dinsdag 26 maart 2013

Au chapitre transmission...

Le blog de l'âne trouve des pistes, et attire à lui des liens intéressants qu'il re-transmet car le sujet nous intéresse... Nous sommes au chapitre transmission, média, histoire, etc.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Christian_Delporte

http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Temps_des_médias

http://www.histoiredesmedias.com/-17-Communiquer-le-sacre-.html

Numéro 17 - Communiquer le sacré

La communication est au cœur de la mission des églises, de la vocation des religions, de la transmission de la parole divine. Mais comment cette communication est-elle formulée et transformée lorsqu’elle passe par les supports très humains des médias de masse ? Le dossier vise à explorer les différentes modalités par lesquelles le discours de la religion se fait médiatique et se saisit des possibilités ouvertes par la presse, la radio, la télévision, le cinéma, les nouveaux médias (mais aussi par les images ou tout autre moyen de diffusion de masse des contenus). Comment ce discours et ces pratiques cherchent-ils à transformer le monde ? Sous quelles conditions le prosélytisme s’adapte-t-il aux communications de masse ? Comment peut-on donner à voir et à entendre, par ces médiations, la parole divine, le discours religieux, les pratiques des églises ? On comprend donc qu’il ne s’agit pas ici d’étudier comment les médias rendent compte des questions religieuses, comment ils parlent des églises, mais de suivre les acteurs religieux lorsqu’ils se saisissent des médias de masse."

Dossier coordonné par Denis Maréchal, Cécile Méadel et Isabelle Veyrat-Masson.
n°17, Automne 2011.

Sommaire

Dossier : Communiquer le sacré

Denis Maréchal, Cécile Méadel et Isabelle Veyrat-Masson - Présentation

Hélène Duccini - Les médias de la Contre-Réforme en France au XVIIe siècle

Julie Deramond - Les cantiques sur Jeanne d’Arc, ou quand l’Église fait sa publicité (1870-1920)

Sylvain Lesage - La Bible est-elle soluble dans les phylactères ? La bande dessinée et la Bible en France, du début du XXe aux années 1980

Martin Barnier - Les prêtres en voix off au temps du cinéma muet

Jean-Marc Levaretto, Fabrice Montebello - L’Église, les films et la naissance du consumérisme culturel en France. Les Fiches du cinéma

David Douyère - De l’usage chrétien des médias à une théologie de la communication : le père Emile Gabel

Frédéric Rognon - Jacques Ellul : une critique chrétienne des médias

Agnès Devictor - Saints et stars du petit écran. Personnages sacrés à la télévision de la République islamique d’Iran

Patricia de Aquino - Quand le candomblé, religion afro-brésilienne, se saisit des médias

Cheikhouna Bèye - Les mourides du Sénégal face aux défis des nouvelles technologies, le cas d’Internet

Jean-Pierre Berthon - Les « nouvelles religions » japonaises et la mise en scène du religieux

Peppino ORTOLEVA - Tutoyer la mort ? Médias et sécularisation à l’âge des rituels improvisés

Dossier : Les "Duetto" (articles en exclusivité sur ce site)

Agnès Bernard - Les Vierges noires : un média complexe et singulier

Mélisande Leventopoulos - La reconfiguration d’une médiation iconique : expériences audiovisuelles jésuites à Lyon-Fourvière après Vatican II (1964-1974)

Benoît Lafon - La télévision des catastrophes et des deuils collectifs

Oren Golan - Reconstruire les frontières religieuses en ligne : l’émergence d’un internet juif confessionnel

Territoires d’études

Simona De Iulio - De la peur de manquer aux dangers de l’obésité : les discours publicitaires et la construction sociale des risques alimentaires

William Spano - La culture comme spécialité journalistique

Gaël Villeneuve - Entre censure politique et sanctions du marché : l’histoire d’un débat télévisé britannique

[...]

Chronique Passé-Présent

Anne-Claude Ambroise-Rendu - La Croix : bienfaits de la diversité religieuse, grandeur du catholicisme


Pour aller plus loin:

http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=TDM_017_0075 sur Jacques Ellul et la critique des médias. Jacques Ellul, comme l'âne qui écrit ici, est à moitié néerlandais par sa mère. On lui met l'étiquette protestante, je ne sais pas si je suis vraiment d'accord; l'âne est catholique. J'y reviendrai sans doute.

LA SUBVERSION DU CHRISTIANISME
AUTEUR : Jacques Ellul
EDITIONS : Les éditions du Seuil

LA DESACRALISATION PAR LE CHRISTIANISME

...quand, dans l'Eglise, on va chercher à revenir "aux origines", par exemple au moment de la Réforme, cela va se traduire par un violent mouvement de désacralisation. La lutte de la Réforme a été presque tout entière centrée sur la volonté de détruire le " sacré " qui avait envahi l'Eglise catholique. Mais il faut surtout retenir les accusations portées contre les premiers chrétiens, dans les plus anciens textes romains qui les concernent où ils sont considérés non seulement comme " ennemis du genre humain ", mais aussi comme athées et destructeurs des religions. Les Romains ne vivaient pas du tout le christianisme naissant en tant que nouvelle religion mais en tant que " antireligion ". Leur appréciation était assurément fondée. Ce que les premières générations chrétiennes mettaient en cause, ce n'était pas seulement la religion impériale comme on l'a dit souvent mais toutes les religions du monde connu.


