woensdag 12 september 2012

Des commentaires intéressants dans le billet "Cent milliards" - blog de Jacques Attali

Des commentaires très intéressants dans le billet "Cent milliards"de JA:

http://blogs.lexpress.fr/attali/2012/09/03/cent-milliards

@ Anne, pour une Hollandaise vous vous débrouillez merveilleusement bien en Français, mais il vous faut encore apprendre à déchiffrer l’Attalien.
Exemples :
Lors de cette réunion, il avait précisé qu’il n’y avait que 2 européens un Allemand et …. À vous de déduire que c’était certainement le témoin qui avait écrit le texte.
Vous lui demandez de descendre de sa tour, mais nous les blogueurs nous lui avons fait la blague de monter dans sa tour un certain 28 avril 2011. Demandez à JF59 comment il s’y était pris !
Et nous avions compris que Jacques est … multiple ? Voire qui peut être masqué.
Autrefois, il avait a l’habitude d’utiliser un pseudo SE, jusqu’au jour où cela avait irrité Tonton et où il s’était fait houspiller.
Maintenant Anne, s’il vous arrivait d’être majore chez les X et d’avoir fait un devoir noté 19/20 alors que le deuxième avait 6 fois moins, rien de surprenant que vous vous posez la question d’avoir des origines extraterrestres.
Il y a 3 barbons-chroniqueurs-expérimentés qui se ressemblent : Jacques Attali, Paul Jorion et Olivier Cabanel.
Tous les 3 ont compris comment fonctionne le Monde.
Les 3 disent la même chose.
Jacques utilise tellement de litotes compliquées que ce n’est pas toujours évident à le comprendre.
Olivier est direct et clair, il ne ménage ni les choux ni les chèvres.
Paul c’est le mélange des 2 genres.
Ils essaient tous les trois d’extrapoler le futur.
Si Jacques ménage les Maîtres dont parle Andreï, c’est qu’il a eu surement l’occasion de les fréquenter et de les imaginer incapables de travailler collectivement, même que pour eux-mêmes.
Mais bien entendu Anne, de tout ceci, Jacques n’en parlera jamais.
(Par Volodia, le 10 septembre à 23h10)

Lire ma réponse sur le blog de JA.

Un autre commentaire très intéressant:

On rejoint ici le problème posé plus haut de l’ »économie vertueuse » que M. Attali appelle « économie positive ».
En réalité c’est un très vieux thème qui remonte à l’Antiquité. C’est le thème qui est posé à Sienne dans les fresques de Ambrogio Lorenzetti au Palazzo Pubblico sur le bon et le mauvais gouverrnement, dont j’ai déjà parlé dans des commentaires précédents à propos d’un autre billet de M. Attali. Il faut le réadapter à chaque époque. Mais il nous manque sans doute aujourd’hui un Lorenzetti !
Les auteurs de son époques, qui se penchaient sur les questions de gouvernement des cités (qu’on appellerait aujourd’hui de bonne ou de mauvaise gouvernance) avaient hérité de deux traditions de pensée rivales au sujet des vertus de la vie publique. Pour la plus courante de ces traditions (celle de Thomas d’Aquin) le bon gouvernement exigeait sept vertus : les trois vertus théologales de la Foi, de l’Espérance et de la Charité, mais aussi les quatre vertus cardinales de la Prudence, de la Justice, de la Tempérance et du Courage. Pour la tradition rivale, héritée de Sénèque et du courant stoïcien, en revanche, il faut plutôt songer aux cinq vertus civiques, en ajoutant, en position éminente, la Magnanimité à la liste conventionnelle.
Lorenzetti mélange ces deux traditions et en dote symboliquement la figure royale de la fresque qui est censé les incarner. Mais c’est là où se pose un épineux problème qui semble toujours d’actualité.
En effet, Thomas d’Aquin n’a jamais prétendu que le Bien commun devait être identifié aux lois et à ceux qui les appliquent. Sa thèse, dans La Somme théologique, est que « toute loi est ordonnée en vue du bien commun »(omnis lex ad bonum commune ordinatur) et que « la justice légale est la vertu particulière qui veille au bien commun » ((iustitia legalis est specialis virtus… quod respicit commune bonum). Il ne suggère jamais que le bien commun doit occuper la position de celui qui gouverne. Il insiste plutôt sur le devoir des gouvernants à faire appliquer les lois de telle sorte « qu’elles atteignent leur propre fin ultime, qui est la réalisation du bien commun » (Th. D’Aquin, S. TH., La Loi, 1a-2ae, Qu. 90, art. 2, ad. 3, Trad. Laversin, 1935, p. 19 : ad ultimum finem, qui est bonum commune).
Lorenzetti illustre ainsi les cinq vertus civiques : Prudentia, Magnanimitas, Fortitudo, Temperentia et Iustitia, auquelles il ajoute Fides, Caritas et Spes, sous l’égide de la Paix (Pax), nécessaire au bon gouvernement. Il y a ainsi avec la Paix 9 qualités qui assurent le bon gouvernement pour Lorenzetti. Pour la tradition thomiste, inspirée du jugement de Saint Paul (Epître aux Romains, je crois), « dans l’ordre de la perfection, la Charité l’emporte sur la Foi et l’Espérance. » C’est ainsi que la figure de la Justice tient une couronne dans sa main gauche et une épée dans la droite, conformément aux images auxquelles recourt Th. d’Aquin, affirmant qu’ « une couronne de justice est réservée » à ceux qui agissent justement et que « nos dirigeants lorsqu’ils punissent les malfaiteurs, défendent légitiment la communauté avec le glaive. »
Le problème, ici, dans la tradition issue des Républiques italiennes précapitalistes, c’est que Lorenzetti place dans sa fresque la Justice beaucoup plus loin de la figure centrale que les autres vertus, ce qui est tout à fait contraire à la tradition thomiste selon laquelle « de toutes les vertus, c’est la Justice qui l’emporte ». Mais elle illustre en revanche fort bien la position opposée que l’on rencontre chez de nombreux penseurs italiens pré-humanistes, notamment chez Latini, pour qui « la Justice vient après toutes les autres vertus. » On peut faire la même remarque à propos de la figure de la Magnanimité qui se trouve au centre de la composition de Lorenzetti, en compagnie de la Prudence, dans la tradition stoïcienne qui sera encore à la mode au XVIè siècle humaniste chez de nombreux penseurs politiques (le plus fameux étant un Jésuite espagnol, Baltazar Gracian) et sera reprise par Corneille dans la conception de l’Etat qu’il met en œuvre dans nombre de ses pièces de théâtre et plus près de nous par La Rochefoucauld dans ses Maximes qui marquent le début de la crise de la conscience européenne, comme l’a appelée Paul Lazard. Pour Thomas d’Aquin, la Magnanimité n’a toujours été qu’un simple élément, secondaire, du Courage, ainsi d’ailleurs que l’analyse de son côté Cicéron dans son De Officiis (mais le passage est peu clair chez Cicéron).
La magnanimité semble donc remplacer la Justice. C’est-à-dire en quelque sorte une forme de paternalisme capitaliste envers le bon peuple. N’en sommes-nous pas encore toujours là ?
(Par Michel 1954, le 10 septembre à 18h22)


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