donderdag 4 oktober 2012

Un peu d'histoire.... retour au XVème siècle....

http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_III_de_Bourgogne

Des livres peut-être intéressants à lire, je ne les ai pas dans ma bibliothèque, mais ils peuvent sans doute aider à comprendre certaines choses:

Le banquet du faisan,  M.-T. Caron et D. Clauzel,
Artois presse universitaire 1997, 359p.

http://apu.univ-artois.fr/?page_id=747


Philippe le Bon: le grand lion des Flandres, E. Bourassin,
 Tallandier, 1983, 403p.

Prince des chevaliers, fondateur de la Toison d'Or, Philippe Le Bon (l396-1467) fut un homme étrange et fascinant, fastueux mécène mais avant tout redoutable politique. Ce duc de Bourgogne qui rêva de reconstituer la vieille Lotharingie favorisa l'essor économique de ses terres et y garantit la paix, au milieu des calamités que connut en France l'époque des Armagnacs et des Bourguignons. Arrière-grand-père de Charles Quint, il voulut, avant lui, jeter un pont entre les mondes latin et germanique, grande idée qui en fait un digne successeur de Charlemagne. Ce " grand duc d'Occident ", plus riche que dix rois, aimait à répéter : " Je veux qu'on sache que si je l'eusse voulu, j'eusse été roi. " Voilà pourquoi ce prince, si actif sous une apparente nonchalance, ami fervent des Lettres et des Arts, ordonnateur des plus somptueuses fêtes jamais données au Moyen Age, devait revivre dans toute sa densité pour les hommes de notre temps sous la plume érudite et vivante d'Emmanuel Bourassin.
 
 


Et j'ai trouvé ceci quelque part:

Le 17 février 1454, en présence de Philippe le Bon (1), duc de Bourgogne, s’est tenu à Lille (2) un grand et fastueux banquet qui est passé à l’Histoire sous le nom de Banquet du Faisan. A cette occasion, des convives émirent le voeu d’aller délivrer Constantinople prise par les Turcs l’année précédente (3)
Cet engagement chrétien pour la croisade, qui ne fut jamais tenu, a été illustré dans le cadre du Banquet par le recours à un rituel européen antérieur à la christianisation qui faisait jurer les participants à une entreprise sur un animal (4) qu’ils se partageaient ensuite.
Cette fête précédait de peu la diète impériale de Ratisbonne concernant la Turquie qui n’aboutit pas. La croisade n’eut donc pas lieu. Philippe le Bon semble pourtant sincère dans son vœu de croisade. La diplomatie fut très active en la matière. De plus, le duc leva de l’argent pour enrôler des troupes et armer des navires. Il semble même qu’il ait voulu participer lui-même à cette croisade. En effet, il réunit des États généraux en janvier 1464 pour organiser le gouvernement en son absence
Le chroniqueur Matthieu de Coussy fit un récit détaillé du vœu du faisan dont on trouvera ci-après un extrait écrit dans la langue de l’époque (XVe siècle) :
Après l’apparition d’un géant escortant une dame représentant la sainte Église, apparaît dans la salle du banquet : « Toison-d’Or, roy d’armes, lequel portoit en ses mains un phaisant (faisan) en vie, orné d’un riche collier d’or, garny de pierres fines et de perles ; et après iceluy Toison-d’Or, vinrent deux damoiselles adextrées de deux chevaliers de la Toison-d’Or. Ils s’avancèrent jusques devant le duc, où après avoir fait la révérence, ledit Toison-d’Or parla à icelui duc en ceste manière :
« Très haut et très puissant prince, et mon très redoutable seigneur, voyez ici les dames qui très humblement se recommandent à vous ; et pour ce que c’est la coutume qui a esté anciennement instituée, après grandes festes et nobles assemblées, on présente aux princes et seigneurs et aux nobles hommes le paon ou quelque autre noble oiseau pour faire des vœux utiles et valables, pour ce sujet on m’a ci envoyé avec ces deux damoiselles pour vous présenter ce noble phaisant, vous priant que le veuillez avoir en souvenance. »
« Ces paroles estant dites, icelui duc print un bref escript, lequel il bailla à Toison-d’Or, et dit tout haut : Je voue à Dieu, mon Créateur, à la glorieuse Vierge Marie, aux dames et au phaisant, que je feray et entretiendray ce que je baille par escript. » Toison-d’Or prend alors l’écrit et en fait lecture à haute voix. C’était le vœu que faisait le prince « d’entreprendre et d’exposer son corps pour la défense de la foi chrétienne, et pour résister à la dampnable entreprinse du Grand-Turc et des infidelles... Et, ajouta-t-il, si je puis, par quelque voye ou manière que ce soit, sçavoir ou cognoistre que ledit Grand-Turc eût volonté d’avoir affaire à moy corps à corps, je, pour ladite foy chrestienne soustenir, le combattray à l’ayde de Dieu tout-puissant et de sa très douce mère, lesquels j’appelle toujours à mon ayde. »

