dinsdag 4 december 2012

L'âne selon Buffon - 2 -

Il est de son naturel aussi humble, aussi patient, aussi tranquille, que le cheval est fier, ardent, impétueux; il souffre avec constance, et peut-être avec courage, les châtiments et les coups: il est sobre et se contente des herbes les plus dures, les plus désagréables, que le cheval et les autres animaux lui laissent et dédaignent: il est fort délicat sur l'eau, il se veut boire que de la plus claire et aux ruisseaux qui lui sont connus. Il boit aussi sobrement qu'il mange, et n'enfonce point du tout son nez dans l'eau par la peur que lui fait, dit-on,  l'ombre de ses oreilles. Comme l'on ne prend pas la peine de l'étriller, il se roule souvent sur le gazon, sur les chardons, sur la fougère, et, sans se soucier beaucoup de ce qu'on lui fait porter, il se couche pour se rouler toutes les fois qu'il le peut, et semble par là reprocher à son maître le peu de soin qu'on prend de lui; car il ne se vautre pas comme le cheval dans la fange et dans l'eau; il craint même de se mouiller les pieds, et se détourne pour éviter la boue; aussià-t-il la jambe plus sèche et plus nette que le cheval: il est susceptible d'éducation, et l'on en a vu d'assez bien dressés pour faire curiosité de spectacle.

A suivre...

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