donderdag 20 december 2012

J'avais envoyé ce mail il y a quelque temps à un ami blogueur...

Comme je considère le sujet trop important, et que je suis entrain de lire ce livre tout à fait passionnant de Jean-Pierre Denis - Je me souviens l'avoir trouvé cet été à Nice tout à fait par hasard un peu seul au rayon religion, face à des rangées de livres sur... la franc-maçonnerie... - je rallume mon ordinateur pour vous en retranscrire un passage, tout cela représente beaucoup de travail et de temps, mais je pense que le jeu en vaut la chandelle: utiliser la liberté d'expression lorsque l'on a des choses à dire:

Ayons l'honnêteté de reconnaître que le malheureux (et aujourd'hui officiellement "bienheureux" aux yeux de l'Église romaine) Pie IX, pape piqué par la perte de ses États et paniqué par la modernité, n'avait pas entièrement tort, dans son fort hargneux Quanta Cura. "Qui ne voit et ne sens parfaitement, écrivait-il, qu'une société dégagée des liens de la religion et de la vraie justice ne peut plus se proposer aucun autre but que d'amasser et d'accumuler des richesses, ni suivre d'autre loi dans ses actes que l'indomptable désir de l'âme d'être esclave de ses propres passions et intérêts?

et Jean-Pierre Denis continue:

Or, l'analyse de ce pape fort peu suspect de sympathies socialistes rejoint au fond... celle du manifeste du parti communiste. "La bourgeoisie a joué dans l'histoire un rôle éminemment révolutionnaire, rappelle Marx. [...] Partout où elle a conquis le pouvoir, elle a foulé aux pieds les relations féodales, patriarcales et idylliques. tous les liens complexes et variés qui unissent l'homme féodal à ses supérieurs naturels, elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d'autre lien, entre l'homme et l'homme, que le froid intérêt, les dures exigences du "paiement au comptant"". Elle a noyé les frissons sacrés de l'extase religieuse, de l'enthousiasme chevaleresque , de la sentimentalité petite-bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d'échange; elle a substitué aux nombreuses libertés si chèrement conquises l'unique et impitoyable liberté du commerce. En un mot, à la place de l'exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a mis une exploitation ouverte, éhontée, directe, brutale. (Karl Marx)"

Les deux thèses en effet se rejoignent peu ou prou: pour le pape, le christianisme est le frein essentiel aux passions mercantiles. Pour Marx, un leurre, mais un leurre suffisamment puissant pour qu'il ait fallu le balayer afin que triomphe les valeurs bourgeoises.



Jean-Pierre Denis, Pourquoi le christianisme fait scandale, p. 167-168



Tout cela pour alimenter le débat dans lequel nous sommes engagés.



Qu'en pensez-vous?



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