donderdag 27 juni 2013

Histoire de rapatriés...

http://www.laviedesidees.fr/La-nation-et-ses-rapatries.html

Après 1945 et 1962, l’Allemagne et la France ont été confrontées à un afflux massif de populations des anciens territoires allemands de l’Est et algériens, appelées « Vertriebene » et « Pieds-Noirs ». Ces deux objets de recherche, généralement envisagés séparément, présentent de remarquables parallèles et leur comparaison ouvre d’intéressantes perspectives.

Depuis les années 1990, le passé colonial de la France a effectué un retour en force sur la scène publique. Ce sont surtout la colonisation de l’Algérie et son sanglant épilogue, la guerre d’indépendance (1954-1962), qui dominent les débats sur la « mémoire coloniale » française. Avec de frappants parallèles, ces controverses trouvent un pendant en Allemagne où, ces dernières années, tout comme en France, des débats passionnés tournent autour de la création d’une « fondation pour la mémoire » nationale. Dans le contexte allemand, ces querelles portent sur l’expulsion des populations germanophones des anciens territoires de l’Est à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Malgré d’importantes différences, de remarquables ressemblances rendent la comparaison des deux situations particulièrement pertinente. La richesse des perspectives est manifeste dans les quelques pistes déjà explorées.

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Les deux groupes ont considérablement changé le paysage politico-culturel et la structure démographique et économique de leurs sociétés d’accueil. Peu après leur arrivée, ils sont devenus l’objet de vastes programmes d’intégration socio-économique par les deux États. Ces politiques, inédites dans leurs dimensions, ont été des succès quant à l’intégration sociale et économique des deux groupes. Une comparaison plus précise des outils administratifs de l’intégration sociale et économique apporterait certainement de nouvelles connaissances sur la construction des États-providences en Europe après 1945. Malgré les efforts déployés, l’accueil réservé aux deux groupes par la société a souvent été perçu comme plutôt froid. Ils ont développé des identités distinctes et se sont organisé dans des associations propres. Dans ce cadre, ils ont cultivé un mode de vie et une culture partagés, ont gardé des contacts personnels, professionnels et régionaux et ont constitué des groupes de pression au service de leurs intérêts communs vis-à-vis de l’État et de la société d’accueil. Cette unité a cependant souvent été une simple façade et une étude plus approfondie révèle les différences internes à ces groupes et la représentativité toute relative et souvent contestée de leurs associations. Il faudrait de plus interroger l’influence que les nouvelles catégories et institutions créées dans le cadre politique ou administratif ont eu sur les formes d’autodescription et d’organisation des acteurs concernés.


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