maandag 17 december 2012

Internet et la politique...

Quand Place de la toile m’est échue il y a cinq ans maintenant, je suis allé voir Dominique Cardon pour qu’il me conseille quelques lectures de base sur les questions numérique. Et il m’a dit tout de suite : « il faut absolument lire Fred Turner, De la contreculture à la cyberculture (2006), c’est un livre essentiel. » Et j’avoue honteusement ne pas l’avoir fait, le livre était gros, disponible en anglais seulement, j’ai été rebuté. Par la suite, la référence au livre de Turner est très souvent apparue au détour d’un texte ou d’un propos, rendant chaque jour sa lecture plus urgente. Lecture encore retardée car entre temps, Hervé Le Crosnier m’a annoncé que sa maison d’édition en avait lancé la traduction en français. Paresseusement, j’ai attendu cette traduction, qui vient donc de paraître aux éditions C&F, sous le titre Aux sources de l’utopie numérique. Et là, je le dis sans aucune exagération, cette lecture m’a émerveillé. Le livre de Fred Turner est extraordinaire. Peut-être le livre le plus passionnant, le plus complet, le plus éclairant, que j’ai lu sur l’histoire intellectuelle des nouvelles technologies. On y comprend tout : comment l’informatique passe des militaires aux hippies, le rôle du LSD et des communautés, la place de la cybernétique et des analyses de McLuhan, le glissement vers l’entreprenariat et la nouvelle économie, Turner explique tout cela avec force détails, l’incarnant dans des trajectoires individuelles et des expériences collectives, c’est assez prodigieux. D’où cette émission, dont l’ambition est moins de rendre compte de la totalité du livre que d’en éclairer quelques points, les plus saillants. A votre charge, chers auditeurs et auditrices, d’aller en découvrir le reste.

http://www.franceculture.fr/emission-place-de-la-toile-de-la-contre-culture-a-la-cyberculture-2012-12-15

Disparition de l’espace privé, incitation à la diffamation, menaces sur l’avenir de la presse : dans de nombreux débats, Internet fait figure de coupable. Mais, bien plus qu’un média de communication et d’information, Internet est une forme politique à part entière. En décloisonnant le débat et en l’ouvrant à de nouveaux participants, Internet renouvelle les possibilités de critique et d’action. Surtout, le web constitue à l’échelle planétaire un laboratoire d’expériences démocratiques : auto-organisation des citoyens, délibération élargie à de nouveaux publics, mise en place de collectifs transnationaux, socialisation du savoir, etc. Internet ne permet pas seulement de communiquer davantage ; il élargit formidablement l’espace public et transforme la nature même de la démocratie. Avant de la célébrer ou de la dénigrer, il faut penser la révolution numérique.


Dominique Cardon est sociologue au Laboratoire des usages d’Orange Labs et chercheur associé au Centre d’études des mouvements sociaux (EHESS). Ses travaux portent sur les usages des nouvelles technologies et les transformations de l’espace public.

La Démocratie Internet
Promesses et limites
Dominique Cardon
Date de parution 16/09/2010
Coédition Seuil-La République des idées



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