woensdag 24 juni 2015

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Dans son livre, Ivan Illich dénonce le caractère aliénant de l’institution scolaire : elle est ‘gavage’ et aliénation pour l’individu et donc plus largement de la société. Imposer ce qui doit être appris, délimiter un âge pour apprendre, séparer maîtres et élèves, cloisonner le temps scolaire de la vie sont autant de figures de l’aliénation.
Il s’agit pour lui de proposer une autre philosophie éducative qui est en même temps une philosophie sociale et politique.

Marcel Gauchet distingue chez lui trois grands principes directeurs : Au centre de la société est l’individu et, les enfants doivent être considérés comme tels. Les seuls rapports sociaux admissibles sont des rapports égalitaires de personne à personne ; les institutions ne sont là que pour permettre et faciliter les rencontres interpersonnelles. La seule forme sociale acceptable est celle du réseau consistant à mettre ensemble des personnes et des besoins et ce hors de toute institution.

Quelles sont alors les répercussions de ces principes sur sa vision de l’éducation et surtout de sa conception du savoir?

L’individu tient surtout son savoir de lui-même ; quand apprenons-nous généralement ? Quand nous faisons ce qui nous intéresse, quand nous voulons comprendre quelque chose.
Toutefois, apprendre se fait bien au contact des autres mais indépendamment de ce qu’ils veulent nous faire entrer dans l’esprit. Apprendre est donc un acte qui révèle notre liberté.
La mise en place de réseaux du savoir apparaît comme la seule alternative qui sauve l’individu de l’aliénation de l’institution. Ce réseau doit s’appuyer sur des outils techniques et des personnes ressources.
La question de la transmission se trouve alors réintroduite mais sous un angle différent.

La transmission n’est plus le poids d’une génération sur une autre mais la volonté d’un individu d’échanger une compétence avec un autre individu. Le rapport maître élève est remplacé par un rapport maître disciple.

Or, c’est ce nouveau statut donné à l’individu et au savoir qui est venu ébranler la légitimité de l’institution scolaire moderne née au moment de la Révolution française. L’éducation est alors pensée comme l’objet même de la république, de la chose commune ; c’est à elle de décider du bagage de civilisation indispensable pour les générations à venir.
Ce détour par un livre aujourd’hui oublié et dont les propos apparaissent excessifs, permet néanmoins de mesurer comment une logique générale de l’individualisation est venue ébranler le cadre symbolique qui soutenait l’institution scolaire et qui formait l’esprit général de l’éducation.

Écouter/télécharger le podcast de la séance.

Lire les comptes-rendus des autres séances :

- « Poser le sujet » – séance du 28 janvier 2010
- « Pourquoi parler d’Ivan Illich ? » – séance du 18 février 2010 (présent compte-rendu)
- « Mais que transmet la famille ? » – séance du 25 mars 2010
- Les relations maître-disciple une expression de la transmission – séance du 15 avril 2010
- Tradition-Tranmission-Catéchèse – séance du 27 mai 2010
- Premier bilan d’investigation – séance du 24 juin 2010
- Qu’est-ce qu’apprendre ? – séance du 14 octobre 2010

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