Pourquoi maintenant ?
Le début du troisième millénaire marque une rupture avec les idées, voire les idéaux qui avaient auparavant le pouvoir d’inspirer et de commander les débats politiques, économiques ou de société. Ces repères qui donnaient un sens à l’histoire sont aujourd’hui perdus dans ce que Francis Fukuyama a appelé durant les années 1990 « la fin de l’histoire ». Les idéologies ne sont bien sûr pas mortes mais paraissent plus diffuses qu’affirmées. Francis Fukuyama le reconnaît en publiant en 2012 un ouvrage intitulé « Le début de l’histoire »
Le monde change aujourd’hui plus vite que jamais.
Il a fallu un siècle pour que l’Europe perde sa suprématie tout en s’organisant comme ensemble cohérent. Encore le projet européen avait-il donné lieu à un affrontement passionné entre partisans d’une Europe fédérale et partisans d’une Europe des Nations
Il a fallu quarante-cinq ans pour que l’ordre de Yalta s’effondre. Encore la division du monde en deux blocs semblait-elle sacralisée par l’opposition farouche entre partisans et adversaires du marxisme-léninisme, ces derniers l’emportant finalement par épuisement moral et politique du camp adverse que l’on croyait irréductible. Le post-communisme lui-même suscita de rudes combats, illustrés par les conflits de l’ex-Yougoslavie.
Le néo-libéralisme des années 1980-1990, qui tirait profit de la reconnaissance de l’économie de marché comme modèle universel, s’essouffle à mesure que ses interminables crises imposent un recours accru à l’intervention de l’Etat.
En vingt ans seulement, la mondialisation, dont la force est de s’imposer d’elle-même, a déroulé ses multiples facettes. Comme tout anti-modèle, l’altermondialisme se nourrit du rejet des excès de la globalisation mais propose-t-il pour autant une solution de rechange ? Alors que les Etats-Unis ne détiennent pas ou plus le leadership exclusif qu’ils aspiraient à exercer après la dissolution du bloc de l’Est, l’Europe élargie peine à retrouver la croissance, à façonner sa souveraineté monétaire, à définir son identité, à peser dans l’ordre politique et militaire du monde.
Accroissement de l’influence de l’Asie et singulièrement de la Chine, conflits ethniques ou religieux, montée des radicalités et des fanatismes, sécurité alimentaire, développement durable suscitent nombre de réflexions. Mais celles-ci procèdent de l’analyse ou du commentaire là où l’éclairage d’idées nouvelles transfigurerait le débat. Celui-ci gagnerait aussi à rappeler la légitimité - parfois perdue de vue – des valeurs européennes: liberté, démocratie, Etat de droit.
Pourquoi à la Haye ?
C’est d’abord une manière de saluer la patrie des idées, qui vit naître Erasme, Spinoza et Huygens et accueillit Descartes ou Locke.
La Haye fut aussi à l’origine de la construction européenne. Les Pays-Bas furent l’un des six Etats fondateurs de la Communauté devenue Union et sont membres de tous les cercles européens.
Enfin, déjà capitale juridique depuis les grandes conférences de la fin du XXème siècle, siège du Palais de la Paix, La Haye ouvre une nouvelle page du droit international en accueillant des juridictions telles que la Cour Pénale Internationale, le Tribunal Pénal pour l’ex-Yougoslavie ou le Tribunal Spécial pour le Liban.
Intervenants
Petre Roman, Ancien Premier ministre de Roumanie, ancien ministre des Affaires étrangères et député PNL
Adam Michnik, historien, journaliste, essayiste et ancien militant de l’opposition polonaise des années 1960-1980. il est aujourd’hui directeur de publication de la Gazeta Wyborcza
Luuk van Middelaar, historien et philosophe politique néerlandais. Il a reçu le Prix du livre européen 2012 et travaille actuellement auprès de M. Herman van Rompuy, le président du Conseil européen
Bernard Guetta, journaliste français, spécialiste de géopolitique internationale. Il a reçu le Prix Albert-Londres en 1981 et le Grand Prix de la Presse Internationale Radio en 2011. Il travaille actuellement pour France Inter, Libération et la Repubblica.
Martin Sommer, un journaliste et écrivain. Il a été le correspondant à Paris du « de Volkskrant » dont il est aujourd’hui rédacteur en chef du service politique. Il a reçu en 2010 le Prix Anne Vondeling pour l’ensemble de ses chroniques politiques du Volkskrant, qui font de lui "une voix reconnue dans les milieux politiques de la Haye".
Organisée par l’ambassade de France et l’Institut français des Pays-Bas, en partenariat avec le quotidien Volkskrant, elle s’articulera autour de deux thèmes, qui découlent de ce qui précède :
- 2013 : Quels combats pour les intellectuels européens ?
- 2013 : Comment renforcer l’influence internationale de l'Europe ?
Date et lieu
Vendredi 31 mai 2013 - 16h à 19h
Lycée Français Vincent Van Gogh
Scheveningseweg 237
2584 AA Den Haag
Sur internet : http://www.ambafrance-nl.org/Le-role-des-intellectuels
Geen opmerkingen:
Een reactie posten