Julien Benda, "Discours à la nation européenne", Gallimard, 1933, pour le texte principal, 1979, pour la préface.
Avant-propos de André Lwoff,
Les deux millénaires qui achèvent leur cours ont connu de nombreuses tentatives de construction de l'Europe; on sait quel fut leur destin. Les essais d'unification étaient voués à l'échec; le but des unificateurs était de régner sur les hommes, de posséder la terre et de s'en approprier les richesses. La conquête en vue de l'assouvissement d'une "soif d'empire charnel" ne pouvait être une unification. Le vingtième siècle s'est ouvert "dans le triomphe le plus violent de l'anti-
europe": guerres de conquête, annexions, asservissement, massacres sans précédent. Il a vu la création préventive de la Société des Nations, puis des Nations unies, la promulgation de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, mais aussi l'éclatante démonstration de l'impuissance des organismes internationaux à faire respecter les principes douloureusement enfantés et à empêcher guerres et génocides.
Le Discours à la nation européenne, fruit de trois années de réflexion, a vu le jour en 1933. Son auteur ne considérait pas l'avenir avec optimisme, ce qui ne l'empêcha nullement d'analyser avec sa lucidité et son acuité coutumières les causes des échecs passés et les conditions du succès à venir - quelque lointain et hypothétique qu'il ait pu paraître à l'époque.
Voici cependant que l'Europe va prendre naissance.
A suivre...
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