zaterdag 27 oktober 2012

Friedrich Nietzsche

L'homme européen et la destruction des nations

Le commerce et l'industrie, l'échange des livres et des lettres, la communauté de toute la haute culture, le rapide changement de lieu et de pays, la vie nomade qui est actuellement celle de tous les gens qui ne possèdent pas de terre, - toutes ces conditions entraînent nécessairement un affaiblissement et enfin une destruction des nations, au moins des nations européennes: si bien qu'il doit naître d'elles, par la suite de croisements continuels, une race mêlée, celle des hommes européens. A cette fin s'oppose actuellement, sciemment ou non, l'exclusisme des nations par la production des inimitiés nationales, mais la marche de ce mélange n'en avance pas moins lentement, malgré tous les courants contraires momentanés: ce nationalisme artificiel est au reste aussi dangereux que l'a été le catholicisme artificiel, car il est par essence un état de contrainte, un état de siège forcé, imposé par un petit nombre au grand nombre, et a besoin de ruse, de mensonge et de violence pour se maintenir en crédit. Ce n'est pas l'intérêt du grand nombre (des peuples), comme on aime à le dire, mais, avant tout, de certaines dynasties princières, puis celui de certaines classes des affaires et de la société, qui mènent à ce nationalisme; une fois qu'on a reconnu ce fait, on ne doit pas craindre de se donner seulement pour bon Européen et de travailler par le fait à la fusion ds nations; à quoi les Allemands peuvent contribuer par leur vieille qualité éprouvée d'interprètes et intermédiaires des peuples. - En passant: tout le problème des Juifs n'existe que dans les limites des Etats nationaux, en ce sens que là, leur activité et leur intelligence supérieure, le capital de génération en génération à l'école du malheur, doit arriver à prédominer généralement dans une mesure qui éveille l'envie et la haine, si bien que dans presque toutes les nations d'à présent - et cela d'autant plus qu'elles se donnent des airs de nationalisme - se propage cette impertinence de la presse - à suivre -

Dans "Humain, trop humain", aphorisme 475, p. 306-308.

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