woensdag 3 juli 2013

"L'héritage ellulien" & rappel...

Postérité

"L'héritage ellulien"

Bien qu'ayant produit une œuvre considérable (plus d'une cinquantaine de livres et plusieurs centaines d'articles), la notoriété d'Ellul reste assez faible en France, ne dépassant guère le périmètre aquitain128.

L'impact d'Ellul reste très limité dans le paysage intellectuel. Comme l'écrit Jean-Pierre Jézéquel dans un article de la Revue du Mauss, "on reste confondu par l’écart entre la puissance d’analyse elullienne de la technique et de ses caractéristiques et son absence dans les débats d’aujourd’hui, alors que les problèmes soulevés par le phénomène sont encore plus importants que de son vivant et beaucoup plus présents dans le discours public comme dans les préoccupations quotidiennes des gens"129.

On note en revanche une grande diversité de courants se réclamant de sa pensée. La revue Esprit, dans laquelle il publia quelques articles durant les années 1930, le cite régulièrement comme l'une de ses références immédiates. Le philosophe chrétien Ivan Illich lui a rendu un vibrant hommage lors du colloque international "Technique et société dans l'œuvre de Jacques Ellul" qui s'est tenu à Bordeaux les 12 et 13 novembre 1993130. Dans un tout autre registre, le mouvement américain Jesus Radicals, qui prône pour les pays développés l'établissement d'un anarchisme personnaliste d'inspiration christologique, se revendique ouvertement et essentiellement des travaux d'Ellul.

Fondées conjointement en 2000, l'AIJE (Association Internationale Jacques Ellul) 131 et l'IJES (International Jacques Ellul Society) 132 entretiennent l'essentiel de l'héritage ellulien. Toutes deux s'assignent l'objectif de faire connaître l'œuvre d'Ellul et de démontrer en quoi elle reste aujourd'hui éclairante. Elles sont présidées respectivement par Patrick Troude-Chastenet et David W. Gill. L'AIJE regroupe quelques groupes locaux. Le groupe Marseille / Aix en Provence 133 a été pendant quatre ans (2008-2012) le plus actif. Après avoir coorganisé le 30 mai 2012 à l'EHESS (avec le groupe Paris / Ile de France) un colloque consacré aux rapports entre technique et économie, il s'est dissous en septembre pour rejoindre Technologos, une association fonctionnant sur le mode fédératif et consacrée à l'analyse du phénomène technicien depuis les diagnostics elluliens mais également les analyses d'autres penseurs, tels Bernard Charbonneau, Ivan Illich, Martin Heidegger, Günther Anders ou Hannah Arendt.

Sur le plan militant, l'auteur de L'Illusion politique n'a jamais été « récupéré » par aucun parti, ce qui est conforme à ses vœux. Notons toutefois que c'est dans les milieux préconisant la décroissance qu'il est le plus connu et respecté. Ellul n'a toutefois jamais milité pour la décroissance, considérant en effet dès les années 1930 que le préalable indispensable à l'abandon du productivisme est un "travail sur soi"134.

L'année 2012, qui marquait le centenaire de la naissance d'Ellul, a été saluée sur le plan éditorial. Ont revu le jour plusieurs ouvrages majeurs : Le système technicien, Le Bluff technologique, les cours sur Marx ainsi que le livre de Jean-Luc Porquet, Jacques Ellul - L'homme qui avait (presque) tout prévu, qui, en 2004, avait contribué à vulgariser la pensée ellulienne. Ont également été édités deux nouveaux ouvrages sur Ellul : Jacques Ellul, L'espérance d'abord de Stéphane Lavignotte et Générations Ellul. Soixante héritiers de la pensée de Jacques Ellul, de Frédéric Rognon. Constitué d'une soixantaine de portraits en France et à travers le monde, ce dernier fait le point sur la réception de l'œuvre ellulienne en France et à travers le monde. L'année a également été marquée par trois événements. En mai s'est tenue à l'EHESS (Paris) une journée d'études portant sur le rôle déterminant joué par la technique dans la crise économique, en regard des thèses ellulliennes 135. En juin, le Centre Montesquieu de Recherches Politiques, à Bordeaux, a organisé le colloque : "Comment peut-on (encore) être ellulien au XXIe siècle ?"136 Enfin, en septembre, a été créée l'association Technologos, qui se réclame en grande partie des travaux d'Ellul.

En 2013, le livre Pour qui, pour quoi travaillons-nous ?137 constitue une compilation de textes d'Ellul (dont certains étaient restés inédits) traitant de l'articulation entre l'idéologie du travail (productivisme) et l'idéologie technicienne. L'année est également marquée par la réédition de Déviances et déviants. En septembre se dérouleront à la Sorbonne les premières assises de Technologos, sur le thème "La question de l'autonomie de la technique", en collaboration avec le Cetcopra

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Ellul

Rappel: Les 6 et 7 septembre se tiendra le colloque "Technologos" à Paris. J'essaierai d'y aller. Quand un âne suit son idée... Quand un âne porte des valeurs, essaient de les transmettre à sa façon et travaille à l'Europe des valeurs... Comme Jacques Ellul, je suis à moitié néerlandaise. Est-ce que ceci explique cela?...

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