La question que je voudrais soulever ici, c'est précisément comment, à partie de cette première prise de position, fondamentalement critique, l'Eglise et les chrétiens ont-ils progressivement reconstitué un sacré, des formes religieuses, et une resacralisation du monde. Mais, auparavant , il est utile de montrer un peu plus en quoi consistait cette désacralisation.
Elle s'effectue à deux niveaux, en deux époques différentes, par l'action de la pensée théologique hébraïque et par celle du développement chrétien. Tout le monde sait que dans la Bible juive, dans le Pentateuque ou chez les Prophètes, il y a une violente attaque contre les religions. Trop souvent on l'interprète de la façon la plus élémentaire en estimant qu'il s'agit d'un conflit entre religions. Ce n'est pas du tout la question. En réalité, le combat est mené contre le sacré…

Les premiers chrétiens n'avaient aucune espèce de révérence particulière pour le lieu où se réunissaient les fidèles, où on écoutait la Parole de Dieu et célébrait les sacrements. C'était un lieu quelconque. Mais à partir du moment où ce lieu devient un bâtiment splendide, impérial, et où par ailleurs change aussi la théologie du sacrement (nous y reviendrons), ce lieu radicalement différent de tout autre est investi des croyances concernant les temples païens. Il y a une présence particulière de Dieu en ce lieu… et c'est très exactement le sentiment du sacré qui remonte. Qui plus est on va même séparer dans l'église deux parties, comme dans les temples païens. Une partie pour les fidèles, plus " profane " et une partie pour les prêtres où se célèbre la cérémonie religieuse elle-même. Cela aussi est tout à fait typique de la reconnaissance d'un lieu sacré exceptionnel.
Pour bien marquer qu'il s'agit dans l'église d'un lieu sacré, il faudra accomplir certains gestes pour y entrer, se découvrir, s'agenouiller, prendre de l'eau bénite, là encore nous sommes en présence d'un comportement sacré. On ne peut pas approcher d'un lieu sacré sans un certain nombre de formalités, de précautions. L'eau bénite couvre le fidèle qui ose approcher du sacré de la " contamination " (de la colère de Dieu dira-t-on autrement). En même temps certains lieux deviennent très exactement sacrés : les tombes de martyrs, les lieux où se sont produits des miracles, les lieux où ont été exécutés les martyrs, etc. Il y a pèlerinage pour approcher de ces endroits, de même qu'il y a volonté, par exemple de se faire enterrer près des tombes des martyrs, et ceci très anciennement dans l'Eglise.
Ainsi se trouve littéralement évacuée toute la désacralisation judéo-chrétienne. La Bible affirme " la terre au Seigneur appartient " (toute la terre, sans distinction) mais ici au contraire, il y a des endroits où Dieu est plus proche, plus sensible, plus présent. Il y a des endroits sacrés, le reste étant profane…

Il faut bien dire, d'ailleurs, que dans le protestantisme, qui a été un effort de désacralisation, qui a tant profané le sacré catholique, on assiste à des processus identiques : le temple est devenu lui aussi un certain lieu sacré, la Bible est devenu matériellement un livre sacré. J'ai connu le temps où cela était un scandale affreux d'arracher une ou des pages de la Bible. Invinciblement le sentiment du sacré réinvestit cela même qui était destiné à le détruire…

D'ailleurs le mot qui n'est presque jamais employé dans le Nouveau Testament va être de nouveau couramment utilisé. Il y aura le chant sacré, la musique sacrée, l'art sacré, les livres sacrés, les vases sacrés, de même que l'on enseignera une histoire sacrée, différente, séparée de l'histoire universelle des hommes. Ce changement de vocabulaire est tout à fait caractéristique du changement de mentalité, de conception religieuse et de la réapparition de ce sacré que la pensée juive et chrétienne avait lors de sa puissance vive, de son origine sévèrement combattu.

Ce monumental échec historique me paraît l'une des preuves les plus flagrantes de l'inhérence du sacré à l'existence de l'homme, et de la permanence de cette force active (je ne dis pas objective) qui mène l'homme à chaque fois reconstituer un univers sacré sans lequel, apparemment il ne saurait exister dans l'univers qu'il s'est constitué". Seul le sacré (et non pas l'aventure proposé par le christianisme) le rassure et lui donne le sentiment à la fois de la stabilité de son univers et du sens immuable, et objectif, de sa vie.

http://www.paraboles.net/site/book2.php
http://www.paraboles.net/site/liens.php

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