donderdag 31 oktober 2013

"La révolte intellectuelle"... Broder sur les collages...

Chroniques orwelliennes

Jean-Jacques Rosat

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Note de l’auteur

Ce texte est celui d’une conférence donnée lors du colloque « George Orwell, une conscience politique du xxe siècle », à l’université Charles-de-Gaulle, Lille III, les 19 et mars 2010. Il a été publié dans Agone, no45 (Orwell, entre littérature et politique), avril 2011.

On trouvera dans la bibliographie qui figure à fin de ces Chroniques les références complètes des livres d’Orwell cités, ainsi que celles des abréviations utilisées en notes

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« La révolte intellectuelle » a été publié sous la forme d’une série de quatre articles, parus au rythme d’un par semaine en janvier et février 1946 dans le Manchester Evening News. Puis l’ensemble a été republié en un bloc, en avril de la même année, dans la revue allemande Neue Auslese, accompagné d’un Nachwort (une postface) dont l’original anglais est perdu.

19. Notamment, sur les questions qui nous concernent ici : « Le gradualisme catastrophique » (novembre (...)

Dans cet essai, Orwell dresse sa propre carte du débat politico-intellectuel tel qu’il se le représente à cette époque, c’est-à-dire à un moment où les idées de la dernière période de sa vie, celles qui vont se condenser dans 1984, sont déjà pleinement développées ou en train de s’élaborer. Cette carte peut être facilement complétée (1) par les recensions d’un certain nombre de livres écrits par des auteurs qui sont ici simplement mentionnés ou traités brièvement (Hayek, Maritain, etc.), et (2) par les idées exprimées de manière beaucoup plus complète dans ses grands essais politiques contemporains19.

Le point de départ explicite de l’essai est le projet de confronter entre elles les réactions inquiètes d’un certain nombre de penseurs contemporains face à la bureaucratisation croissante de la vie économique et sociale, et à la menace que celle-ci représente tant pour l’autonomie des individus que pour les formes de la vie en commun.


20. Orwell, « La révolte intellectuelle » (1946), EP, p. 246.

Indubitablement, partout, la tendance va vers une économie planifiée et s’éloigne d’une société individualiste dans laquelle les droits de propriété sont absolus et où l’accumulation d’argent est la motivation principale. Cependant, en parallèle avec cette évolution, nous avons connu une révolte intellectuelle qui ne vient pas simplement du malaise des propriétaires devant la menace qui touche leurs privilèges. Sinon une majorité, du moins une large portion des meilleurs esprits de notre temps sont consternés par la tournure des événements et doutent fort que la seule sécurité économique soit un objectif qui en vaille la peine. La forme russe du socialisme a provoqué une déception très étendue et, plus profondément encore, on sent une méfiance à l’égard de toute la machine civilisatrice et de ses buts implicites20.

Cette tendance lourde de nos sociétés laisse-t-elle une chance à l’instauration d’une société plus libre, plus égale et plus fraternelle ?

Orwell examine dans les quatre articles successifs, qui constituent donc les quatre chapitres de l’essai, quatre types de réponse. Je les résumerai très brièvement.

21. AMG-4, p. 48.

22. Orwell, « La révolte intellectuelle » (1946), EP, p. 248.

Le premier chapitre est consacré aux pessimistes, ceux qui refusent de croire à la possibilité d’une société à la fois libre et égale. Orwell en évoque diverses sortes ; je les classerai en quatre groupes. (1) Les néopessimistes dont le paradigme est le poète T.E. Hulme, mort en 1917, qui a influencé des auteurs comme T.S. Eliot (et sa revue Criterion), Wyndham Lewis, Malcolm Muggeridge, Graham Greene et Evelyn Waugh. Sur le plan littéraire et culturel, ils peuvent être des modernistes. Certains d’entre eux ont eu, au moins dans les années 1930, des sympathies pour l’idée d’une révolution fasciste. Ils ont en commun qu’ils refusent « de croire que la société humaine puisse être fondamentalement améliorée. L’homme n’est pas perfectible »21. (2) Ceux qui développent une critique antitotalitaire aboutissant à l’idée que « la tentative d’établir la liberté et l’égalité finit toujours par un État policier »22 (ou, comme on le dira dans les années 1970 en France, que toute aspiration révolutionnaire conduit au Goulag). (3) Ceux qui défendent le capitalisme libéral, comme notamment Hayek, qui en ces temps keynésiens était à contre-courant. (4) Enfin il y a Burnham, apologiste à la fois de la révolution managériale (qui doit permettre le dépassement du capitalisme aussi bien que du socialisme) et du machiavélisme (c’est-à-dire de l’idée que la politique n’est rien d’autre qu’une lutte pour le pouvoir, et que tous les discours sur les idéaux et les valeurs ne sont que des mensonges, conscients ou non).

23. Ainsi, en 1935, Sydney et Beatrice Webb, qui étaient les figures de proue de la Fabian Society depu (...)

Le deuxième chapitre est consacré aux socialistes de gauche, qu’Orwell appelle aussi « socialistes utopiens ». Ce sont des optimistes, comme tous les socialistes, mais leur caractéristique est qu’ils sont restés fidèles à l’idée originelle du socialisme et n’ont pas basculé dans le socialisme bureaucratique ni dans le culte du pouvoir, comme l’ont fait typiquement les intellectuels communistes ou fabiens23. Les principales figures en sont Arthur Koestler (un ancien kominternien) et Ignazio Silone (un ancien dirigeant de premier plan du PC italien). Les lecteurs du Zéro et l’infini et de L’École des dictateurs auront sans doute du mal à accepter que leurs auteurs soient considérés comme des optimistes. Mais ceux-ci le sont (à cette époque encore du moins) au sens où Orwell l’est aussi, et que je préciserai un peu plus loin.

