maandag 10 december 2012

About Radical Enlightment...

Ce livre monumental, traduit de l’anglais sur l’édition originale publiée en 2001 par Oxford University Press (Radical Enlightenment: Philosophy and the Making of Modernity (1650-1750), est l’œuvre d’un professeur à l’Institute for Advanced Study de Princeton, dont les travaux précédents couvrent un champ étonnamment large, de l’Europe (principalement les Pays-Bas) à l’Amérique latine, en passant par la diaspora juive de par le monde. Parmi les courants qui se disputent l’audience de l’opinion au xviiie siècle : l’apologétique confessionnelle, les Lumières « modérées », les Lumières « radicales », l’auteur a pris le troisième comme objet de sa recherche, et la thèse centrale du livre consiste à démontrer que les Lumières radicales sont nées de la propagation en Europe de l’œuvre de Spinoza. Il s’agit bien de l’Europe entière, et J. I. Israel reproche aux historiens qui l’ont précédé de n’avoir pas pris en compte la dimension européenne des Lumières, et d’avoir voulu en faire une création anglaise ou française. Dans le domaine français, l’affirmation paraîtra un peu audacieuse pour qui a lu P. Chaunu, J. Delumeau, R. Mandrou et A. Dupront. 2Mais qu’étaient donc ces Lumières, à la fois européennes et radicales ? La réponse à la question requiert de les comparer avec les Lumières « modérées », qui privilégient, sous une attitude déférente envers la religion révélée, les affirmations métaphysiques et morales que la raison ou la conscience seules suffisent à poser. Au théisme providentialiste des modérés, les radicaux opposent soit un pur athéisme, soit un déisme non-providentialiste (renouvelé de l’épicurisme antique) ; à la doctrine du libre arbitre, garante de la responsabilité morale de chaque sujet, ils objectent la nécessité inéluctable avec laquelle le cours de la nature enchaîne les actes humains ; écartant la doctrine de la rétribution éternelle, ils affirment l’extinction de la personne avec la mort du corps. Athéisme et immoralisme apparaissent ainsi comme les deux traits majeurs des Lumières radicales : on y ajoutera la critique impitoyable des Saintes Écritures, jugées fausses et scandaleuses pour l’honnête homme, l’opposition aux autorités religieuses, politiques et sociales, l’incitation à la recherche du bonheur ici-bas (ce qui suppose l’émancipation des femmes, y compris dans le domaine sexuel). Pour lire la suite: http://rhr.revues.org/5246

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