maandag 25 maart 2013

Sur le langage;)...

Langue de bois

Cet article est une ébauche concernant la linguistique.

Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.

La langue de bois (appelée parfois humoristiquement xyloglossie ou xylolalie, du grec xylon : bois et glossa : langue ou λαλέω / laleô : parler) est une figure de rhétorique consistant à détourner la réalité par les mots.

C'est une forme d'expression qui, notamment en matière politique, vise à dissimuler une incompétence ou une réticence à aborder un sujet en proclamant des banalités abstraites, pompeuses, ou qui font appel davantage aux sentiments qu'aux faits.

Mais il ne s'agit pas toujours d'impressionner l'interlocuteur en passant pour plus savant qu'on l'est. La langue de bois en politique a en sus d'une utilité sophistique, une utilité diplomatique : les mots servent alors à neutraliser ou à adoucir les choses qu'ils qualifient. De ce point de vue elle est l'œuvre de la prudence et de la ruse qui sont les qualités cardinales du souverain (on parle de ces qualités si importantes aux yeux de Machiavel).

Sommaire
1 Origine de l'expression
2 Langage militaire
3 Langage politique
4 Utilisations particulières
5 Humour
6 Exemples
7 Notes et références
8 Articles connexes
9 Bibliographie
10 Liens externes

Origine de l'expression

Cette expression est apparue dans ce sens en France au début des années 19701 et s'est répandue dans les années 1980. Elle serait un emprunt au russe par l'intermédiaire du polonais : avant la Révolution russe, les Russes se moquaient de l’administrative bureaucratique tsariste et sa « langue de chêne ». L’administration de la Russie bolchévique continue à utiliser un style très codifié qualifié aussi de « langue de chêne » puis progressivement de « langue de bois »2. La locution transite par la Pologne pendant le mouvement Solidarność qui perçoit la langue russe comme oppressive et est reprise par la presse française3.

Cette expression apparait dès le XVIe siècle en Angleterre sous la forme de « Lange de boyse »4.

Langage militaire

Dans tous les pays, les militaires ont des expressions qui leur sont propres pour présenter des réalités sanglantes : on neutralise un adversaire (meurtre), on pacifie une région (mise de la population devant la réalité de l'invasion), on vitrifie un objectif (destruction d'une ville et d'une partie de ses habitants), etc.

Langage politique

Les dépenses de maladie sont comptées au nombres des dépenses de santé. La mesure de la pollution de l'air est nommée qualité de l'air, etc.

Utilisations particulières

La langue de bois est l'ingrédient de certains slogans, formules très générales, censées frapper les esprits et faciles à retenir, mais cachant une certaine obscurité de l'argumentation et des buts recherchés.

Une forme particulière de langue de bois est la logorrhée (ou le blabla), qui cherche à noyer l'interlocuteur sous un flot de paroles inutiles, par exemple dans le but de faire passer une idéologie ou d'éluder une question délicate.

Humour

Certains mots créés de toutes pièces à partir de racines grecques ou latines dans un but humoristique sont progressivement passés dans le langage courant (ex: capillotracté = « tiré par les cheveux »)5.

Exemples

Des générateurs aléatoires, largement diffusés sur le net, permettent des restitutions saisissantes d'exemples de langue de bois6 : « Où que nous mène la dualité de la situation conjoncturelle, on se doit de se préoccuper de la totalité des problématiques de bon sens. »
« Du fait de la crise de cette fin de siècle, il est préférable de prendre en considération la majorité des voies de bon sens. »
« Et c'est en toute conscience que je déclare avec conviction, que l'aspiration plus que légitime de chacun au progrès social entraîne une mission somme toute des plus exaltantes pour moi : l'élaboration d'un plan correspondant véritablement aux exigences légitimes de chacun.»

Notes et références

1.↑ Elle figure notamment dans Les cinq communismes, de Gilles Martinet (1971).
2.↑ L'adjectif russe дубовый (« de chêne ») dans l'expression дубовый язык est ordinairement traduit dans les dictionnaires par « grossier, lourd, maladroit ».
3.↑ Michael Oustinoff, Les Langues de bois, revue Hermès n°58, 6 janvier 2011
4.↑ Thomas, Thomas, Dictionarium Linguae Latinae et Anglicanae, 1587 LEME (Lexicons of early modern english) [archive]
5.↑ http://www.cledut.net/xylo.htm [archive]
6.↑ Générateur aléatoire de discours langue de bois [archive]

Articles connexes

Omission
Politiquement correct
Démagogie
Table de radotage
Euphémisme
Métaphore

Bibliographie

Robert Beauvais, L'Hexagonal tel qu'on le parle, 1970.
Françoise Thom, La Langue de bois, Paris, Julliard, coll. « Commentaire », 1987, 225 p. (ISBN 2-260-00525-X)
Christian Delporte, Une histoire de la langue de bois : De Lénine à Sarkozy, Paris, Flammarion, coll. « Histoire », 2009, 352 p. (ISBN 978-2-08-121993-9)
Corinne Maier,"Intello Academy", Michalon edit., 2006.

Liens externes

C. Pineira & M.Tournier : De quel bois se chauffe-t-on ? Origines et contextes de l'expression langue de bois (Persée)

Pour approfondir:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Catégorie:Expression_ou_néologisme_politique

Geen opmerkingen:

Een reactie posten