Hier soir, je suis
allée à Amsterdam assister à une conférence donnée par le philosophe politique John
N. Gray (1948) sur le thème mythes et fictions en politique (politics). Nous
sommes dans l’actualité.
On notera d’abord :
[…] la politique,
que Platon est le premier philosophe a identifier comme telle, a pour but de prendre
soin de l'âme des citoyens,
par le moyen de l'éducation. Pour ces raisons, la politique est la science du
bien en général, et elle est donc supérieure à toutes les autres sciences et
techniques, c'est pourquoi Platon la désigne comme technique royale.
Ceci étant posé. Ce
fut une conférence assez intéressante, je dis bien
assez, car la participation active de l’audience, sans aucun doute intelligente,
aurait été souhaitée pour contrer ce pessimisme affiché. John Gray est un
pessimiste, une pensée réaliste… Pour un professeur de la pensée européenne, on
peut dire que l’Europe ne l’a pas mis sur le chemin de l’espérance… Est-ce une
contradiction, un paradoxe ? Je le pense. Car, qui dit Europe, dit à mon
sens d’abord foi, espérance et charité. Enfin, c’est comme cela que je conçois
l’Europe et son héritage, une Europe qui a servi d’exemple et en a inspirée
plus d’uns. On n’est pas un exemple ni une source d’inspiration dans le
pessimisme et la désespérance. Qui serait assez fou pour écouter le désespoir ?
Est-ce que ce professeur a vraiment tout
bien compris ? Connaît-il la pensée chrétienne ? La pensée d’Erasme ?
Et il y en a d’autres évidemment. En l’entendant
, on aurait pu en douter… L’athéisme qui
amène au néant réaliste ne sert absolument pas les citoyens européens et encore
moins l’Europe. J’espère que M. Gray me lira. Les athéistes sont en fait des gens
formidables, réalistes ou pragmatiques, quelle différence dans le fond… - il y a également un autre terme pour dire la
même chose - les athéistes ont une pensée que j’appellerais
noire-réaliste, une pensée à l’opposé de ce que veut dire être européen,
véritable européen. Que veut dire
exactement être réaliste ? On ne sait pas trop exactement, mais c’est un
mot qui veut dire certaines choses - on fera des recherches sur le Net - , je pense me situer à l’opposé de ce réalisme
que l’on va décrire comme venant de… la
désespérance de ces contrées où la foi a disparu. Étrange d’ailleurs provenant d’une génération
qui en son temps s’est faite une joie de tout envoyer balader dans le peace and
love de l’époque, bien loin du pragmatisme qu’elle confesse aujourd’hui et qu’elle
cherche à nous vendre. À quelles fins ? Encore et toujours le paradoxe, la
contradiction. Et nous, la génération X devons entendre ces érudits, ces élites
nous raconter ce genre de fable réaliste… Nous sommes presque dans l’absurde…
Quelle transmission ? Quel héritage ? La désespérance n’a pas à être transmise. Désespérance d’une génération désillusionnée,
n'ayant pas fait dans la dentelle... pour dire les choses gentiment... comment dire les choses autrement ?
Les personnes un peu ou très croyantes – une croyance
modérée et équilibrée - ne sont pas des réalistes, elles ne sont pas
pragmatiques, elles espèrent, elles recherchent le bien, elles savent que des
leaders d’opinion ou autres doivent, si elles veulent prétendre à une certaine
légitimité, pouvoir montrer par leurs
dires, leurs écrits, leurs actions qu’elles
recherchent le BIEN, le bien commun, le bien-vivre pour ceux qu’elles dirigent,
qu’elles sont sensées mener, et dont elles sont responsables. Un leader, un
penseur se doit être RESPONSABLE avant tout, il - ou elle - a la responsabilité de TRANSMETTRE le BIEN
pour les peuples. Rôle fondamental de la TRANSMISSION des BONNES VALEURS. Je
pourrais citer à cet effet le passage que j’ai souligné en rouge dans le livre de
Jacques Attali.
Je sais bien que je
touche ici un sujet très important, très actuel, mais je crois qu’il est temps
que des citoyens européens, un tant soit peu éclairés, fassent comprendre à ces
élites que de semer la désespérance ne sera pas la façon de nous diriger. L’Europe
est une évidence, elle existait déjà il y a longtemps. Les peuples européens
doivent la faire de façon démocratique et ne pas se laisser mener par un petit
groupe pas forcément bien intentionné, plutôt semeur de discorde. Il s’agit d’être éveillé, et c’est
vrai , comme le disait un commentateur, de lutter contre la médiocrité.
La conférence était organisée par la
plateforme académique "Spui 25" et donnée dans le "Aula" de
l'Université d'Amsterdam, Singel 411.
Geen opmerkingen:
Een reactie posten