24. Ibid., p. 264.

25. « Il avait la formation mentale d’un radical du xixe siècle, et son aspiration à une forme plus sim (...)

Le troisième chapitre est consacré aux réformateurs chrétiens, c’est-à-dire à ceux qui estiment qu’il existe une certaine convergence entre les valeurs chrétiennes et celles du socialisme, ou qui considèrent (à bon droit selon Orwell) « que, si notre civilisation ne se régénère pas moralement, elle risque de périr »24. Deux familles de pensée l’intéressent ici particulièrement. (1) Ceux qui cherchent à élaborer un christianisme social et démocratique, dont la principale figure est le philosophe français Jacques Maritain, pour lequel Orwell nourrit manifestement une haute estime (beaucoup plus que pour Emmanuel Mounier qu’il tient pour un compagnon de route du PC). (2) Ceux qui rejettent le socialisme et l’industrialisme, et prônent une société de petites communautés à dominante rurale, ce qu’Orwell brocarde sous le nom de « médiévalisme ». Ici la figure principale est G.K. Chesterton25.

33Le quatrième chapitre traite des pacifistes et anarchistes (dont je ne dirai rien puisque je me concentre ici sur la relation entre le socialisme et les divers conservatismes).

34Cette revue des opinions sur l’évolution de la société contemporaine fait apparaître qu’il y a pour Orwell au moins trois débats fondamentaux : (1) le débat « optimisme ou pessimisme ? », où le politique touche à l’anthropologie et l’économie ; (2) le débat sur le bonheur, où le politique touche à la philosophie ; (3) le débat sur la « crise spirituelle », où le politique touche à la morale et à la religion.

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http://books.openedition.org/cdf/2109#tocfrom1n4


Le hasard... Et de quoi réfléchir... Que disent les MPPs?... On peut être une MPP et ... On peut être postmoderne et... Aucun problème de ce côté-là. Les postmodernes sont des remueurs d'idées, certes critiques, mais pas forcément libertaires ou libertariens ou transhumanistes. Pourquoi ce besoin d'envoyer les choses par dessus bord? Pourquoi ce besoin de s'en prendre ainsi à la société? Aux valeurs? ... À vous de compléter. S'être à ce point libéré(e)s? S'être à ce point prises pour je ne sais pas quoi... Internet of Things... Mettez le mot qui vous conviendra. Pour dire les choses franchement, les postmodernes ne sont pas forcément de joyeux lurons qui ne seraient que pour l'interdit d'interdire. Ça, c'étaient ceux d'avant, les copains d'alors. Bref, ils rient de ceux qui se sont contredits, se contredisent. Et il y en a un paquet. Eux, c'est ceux qui sont arrvés après et que personne en fait n'attendait. À l'époque, tous occupés à se libérer, à s'émanciper... Les places étaient déjà prises, sans trop de mal, et ils y resteraient longtemps. Certains y sont encore... Pour dire... Et on observe le travail accompli et les richesses accumulées. Après nous le déluge... Après nous, les Nix, Nix. Les Nix recopient et critiquent un peu. Ils passent leur temps à coller. À broder sur les collages... Mais il n'y a pas que ceux-là, il y a un réseau, een netwerk, comme on m'a dit l'autre jour... Een netwerk... Un réseau... Des ententes, coopération. Des conseils, du conseil.

Ne cogitons pas non plus trop dans notre coin ou dans nos cercles trop intimes... Sortons à la rencontre les uns des autres. Échangeons nos points de vue de façon délibérative et démocratique. À l'heure de la participation, qui décide? Se rencontrer et discuter. Où? En France, en Hollande ou en Belgique?... Plus de simplicité aussi. Détricotage et simplification. Simplififation volontaire pour certains. C'est au chapitre décroissance, mais lucidité quand même et bon sens. Qu'en pensez-vous? Et celles qui font du médiatique?

Où sont les autres? Ceux qu'ont ne connaît pas? Ceux qui ne sont pas passés par le tout médiatique, les Nix qui pensent l'aujourd'hui?

Que peut proposer un internaute? Il peut proposer une rencontre internationale à La Haye, pourquoi pas? La Haye est une belle ville, ville de Justice internationale et de Paix aussi. Inviter qui? Tous ceux qui se sentent concerner par la révolution digitale, qui y travaillent d'une façon ou d'une autre, qui travaillent les questions essentielles comme les droits fondamentaux, ceux qui se préoccupent avant tout de la jeunesse et de l'utilisation des nouvelles technologies. Protection de la jeunesse et des mineurs tout particulièrement. Par exemple, et ils n'auront pas beaucoup de chemin à faire, le SCP.nl - Zorg - Emancipatie - Tijdsbesteding. ZET onderzoekt het gebruik van zorg en ondersteuning door de Nederlandse bevolking en de gezondheid. Ook richt deze sector zich op de ontwikkelingen op het gebied van emancipatie op de leefsituatie en participatie van de jeugd en op de behoefte aan de opvoedingsondersteuning. About the role of parental mediation strategies. Une ministre aussi, les jeunes doivent paraît-il, selon elle, se lancer dans des carrières techniques pour la Défense... C'est ce journal qui l'annonce.

Les parents seront invités également. Responsabilité parentale. Contrôle. sur-veillance.

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