Le Banquet prit fin entre deux et trois heures du matin. Il comportait un pâté géant dans lequel se dissimulaient des musiciens, des fontaines en forme de statues distribuant des breuvages, dont de l’hypocras (5). Le faste déployé était propre à marquer l’imagination des personnes présentes, et au-delà, de leurs contemporains, et contribuait à la renommée du duc de Bourgogne, ni roi ni empereur, mais dont le faste n’avait rien à envier à ceux des rois et des empereurs.
NOTES
(1) Philippe le Bon (1396-1467) est le 3e et avant dernier duc de Bourgogne de la dynastie des Valois ; il est né à Dijon et mort à Bruges. Depuis son père Jean Ier dit Jean Sans Peur, les ducs de Bourgogne ont reçu le surnom de Grands Ducs du Ponant (Ponant = Couchant = Ouest = Occident) ; comparer avec l’espagnol "ponerse" : se coucher. Cette appellation est révélatrice d’ambitions qui dépassent le cadre de l’Etat bourguignon, dont les territoires du sud (Bourgogne proprement dite, et Franche-Comté) sont séparés de ceux du nord (Pays bas au sens géographique du terme par la Lorraine et la Champagne), qui est entouré par le royaume de France et l’Empire.
(2) A l’époque du Banquet du Faisan, Lille est l’une des trois villes où siègent des institutions administratives de l’Etatbourguignon, avec Dijon et Bruxelles. Elle est alors le siège de la Chambre des Comptes de l’Etat bourguignon. Le Banquet se tient dans l’Hôtel de la Salle de Lille. A cette époque, Philippe le Bon a déjà prévu la construction d’un nouveau et plus spacieux palais ducal à Lille, dont son fils Charles le Téméraire verra l’achèvement : il s’agit du Palais Rihour (du nom déformé d’une île de la rivière Deule, qui arrose Lille). Amoindri par des incendies au 18e siècle, le Palais Rihour subsiste.Lille est entré dans l’héritage des ducs de Bourgogne par le mariage de Philippe le Hardi (dernier fils du roi de France Jean le Bon) avec la fille du Comte de Flandre Louis de Male. Si Lille relevait du Comté de Flandre, elle n’a jamais été une ville flamande au sens linguistique de ce terme : dès son apparition dans l’Histoire, la frontière linguistique entre parlers romans (issus du latin) et thiois (germaniques) passe à l’ouest de Lille, à peu près le long de la Lys. C’est à Lille que se tinrent deux chapitres (=réunions) de l’Ordre de la Toison d’Or, en 1431 et 1436 ; cet ordre avait fondé à Bruges en 1430 par le duc de Bourgogne lors de son mariage. Par cette fondation qui répond à des préoccupations religieuses, le duc de Bourgogne s’affirme aussi comme l’égal des autres souverains, rois ou autres, fondateurs d’ordres.
(3) Le mardi 29 mai 1453.
(4) Selon le site de l’Encyclopedia Universalis, au début de la Guerre de Cent Ans, avant de se rendre sur le Continent, Edouard III prétendant au trone de France et sa cour s’engagèrent sur un héron, et les Normands (Vikings) avaient coutume d’officier sur un sanglier à l’occasion d’un serment collectif.
(5) L’hypocras est une ancienne boisson à base de vin sucré et aromatisé. C’est une boisson connue dans toute l’Europe médiévale. La légende attribue son invention au médecin grec Hippocrate, au Ve siècle av. J.-C.. En réalité, le nom « hypocras » est rencontré pour la première fois au milieu du XIVe siècle.




 

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