maandag 17 december 2012

Et puis... c'est quoi le bohneur?...

Aujourd'hui, qui contrôle le son et l'image sur un plan économique et politique contrôle les consciences. Les producteurs et les responsables des médias, notamment, ont une grande responsabilité vis-à-vis de leur public. Le temps du rêve parle d'un nouveau continent, la conscience de l'individu, qui est devenu le lieu d'une lutte économique, politique, spirituelle. Les combats du réel se sont déplacés symboliquement dans ce nouvel espace de réalité, dans ce cyberespace. La technologie est neutre en elle-même. Tout dépend de ce que nous en faisons, chacun à notre niveau, et de la manière dont le pouvoir l'utilise. Comme en Chine, par exemple, où le gouvernement contrôle Internet et les médias.

J'utilise la fiction pour attirer l'attention sur tout ce qui participe à réduire la liberté de conscience de l'homme. Je le fais en transposant la réalité actuelle dans un futur proche et en prenant appui sur le réel pour que cela ait plus d'impact sur le lecteur et qu'il comprenne ce qui se joue vraiment. Je l'aide à prendre conscience de la manière dont le monde et la société évoluent. Je lui donne des éléments pour nourrir sa réflexion. Je lui propose des issues autres que celles vers lesquelles on tend. Ma démarche est positive et constructive. Je ne suis pas là pour donner des leçons. Et si, parfois, quelques années après la parution de certains de mes romans, la réalité rejoint la fiction, c'est parce que je m'inspire de ce qui est dans le moment.

Pour vous, le rêve, c'est le dernier espace de liberté que nous avons ?

Tout ce qui a une influence sur la conscience a une influence sur le réel. Le rêve est une porte qui peut ouvrir sur plus de liberté, sur une plus grande connaissance de soi. Mais il peut enfermer aussi quand il n'est plus en prise avec le réel. Tous les sages des sociétés traditionnelles, les Tibétains avec le yoga du rêve, les Indiens avec les transes, les aborigènes avec les rêves lucides, ont donné une place essentielle aux rêves. Ils leur permettaient d'être en rapport avec l'invisible, les énergies de la nature, et avec leurs propres forces psychiques, sans être encombrés par le mental. Nous sommes dans le même état de conscience, que nous rêvions ou créions. Développer cet état de conscience aide à devenir libre, comme j'essaye de le montrer à la fin du livre, quand le lecteur-rêveur s'échappe du modèle de rêve qui lui est imposé par la machine. Il suffit d'une personne pour transformer un système, quel qu'il soit. Le territoire du rêve doit être protégé, car il permet de garder un esprit critique.


Êtes-vous croyant ?

Je crois en la transcendance de la conscience. J'ai beaucoup appris sur elle grâce à mes rêves. Pour moi, la seule question à se poser et à laquelle ni la science ni la religion ne répondent est : pourquoi il existe quelque chose plutôt que rien ? Dans le même ordre d'idées, un poète aztèque a dit en substance : peut-être que les représentations des dieux sont des choses que l'on ne connaît pas et que l'on ne pourra jamais connaître. Je suis d'accord avec lui. Aussi, désormais, je ne cherche plus de réponse à ma question. Je vis le moment.

Votre définition du bonheur ?

Le bonheur est de se donner les moyens d'être libre de réaliser ce que l'on a envie de faire.

http://www.lepoint.fr/livres/norman-spinrad-aujourd-hui-qui-controle-le-son-et-l-image-controle-les-consciences-16-12-2012-1589108_37.php

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