contenter de moins, vivre plus simplement, se faire plus petit et un peu moins remarquer. Décroissance. Il y a aussi la « génération silencieuse ».
On ne les entend pas, on ne les a pratiquement jamais entendus d’ailleurs. Discrets, ils sont déjà partis depuis des
décennies en bon nombre à la retraite, belle retraite ! Sans rancune,
il est vrai qu’ ils ont vécu la
guerre, des temps plus durs, grandes
familles, autorité, etc… Mais très vite,
ils ont pu profiter des trente
glorieuses, adeptes de la modernité, il l’ont aimée et bien servie. Ils ne se
posaient pas plus de questions que cela, elles non plus d’ailleurs. Nos mères,
femmes au foyer qui aimaient tricoter, coudre, s’adonner aux travaux manuels,
faire la cuisine, s’occuper de leurs enfants . Dans le fond, elles étaient très simples, juste un peu
naïves peut-être, et nous en avons profité, personnellement je n’ai pas fait
autrement, volontairement. Que disent-ils aujourd'hui? C’est alors
que les plus jeunes d’entre elles allaient commencer à remuer, bousculer tout
ce petit monde : il était temps de sortir de chez soi, la vie était ailleurs,
dans l’action et la mobilité, le foyer démodé... L’économie n’attendrait pas, il fallait se
mettre à consommer. Un mot d’ordre : consommation et kleenex. Tous et toutes
pour cette société de l’insouciance avec
au bout la récompense sans aucun
doute…. Un peu, beaucoup de publicité,
télévision omniprésente, des magazines, quelques penseuses hystériques, des
journalistes aguerri (e)s et « bien » intentionné(e)s et le tour fut joué :
tout le monde se met en marche, marche du progrès, de l’émancipation, de
l’épanouissement personnel, le tout sans complexe mais de plus en plus raisonné,
intéressé…. Jusqu’au jour où l’ on
s’aperçut que l’on s’était peut-être trompé. N’était-ce qu’une illusion ? Désillusion. Pourrait-on
appeler cela une trahison ?
Que nous
reste-t-il à faire ? Se réveiller, insurrection des consciences, « réveil
des peuples » écrit JA dans son dernier billet sur l'Europe, reprendre le fil là où il a été rompu. Par qui ?
Il y eu les adeptes de l’école de la rupture et du bouleversement. JA? Simplifier et faire comprendre à nos aînés que
nous ne les remercions pas pour ce désenchantement, à nous donc de ré-enchanter
cette société, remettre tout sur les rails. Les BONNES valeurs ne demandent
qu’à être reprises. Quant à celles qui ont servi au chambardement, au
relativisme, à la pensée pseudo-positive, au pragmatisme, au no-nonsens, au
marketing, à la pensée unique, remises en question par la postmodernité, elles seront peut-être un jour oubliées. En effet, un autre monde, l'Histoire continue…
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