dinsdag 4 september 2012

Est-on vraiment libre?

L’âne de Kant, et la servitude des modernes

La métaphore de l’âne de Buridan a aussi été utilisée par Kant, mais au second degré, si l’on peut dire. L’homme confronté aux principes de la raison pure, qui peuvent, comme on sait, être contradictoires ou antinomiques, se trouve alors "dans un état d’oscillation perpétuel", écrit-il dans Critique de la raison pure: "Aujourd’hui, il se trouverait convaincu que la volonté humaine est libre; demain s’il considérait la chaîne indissoluble de la nature, il tiendrait pour certain que la liberté n’est qu’une illusion du moi, et que tout est nature uniquement".
Là où un Spinoza voit dans l’âne une image de l’homme même, prisonnier de son déterminisme, et incapable de se décider librement, Kant voit un homme incapable de se décider entre possibilité de décider et impossibilité de décider.
Paradoxe amusant: un homme oscillant ainsi entre liberté et déterminisme est-il libre ou serf ? S’il est libre, que ne se décide-t-il donc pas? Si non, peut-il se décider pour la non décision ?
Il est fort curieux qu’une civilisation, dite "moderne", qui s’est bâtie sur les idées d’un Luther, d’un Hobbes, d’un Spinoza, d’un Diderot, d’un Voltaire, d’un Kant, d’un Schopenhauer, d’un Nietzsche (et j’en passe), ait produit un tel ethos de la "liberté", alors que précisément, le seul point commun entre tous les penseurs que je viens de citer est qu’ils affirment tous la loi inflexible du déterminisme.
Comment expliquer cela?

http://queau.eu/?p=189

 

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