woensdag 10 april 2013

Sur le transnational...

Jean Ziegler revient à la charge. Il dénonce les méfaits de l’empire économique et financier des transnationales qui étouffent les peuples de l’hémisphère sud. Toujours écœuré par la conduite inhumaine des grands de ce monde, Jean Ziegler attaque et appelle à la résistance. Pour lui, les nouveaux esclaves devraient même se soulever contre ce système pire que celui de la féodalité combattue au XVIIIème siècle. Mais voilà que les prédateurs impénitents, maîtres du nouvel ordre mondial, utilisent deux armes de destruction massive que sont la dette et la faim.

Dans ce système de la rareté organisée, les Etats sont réduits à leur plus simple expression. Ceux de l’hémisphère sud ont été obligés d’abdiquer leur souveraineté. Ceux que l’on croyait si puissants pour redresser la situation ont été infiltrés et sont devenus de véritables bras armés de ce système. C’est ainsi que ni les USA, ni l’Union Européenne, ni même la soit disant communauté internationale sous la coupole des Nations Unies, personne n’ose lever le doigt. Certains gouvernants sont même recrutés parmi les prédateurs.

Les actes d’intimidation utilisés par l’empire de la honte sont nombreux. L’auteur en relève notamment l’encerclement des pauvres dans leurs états surendettés et affamés. Ils n’ont pas droit au refuge chez les riches qui ne cessent d’ériger des barricades aux frontières. Et tout cela avec la complicité de certains chefs d’Etat du sud inféodés. L’exemple patent est le FRONTEX mis en place par les pays européens pour refouler les fugitifs de la faim. Et, désarmés par ces riches, les pêcheurs africains se convertissent en passeurs. Utilisant des barques de fortune, ils ne peuvent affronter la haute mer ni la flotte des grandes puissances. Pourchassés, ils risquent, une fois attrapés, d’être jugés par les tribunaux de la honte qui les accusent de pratiquer la traite des êtres humains. Pendant ce temps, à l’intérieur même des pays les plus pauvres, l’agriculture de subsistance est détruite en faveur de la production des denrées dites d’exportation dont les prix sont fixés par les prédateurs. Ces derniers ne pensent qu’à leur maximisation des profits, vite et sans honte. En outre, la dette, qui ne sert ni à la création d’emplois, ni à la mise en place des moyens de développement humain, devient un fardeau de plus en plus lourd pour les peuples sciemment et savamment appauvris.

Face à cette situation qui fait honte au monde civilisé et qui bafoue les droits humains, le moment est venu pour conscientiser les opprimés afin qu’ils se transforment en combattants. C’est aussi le moment pour les hommes et femmes du nord encore intègres pour lutter contre ce système qui fait honte à leur honneur. D’ailleurs l’empire de la honte n’agit pas seulement contre le sud, mais aussi contre les salariés et consommateurs du nord. Ainsi si le monde veut véritablement la paix, il est plus raisonnable de combattre le véritable terrorisme actuel, celui des prédateurs organisés par l’empire de la honte. Car le terrorisme dont parlent les grands décideurs n’est qu’un terrorisme groupusculaire engendré par le terrorisme d’Etat, lui-même inspiré par les intérêts de l’empire de la honte. Honte donc à ceux qui font des dépenses exorbitantes pour lutter contre des nains qui seraient pacifiquement désarmés par une justice sociale véritable.

Le petit livre de poche (344 pages), Fayard, 2005, emmaillé de chiffres et d’exemples pratiques ainsi que d’expériences de certaines luttes, se lit aisément. Il devrait être largement lu et appliqué.

http://www.echosdafrique.com/20111017-l'empire-de-la-honte

Source: http://fr.shvoong.com/books/2176546-empire-la-honte/#ixzz1b3XyA93c


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